La Provence, la mienne, la vôtre : ce ne sont pas ces quelques clichés qui la représentent. La Provence c'est bien autre chose, n'est-ce pas ? Voyons un peu ce que nous pourrions dire d'autre : ce sont les toits couverts de tuiles rondes patinées par les siècles, ce sont les voûtes et les arcs qui enjambent des façades hautes et étroites, des passages, des arcades, des escaliers, des ruelles tortueuses et des calades. Ce sont les portes fortifiées des remparts, des villages tout en hauteur que nos ancêtres ont édifié dans un souci défensif. Ce sont de superbes heurtoirs de bronze sur de vielles portes cloutées. Ce sont des tours d'horloge, des campaniles et des clochers. C'est l'odeur des herbes dans la campagne, du romarin, du thym, de la marjolaine, de la sauge... Ce sont les plateaux de Haute-Provence, ce sont les gorges sauvages, profondes, taillées et creusées il y a des millions d'années quand les Alpes se sont formées. C'est le massif de l'Estérel avec ses rochers rouges et celui de la Sainte-Baume où sévissait Gaspard de Besse, le bandit bien-aimé. Ce sont les couleurs changeantes de la mer, des rochers colorés et du ciel, ce sont les noces de l'eau, de la terre et du ciel. Ce sont les barques qui dansent sur l'eau, ce sont les pêcheurs dans leur pointu. C'est notre "Mare Nostrum", la Méditerranée, vestige de la Téthys.