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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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7 mars 2015

Les travailleurs du corail

 

Poissonniere1

Un grand panier de sardines sous un bras, le poing sur la hanche, la balance romaine accrochée à la ceinture, la poissonnière du quartier Saint-Jean est l’un des personnages les plus caractéristiques du peuple marseillais et l’un des premiers a avoir été immortalisé par les santonniers. Un tablier de grosse toile de chanvre protège son beau cotillon d’indienne, un grand châle est croisé devant, les pointes passées dans la ceinture, les barbes de sa coiffe toujours dénouées flottent au vent et ses oreilles, sa gorge et ses mains s’ornent de bijoux d’or filigranés, enchâssant de ravissants camées de corail. Elle est napolitaine ou sa mère l’était ou sa grand-mère avant elle. Et son frère, son père ou son grand-père était pêcheur ou corailleur. Depuis des siècles, le corail fascine, par sa couleur couvrant toutes les nuances de l’orange, du rose pâle au rouge sang, par sa forme en arbre miniature, par sa provenance puisqu’il faut aller le chercher dans les profondeurs de la mer. A la fois animal, végétal et minéral, le corail a acquis un très grand pouvoir magique. Il protége de la foudre, éloigne la haine, la jalousie, défait les sortilèges, anéantit les peurs et les cauchemars. Tous les peuples de la Méditerranée ont de tous temps mêlé le corail à leurs trésors et à leurs parures. Mais les corailleurs napolitains et siciliens furent certainement les plus célèbres. Et le corail fit la fortune et la prospérité de petites villes de Sicile où, à partir du XVIe siècle, s’était établie une brillante tradition de travail du corail. De splendides objets d’art furent produits pour les plus nobles familles et les plus prestigieuses cours d’Europe.

Corail-rouge

Le XVIIe siècle connut l’apogée de l’art du corail en Europe, tant ce matériau précieux, aux formes naturelles, se prêtait à l’expression fantasque de l’âge baroque. Le XVIIIe siècle lui préféra l’éclat des perles et des diamants et l’art du corail déclina peu à peu. Au XIXe siècle, les élégantes et jolies demoiselles des villes boudaient le corail, de peur de passer pour des "filles ou femmes d’artisans de province". C’étaient bien les artisanes, les revendeuses de légumes, les bouquetières et les riches poissonnières du quartier Saint-Jean qui continuaient de se parer fièrement de ces bijoux rouges. Les corailleurs marseillais se recrutaient sur le quai Saint-Jean, parmi la population d’émigrés napolitains. Les plus importants gisements de corail en Méditerranée se situaient autour de la Sardaigne et de la Corse. Comme Naples et Barcelone, Marseille avait développé le commerce et le travail du corail brut. Dans une quantité d’échoppes éparpillées autour du port, on sculptait les petits arbres orange pour les transformer en perles à enfiler, en croix, en camées ou en amphores. Puis d’autres artisans les montaient dans de légers filigranes d’or, et ces bijoux simples et charmants étaient vendus dans toute la Provence.  

   Source : Couleurs de Provence – Michel Biehn - Flammarion

Corail 1

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Commentaires
N
Bonjour nadine,<br /> <br /> <br /> <br /> Ton article est très intéressant. le corail est très beau et j'aime la dernière photo et la première, c,est magnifique.<br /> <br /> Bonne journée et à bientôt.
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L
Merci de nouveau pour ce très intéressant article.. J'ignorais tout cela....<br /> <br /> <br /> <br /> Elle est magnifique cette poissonnière en carte postale, je suppose.<br /> <br /> Bon dimanche par avance...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pensées amicales.
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A
On apprend toujours quelque chose à chaque article chez Nadine. Cette fois c'est la découverte de la pentacrine ! Je ne connaissais pas ce nom et le plus fort c'est que ma famille paternelle étant de Digne où je suis née moi-même, j'en ai une étoile superbe enchassée en pendentif dans de l'argent. Je n'en connaissais que l'appellation "étoile de Saint-Vincent".<br /> <br /> Quant au corail et l'art de le travailler, j'ai pu admirer en Sardaigne des vitrines pleines de bijoux du corail le plus rouge, bijoux tous plus beaux les uns que les autres, un matériau naturel à protéger tant il est d'une beauté extraordinaire. Au plus il pousse en profondeur, au plus il est rouge, au plus il est rare et au plus il est cher.
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L
Merci Nadine pour ce remarquable message sur le Corail. Et dire qu'à Marseille il y avait une grande Manufacture du Corail qui employait plus de 360 personnes. Dans les années 1840 plusieurs ateliers travaillaient des bijoux en corail. C'était le bijou marseillais par excellence comme chez nous les pentacrines. Malheureusement après le second Empire, les pierres précieuses ont pris le dessus. Combien j'aimerais avoir un de ces bijoux en corail .. pour mettre avec mon costume d'artisane...! Cette poissonnière est très belle ! Je t'embrasse. Joëlle
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