Quelques expressions du langage courant
Je repasse cet article édité le 1er juillet 2017 car je viens de trouver cette carte postale qui illustre tout à fait mon propos sur la langue provençale.
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Voilà quelques expressions qui sont employées chez nous. J'ai mis ce qui m'est venu à l'idée. Le provençal est une langue très imagée vous allez le voir et je reconnais que lorsque je parle avec quelqu'un qui n'est pas d'ici, c'est-à-dire "un estranger du dehors", j'évite les mots ou expressions en provençal car la personne vous regarde avec des yeux comme des soucoupes et demande toujours des explications.
Aquèu m'empègui ! : Est employé pour exprimer la stupéfaction, la surprise. "Empègui" vient du mot provençal "pègue" qui est la poix, la colle. En français : "Alors ça, ça me tue !"
Avoir des oursins dans la poche : Hésiter à mettre la main à la poche, être pingre, avare.
Avoir le cul bordé de nouilles ou bordé d'anchois : Avoir beaucoup de chance, au jeu par exemple, dans la vie en général.
Avoir le cul comme la porte d'Aix : La porte d'Aix à Marseille est un arc de triomphe imposant. Donc, cette expression est employée pour parler de quelqu'un qui a un gros derrière.
C'est un brave pastis ou être dans un brave pastis : C'est un sacré merdier, une sacrée embrouille.
C'est un destrùssi : Quelqu'un qui détruit tout, qui casse facilement les choses. Ce dit en parlant d'une personne ou d'un animal.
De longue : En permanence, constamment. "Il est assis de longue devant la télé".
Devenir chèvre : Devenir folle. Faire tourner en bourrique. " Mais tu me fais devenir chèvre toi !"
Egrafigner ou grafigner : Egratigner, griffer.
Espincher : Epier à la dérobée, espionner.
Embouligue : C'est une déformation du mot français "ombilic" qui désigne le nombril. "Avec tout ce que j'ai mangé, je me suis fait péter l'embouligue" (expression imagée).
Esquine : l'échine, le dos. "En avoir plein l'esquine". En avoir plein le dos.
Estanpèu : Vacarme. "Ils ont fait un brave estampèu cette nuit les voisins, on n'a pas fermé l'oeil!"
Estouffe-gari : Un étouffe-chrétien ou un étouffe belle-mère. "Ce gâteau est un estouffe-gari !"
Etre né avec la crépine : Etre né coiffé, avoir de la chance. "E neissu émé la crespine".
Esquichés comme des anchois : "Dans le bus, nous étions esquichés comme des anchois". Du provençal "esquicha" : pressé, serré.
Faire des cagades : Une cagade est une grosse bêtise, un ratage complet. "J'ai fais une cagade !".
Fais du bien à Bertrand, il te le rendra en caguant : Cette formule s'emploie pour parler de l'ingratitude des gens.
Faire le cacou : Un cacou est un frimeur, un fanfaron, quelqu'un qui cherche à se faire remarquer.
Faire Pâques avant les Rameaux : Expression qui signifie qu'un couple a eu des relations avant la mariage ou également un enfant avant d'être marié.
Galine : Poule. "Faire la bouche en cul de galine" signifie affecter un air pincé et précieux.
Gàubi : Maîtrise, grande habileté. Avoir le gàubi pour faire telle ou telle chose.
Guicher de l'oeil : faire un clin d'oeil.
Il y a degun : Degun signifie "personne". Il n'y a personne. "Mais il y a degun ici !".
Les brailles : Le pantalon. "Tu en as une de belle paire de brailles !"
Mazete : Se dit quand on est admiratif. Par exemple : "Mazete ! Que tu es bien habillée".
Manger de regardelle astaca mé de fioù : Manger des regardelle attachées avec du fil : se dit quand il n'y a pas beaucoup à manger dans l'assiette. Regardelle : vient de "regarder", on appelle regardelle, tout ce qui tente les yeux.
Manquer : Prendre la honte. "J'ai manqué devant tout le monde".
Mourre de pouar : Groin de porc, de cochon, en provençal. "Celui-là, c'est un vrai mourre de pouar !" Avoir une tête de cochon, faire la tête, ne pas être aimable.
Pagaille : Adjectif désignant une personne peu ordonnée. "Qu'est-ce qu'il est pagaille celui-là". "Il y a une brave pagaille chez lui !"
Parpagnat : "Grossier personnage, rustre, homme du commun".
Se faire escaner : Se faire arnaquer. "Je me suis fais escaner au marché ce matin".
Se mettre à coucou : s'accroupir.
Se tanquer : Se planter, ne plus bouger d'un endroit, rester sur place. "Il est tanqué devant ce magasin depuis une heure !". Rester les pieds tanqués a donné le mot "pétanque" quand on joue aux boules.
Sian poulit ! : On est beaux ! On est dans le beaux draps ! On est propres ! S'emploie quand tout est perdu.
Tian : Désigne le plat en terre et le gratin que l'on fait dedans. C'est aussi et surtout une bassine de terre cuite qui siégait dans la pile (l'évier) et qui servait un peu à tout.
Tomber un oeil : Exprime la rareté. "Pétard, c'est toi qui paie le restaurant aujourd'hui ? Mais il va te tomber un oeil ma parole !"
Travailler comme les filles de Toulon : Elle travaille comme les filles de Toulon, elle fait le mitan et elle laisse les cantouns : "Elle fait le milieu et elle laisse les coins".
Tronche d'api ! : Désigne familièrement un imbécile, un idiot, un benêt... Mais toujours au sens figuré, affectueux et amical malgré tout.
Trompe-couillon : Maquillage. "Je vais me mettre un peu de trompe-couillon pour me faire belle".
Va caguer à la vigne ! : Va te faire voir !
Va t'escoundre : Escoundre, c'est caché. "Va t'escoundre !". "Va te cacher que tu ne racontes que des bêtises !"
Vieille masque : "Vieille sorcière". "Masco" en provençal signifie "sorcière".
Vé ! et même Té vé ! : Regarde !
Zou ! Exprime "Allez".
Zou ! Boulégan : Allez zou ! C'est parti ! "Zou", ça veut dire en avant. Et souvent devant, on rajoute allez. Zou, ça viendrait du latin sursum, qui veut dire sus, en avant. On dit souvent "allez zou" quand on est pressé, ou qu'on veut se dépêcher de faire quelque chose. "Boulégan" signifie "Bougeons".
Zou maï : Le mot maï en provençal signifie "davantage". Zou maï peut être traduit par "encore une fois" ou "ça recommence" ou "encore" !