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Passion Provence
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27 janvier 2018

Naïs de Marcel Pagnol

 

Naïs

Toine, un valet de ferme, est bossu, et cette infirmité lui pèse, car il aime en secret la belle Naïs, fille unique de son employeur, le père Micoulin, un vieil ours qui ne plaisante pas avec la bagatelle. Quand Naïs rencontre Frédéric Rostaing, le fils des riches bourgeois d'Aix, dont le père Micoulin est le métayer, elle est aussitôt séduite par le beau garçon et beau parleur. Mais cela provoque l'ire du patriarche qui les a surpris. Il décide de supprimer Frédéric pour mettre fin au déshonneur.

Naîs1

Heureusement, Toine veille sur eux. C'est grâce à son entremise désintéressée que sera trouvée une issue heureuse au conflit, avec l'aide discrète de la providence. La méchanceté du père Micoulin se retourne contre lui et les parents de Frédéric, après avoir nié l'évidence, sont convaincus par Toine. Naïs part vivre à Aix avec la famille de Frédéric.

Naïs2

Adaptant un récit peu connu d'Emile Zola : Naïs Micoulin, Marcel Pagnol rejoint ici l'inspiration de ses oeuvres d'avant-guerre, notamment ANGÈLE (1934) et LA FILLE DU PUISATIER (1940), dont NAÏS constitue une sorte de synthèse. On y retrouve en effet des situations et des personnages similaires : fille séduite et répudiée par son père, serviteur au physique disgracieux et au grand cœur, couple de bourgeois hypocrites, etc... Surtout, l'opposition entre la ville porteuse de tous les vices et la campagne régénératrice, thème cher à Pagnol, est parfaitement soulignée. NAÏS, comme JOFROI, peut être regardé comme un plaidoyer écologique, avant la lettre.
Jacqueline Bouvier porte ici son nom de jeune fille pour la dernière fois. Elle deviendra Mme Jacqueline Pagnol le 6 octobre 1945, peu après la fin du tournage.
L'une des scènes les plus touchantes du film est celle où Fernandel récite la chanson des petits bossus, la voix étranglée de sanglots. Pagnol, après plusieurs essais, décida de conserver ce trébuchent naturel de l'interprète, qui concourt puissamment à l'émotion.

 
Toine à Mme Rostaing :
"Je vais vous dire Madame Rostaing, quand j'étais petit mes parents m'adoraient. Et surtout ma grand mère, j'étais déjà comme je suis naturellement. Et moi, je savais pas, enfin je veux dire je savais pas la différence qu'il y avait avec les autres. La bosse c'est traître, ça vous vient par derrière on la voit pas. Chez les paysans y'a pas d'armoire à glace et on se voit dans les yeux de sa mère, et naturellement on s'y voit beau. Un jour un voisin qui était très gentil m'a dit :
"Oh le joli petit bossu !" Alors j'ai demandé à ma grand-mère : "Qu'est-ce que c'est un bossu ?"
Alors elle m'a dit: "C'est vrai que tu es un joli petit bossu parce que tu as un peu le dos rond et c'est parce que tu n'es pas comme les autres qu'on t'aime beaucoup."
Alors elle m'a chanté une vieille chanson, je me rappelle pas la musique mais les paroles ça disait comme ça : "Un rêve m'a dit une chose étrange, un secret de Dieu qu'on a jamais su. Les petits bossus sont de petits anges, qui cachent leurs ailes sous leur pardessus. Voilà le secret des petits bossus."
C'est joli mais c'est pas vrai. Moi, j'y ai cru jusqu'à dix ans, je croyais que les ailes me poussaient.
Alors souvent, ma grand-mère, elle me chantait la chanson qui était beaucoup plus longue que ça. Seulement les grands-mères, Madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais et c'est fragile. Un matin elle n'était plus là.
Un bossu et une grand-mère tout va bien on peut chanter.
Mais un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court."


 

 Réalisé par Marcel Pagnol et Raymond Leboursier

 Avec Fernandel, Jacqueline Pagnol, Raymond Pellegrin, Henri Poupon, Charles Blavette

Scénario : Marcel Pagnol d'après Emile Zola
Musique : Vincent Scotto & Henri Tomasi
Photographie : Charles Suin & Walter Wottitz
Montage : Jeanne Rongier

Une production Société Nouvelle des Films Marcel Pagnol
France - 120 mn - 1945
Naïs4
 
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Commentaires
G
Merci Nadine pour ce beau rappel de Naïs.<br /> <br /> Que cela soit le livre ou le film, j'ai adoré et adore encore cette histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a tant de poésie dans le texte et les personnages, tant de candeur vivifiante.<br /> <br /> Du Pagnol à l'état pur dans le choix des mots si justes. Tant de ferveur dans tous les dialogues. Une immense tendresse s'en dégage.<br /> <br /> Le talent de Fernandel explose à l'écran.<br /> <br /> <br /> <br /> Pagnol a toujours vécu, je pense, entre l’ombre et la lumière, que ce soit dans ses œuvres ou dans sa vie. C’était une personnalité pleine de vitalité et d’humour mais qui pouvait sombrer en un instant dans la mélancolie et l’angoisse. Et on retrouve bien entendu cette ambiguïté dans Naïs.<br /> <br /> <br /> <br /> Pagnol exprime là encore tout son amour et son respect du monde rural, qui dans ce juste après-guerre est en plein bouleversement, les sirènes de la ville se font déjà entendre ... <br /> <br /> comme d'ailleurs dans "Angèle" et" la Fille du puisatier", même s'il est souvent dit que Naïs est une pièce moins aboutie ... Qu'importe ? à nous d'en décrypter tous les messages ...<br /> <br /> "Merci Môssieu Pagnol" pourrait-on s'écrier ..<br /> <br /> <br /> <br /> Comment oublier : " Un rêve m'a dit une chose étrange,<br /> <br /> un secret de Dieu qu'on a jamais su.<br /> <br /> Les petits bossus sont de petits anges<br /> <br /> qui cachent leurs ailes sous leur pardessus.<br /> <br /> Voilà le secret des petits bossus . "<br /> <br /> "les grand-mères, madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais, mais c'est fragile. Un matin, elle n'était plus là. Une bosse et une grand-mère, ça va très bien, on peut chanter. Mai, un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court."...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon Week-end et merci encore pour ce touchant partage.<br /> <br /> <br /> <br /> Giselle
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