10 mars 2018
Le jas, lou jas
Le jas est une petite bergerie isolée. Le mot provençal vient du latin "jacium" : lieu où l'on se couche. Il désigne le gîte de certains animaux sauvages (comme le lièvre ou le sanglier) ou domestiques (en Provence, surtout des chèvres et moutons). Par extension, il désigne aussi la "litière", le "lit" (y compris d'une rivière) et l'abri rudimentaire du berger gardant ses brebis dans les collines et les montagnes. C'est en ce dernier sens que le mot est employé pour désigner les lieux-dits, en y ajoutant souvent le nom d'un ancien propriétaire (probablement le plus illustre ou le premier !).
Le terme jas connote, à l'origine, une habitation temporaire très simple où l'homme dormait près de ses bêtes. D'ailleurs l'expression provençale "acò n'en fau jas", littéralement "ça, j'en fais une litière", signifie "je n'y accorde aucune importance". Les lieux-dits appelés jas sont donc en général assez isolés, sur les flancs des reliefs, dans la campagne.
Un grand jas s'appelle uno jasso, forme féminine, selon une habitude de la langue provençale où un même mot au féminin renvoie à quelque chose de plus important qu'au masculin (comme un sac/uno saco) "un sac, un grand sac".
On trouve donc le mot jasse employé pour désigner un nom de lieu, mais plus rarement, car une jasse étant une véritable bergerie, elle est intégrée à un lieu plus vaste (une bastide, etc).
A l'inverse, un diminutif masculin jassoun se retrouve parfois dans la toponymie (exemple Les Jassons).
Source : Petit dictionnaire des Lieux-dits en Provence - Philippe Blanchet.
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