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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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21 mai 2018

Les dorures et les ors des Provençales

 

Arlesienne2

Provence-Costume-copie-1

Les dorures sont les bijoux que les jeunes filles recevaient en dot de leur père, avec quelques pièces d'étoffes précieuses et quelques mesures de dentelle. L'histoire du bijou provençal est étroitement liée à celle du costume. La propérité que connut la Provence au XVIIIe siècle, l'intense commerce du port franc de Marseille, qui importait les plus belles étoffes de l'Orient, les toiles peintes, les indiennes, les mousselines des Indes mais aussi celui de la foire de Beaucaire (Gard) où parvenaient les dentelles de Flandres, les bijoux et les pierres de joalliers d'Amsterdam et de Paris, tout cela favorisa l'épanouissement d'un costume régional riche et élégant. Dès le XVIIIe siècle, alors que dans les autres provinces il faudra attendre la période de la Révolution et même parfois jusqu'en 1830 pour que le costume régional se diversifie. L'emploi des indiennes, les belles coiffes "à la cardeline" ou "à la chanoinesse", le simple "pletchoun" enroulé autour de la tête et le très singulier "droulet" sorte de casaquin à longues et fines basques pendant dans le dos, en fond un ravissant costume haut en couleur et si différents qu'il émerveille les voyageurs.

Atelier-de-couture-Arles-Antoine-Raspal

Le peintre Antoine Raspal, qui décrivit si bien la petite société d'Arles de la fin du XVIIIe siècle, montre les jolies artisanes et les ouvrières de l'atelier de couture (tableau ci-dessus) portant fièrement à leur cou une croix de Malte, ou au bras droit un large bracelet, le "coulas" jonc en or de la grosseur d'un plume d'oie qui se terminait par deux boules prises l'une dans l'autre. A l'un de ces anneaux pendait une autre croix de Malte ou une lourde médaille. Ce bracelet fut porté jusqu'à la Restauration. Les "maltaises" ainsi qu'on appelait ces croix ornées de l'insigne des chevaliers de l'ordre de Malte, rappelaient la longue histoire qui liait la Provence à l'ordre depuis sa fondation par un Provençal. Elles étaient en or, décorées de motifs gravés et émaillés de blanc à l'endroit et de noir à l'envers suspendues près du cou à un ruban de velours noir sur la nuque. Les Provençales portèrent aussi de nombreuses autres croix, comme la "croix à la dévote", masse d'argent sur or qui enserrait en serti clos des "roses" de tailles décroissantes vers les extrémités des branches.

  Devote

 Croix dite à la dévote (Photo internet)

Coulas-copie-1

Lou coulas (Photo internet)

Une autre croix était la "maintenon" où six diamants, plus un pour le coulant, étaient pris dans des cônes d'or. La "capucine" elle, était une croix d'or ornée de cinq cônes d'or surmontés de diamants, dont le coulant était en forme de croix de Saint André orné d'un cône supplémentaire  identique aux cinq autres. Enfin, la "Papillon" était une grande croix d'or et d'argent très richement découpée et ornée de pierres. Dès que cessa la mode des coiffes enveloppant le visage, comme la "cardeline" ou la "chanoinesse" à Arles, ou encore la "couqueto" à Marseille, les Provençales s'empressèrent de porter aussi des pendants d'oreilles, "poissardes" et "créoles". Les bagues étaient nombreuses à tous les doigts, ornées de roses, de grenats, de camées de corail ou d'agates. Enfin, au XIXe siècle l'usage vint d'offrir, pour fêter la naissance de chaque nouvel enfant, un long sautoir d'or aux mailles finement travaillées. Sept enfants, c'étaient autant de chaînes d'or, brillant symbole à la fois, du lien d'amour et de la servitude.

Source : Couleurs de Provence - Michel Biehn - Flammarion.

Fichu-croise

 

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Commentaires
G
Merci beaucoup, Nadine, pour cet article fort intéressant, qui nous permet de redécouvrir toute la richesse du costume provençal. <br /> <br /> <br /> <br /> Parures somptueuses que revêtent encore nos Arlésiennes, lors des grandes fêtes traditionnelles, avec ces bijoux magnifiques, dont les croix.<br /> <br /> La quantité et le finesse des bijoux étaient un signe de richesse et de réussite. Les bijoux donnaient une indication sur le rang social et constituaient une sécurité financière pour toute la famille. <br /> <br /> <br /> <br /> Il me semble d'ailleurs que le savoir faire de la bijouterie/orfèvrerie traditionnelle provençale s'est hélas perdu, faute de moyens certainement pour en assurer la survie.<br /> <br /> <br /> <br /> A voir dans quelques musées et ouvrages.<br /> <br /> Patrimoine à conserver et protéger.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce beau partage.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne semaine<br /> <br /> <br /> <br /> Giselle
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