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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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22 mars 2019

Les mégalithes du Var (1)

 

Menhirs des Terriers

 Les menhirs des Terriers (Photo site fracademic.com)

Les mégalithes constituent la plus ancienne architecture de pierre connue en Europe occidantale. Le Var est le département de la région Sud qui compte le plus de sites mégalithiques. Monuments funéraires ou cultuels construits au Néolithique, ils sont, pour la plupart, encore bien conservés et valorisés à travers 27 itinéraires de découverte.

Pour le préhistorien français, "dolmen" désigne un monument abritant une sépulture collective, "menhir" une pierre levée à des fins cultuelles. Le phénomène mégalithique s'inscrit au coeur de la période néolithique (- 6000/-2300), qui voit la maîtrise progressive de l'agriculture, de l'élevage, de la poterie ainsi que l'apparition de communautés villageoises. Ces groupements de maisons, le plus souvent de bois et de terre, étaient parfois protégés par de grands fossés palissadés. Si les premières tombes mégalithiques ont été établies sur la façade atlantique à le fin du Ve millénaire, c'est vers 3500 avant notre ère que le mégalithisme s'épanouit dans le Var, comme dans toutes la France méditerranéenne, où l'inhumation collective se pratique également dans des cavités naturelles ou des cavités creusées de main d'homme (hypogées). Si de multiples types architecturaux ont été décrits dès le XIXe siècle, on retiendra que la tombe mégalithique possède trois caractères principaux : une chambre funéraire utilisant de grandes dalles rocheuses, un tertre de pierre ou de terre (très souvent érodé et disparu au fil du temps) recouvrant et protégeant la chambre, et une entrée permettant d'y pratiquer des inhumations successives. Le fait d'ériger de grandes pierres reste, quant à lui, un phénomène encore mal étudié, sans doute dû à l'aspect peu élaboré de la plupart de ces monolithes. Seuls les exemplaires gravés ou sculptés des Causses rouergats et cévenols (statues-menhirs) ont véritablement capté l'attention jusqu'à présent. 

Dolmen de Marenq-Ampus

Dolmen de Marenq à Ampus (Photo Wikipédia)

Dans le Var, 65 dolmens et 24 menhirs sont été recensés à ce jour. 16 d'entre-eux sont protégés au titre de la législation sur les Monuments hiostoriques. En raison de leur taille imposante (3.15 m et 2.82 m), soit les plus grands du départements, les menhirs "jumeaux" de la ferme Lambert à Collobrières sont les plus remarquables. Le site des Terriers, aux Arcs-sur-Argens, constitue un cas pour le moment unique de 9 petits menhirs groupés. La plupart des dolmens varois sont des dolmens simples, à petite chambre sépulcrale carrée constituée de dalles parfois associées à des murets en pierres sèches. On y accédait par un couloir orienté à l'ouest, l'accès à la chambre étant bien matérialisé pr une dalle de seuil et deux piliers. Là, les morts étaient posés, puis recouverts de terre ou de pierres. A chaque nouvel apport, les ossements étaient soit poussés sur les côtés, soit recouverts de blocs de pierre. Dans certains monuments, jusqu'à quatre niveaux d'inhumations ont été retrouvés. Certaines chambres funéraires étaient coiffées d'une dalle, comme celles de la Pierre de la Fée à Draguignan, la Gastée à Cabasse, les Adrets à Brignoles, ou peut-être recouvertes de bois, comme celle de Gaoutabry à La Londes-les-Maures. Ce dernier dolmen, situé dans le massif des Maures, est l'illustration d'un type architectural différent et peu représenté, dit "à chambre allongée". 

Dolmen de la Gastée à Cabasse

Dolmen de la Gastée à Cabasse (Photo Wikipédia)

En Provence, les matériaux utilisées pour l'édification des mégalithes sont toujours d'origine locale. Il s'agit essentiellement de calcaire, parfois de schiste ou de grès, des roches faciles à tailler. Même si ces matériaux sont prélevés sur place, il demeure qu'avec la mise en jeu de pierres pesant de 300 kg à une tonne, "la construction d'un mégalithe était une opération d'envergure, qui témoigne à coup sûr de l'organisation et de la cohésion sociale des communautés néolithiques. La mobilisation d'un grand nombre d'individus implique tout à la fois une autorité de coordination, d'entente entre groupes ou villages voisins, de spécialistes pour la préparation et la gestion de l'apprivisonnement des matériaux et pour l'intendance pendant la durée des opérations", expliquent Hélène Barge et Eric Mahieu dans leur ouvrage les Mégalithes du Var.

Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, une cinquantaine de dolmens et une vingtaine de menhirs ont été découverts et fouillés dans le Var. Pour autant, il faudra attendre les fouilles entreprises à partir de 1950 pour les étudier plus précisément. Afin de les protéger et de les valoriser, une charte a été signée à la fin des années 90 entre le Département et l'Etat. Ainsi, quinze dolmens ont pu être restaurés.

Source : Magazine "Le Var" édité par le Conseil départemental du Var - N°6 Hiver 2018-2019. 

Mons dolmen de la colle

 Dolmen de la Colle à Mons (photo Wikipédia)

A suivre : Complément d'article sur Les menhirs des Terriers aux Arcs-sur-Argens, Le dolmen de Gaoutabry à la Londe-les-Maures, Le dolmen de la Pierre de la Fée à Draguignan. Avec un reportage sur les mégalithes du Var en vidéo.

 

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Commentaires
G
Merci Nadine pour ce partage fort intéressant qui nous permet de (re)-découvrir tous ces sites, un peu oubliés parfois, voire ignorés. Voyage au cœur de l'Histoire de notre département avec de belles randonnées en perspective, sur les traces de nos lointains ancêtres.<br /> <br /> Bonne journée et agréable fin de semaine<br /> <br /> Giselle
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