Les mégalithes du Var (2)
Les menhirs des Terriers (Photo Wikipédia)
Les menhirs des Terriers aux Arcs-sur-Argens, un regroupement exceptionnel
Si l'on connaît de mieux en mieux le fonctionnement de ces monuments funéraires que sont les dolmens grâce aux fouilles entreprises sur des sites récemment découverts (par exemple, le dolmen de l'Ubac, à Goult dans le Vaucluse, révélé en 1994 par la crue du Calavon), le rôle des pierres dites plantées ou levées reste en revanche mal compris. L'inventeur du site des Terriers, Franck Dugas, se souvient encore : "En 1991, je réalisais en collaboration avec le Centre Archéologique du Var, des repérages pour établir la carte des sites archéologiques de la commune. C'est au cours d'une visite de prospection que j'ai vu une pierre anormalement plantée dans cette forêt complètement embroussaillée. Après avoir contacté le Centre archéologique, un de ses membres, Philippe Hameau, a rapidement pu constater que c'était un menhir". Le site s'est avéré être de la plus haute importance : les prospections complémentaires puis les sondages archéologiques ont révélé une autre pierre dressée et sept autres pierres travaillées par bouchardage*, dont 4 étaient totalement enfouies. Par ailleurs, un petit récipient de terre cuite a été retrouvé brisé au pied de l'un d'eux, permettant la datation néolithique du site sans pouvoir malheureusement la préciser au sein de la période. Les monolithes sont en gneiss ; leur longueur oscille entre 1.75 m à 3.60 m. Ils ont été réimplantés au plus près de leur point de découverte. Il s'agit donc du seul groupement de menhirs connu en Provence. Aujourd'hui mis en valeur par la commune des Arcs-sur-Argens, il est le point d'orgue d'une boucle de randonnée familiale et sportive de 11 km, réalisable en 4h40.
* Bouchardage : Le bouchardage désigne la technique qui consiste, à l'aide de la boucharde, d'un outil équivalent ou de machines, à frapper à petits coups la surface qu'on veut modifier, pour en détacher peu à peu de la poussière ou de menus éclats. La boucharde est un marteau à une ou deux têtes interchangeables en acier, composées chacune d’un damier de pointes pyramidales dites en "pointe-de-diamant". Pour s'en servir, l'ouvrier frappe du plat de ses têtes les parements dégrossis à la pioche de manière à en détacher les aspérités.
Le dolmen de Gaoutabry (Photo Wikipédia)
Le dolmen de Gaoutabry - Couloir, antichambre et chambre (Photo Wikipédia)
Le dolmen de Gaoutabry à la Londe-les-Maures, le plus grand
Edifié au centre d'un tumulus, la chambre funéraire mesure 6.50 m de long sur 1.50 m de large, occupant près de 10 m2 : c'est le plus grand dolmen du Var. Le dolmen de Gaoutabry est une tombe collective : elle contenait des ossements humains calcinés appartenant à 34 individus au moins, accompagnés d'offrandes (poteries, outils en silex, perles). Construit avec de grandes dalles de schiste, il présente une chambre avec antichambre, de forme rectangulaire allongée. L'orientation symbolique de son entrée dans l'axe du soleil couchant au solstice d'hiver n'est pas un hasard. Implanté à environ 4 km au nord du village, à 198 m d'altitude sur un replat en crête d'une colline, il a été découvert en 1876 et fouillé à plusieurs reprises. Les spécialistes pensent que du fait de l'acidité du sol et des pertes causées lors des premières fouilles, ce riche mobilier n'est qu'un pâle reflet de celui que devait renfermer la tombe à l'origine. Inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1988, il reste un édifice fragile, qui a déjà fait l'objet de plusieurs restaurations. Le monument est vide du matériel découvert lors des fouilles, exposé au musée Archéologique de Saint-Raphaël.
Source : Magazine "Le Var" édité par le Conseil départemental du Var - N°6 Hiver 2018-2019.
Le dolmen de la Pierre de la fée à Draguignan est situé sur la route de Montferrat. Il est constitué par trois dalles verticales de 2,20 à 2,40 mètres de haut, soutenant une table de plus de 5 mètres de longueur pour un poids avoisinant les 20 tonnes.