Le musée des Arts et Traditions Populaires de Draguignan
Je vous parle de temps en temps au fil des articles que je publie, d'un endroit que j'apprécie énormèment : il s'agit du musée des Arts et Traditions Populaires (dit musée des ATP) de Draguignan. Lorsque vous entrez dans ce musée et que vous en faites la visite, vous avez l'impression d'être "hors du temps". Dehors, vous êtes dans la ville et ici au musée, vous êtes ailleurs. Vous avez, en y entrant, remonté le temps. Vous êtes au temps de vos parents, de vos grands-parents, de vos aïeux. Ce qui vous est présenté dans ce musée, c'est leur vie autrefois. La vie de celles et ceux qui nous ont précédé et qui ont laissé une foule extraordinaire d'objets, de matériels, de machines, de mémoire derrière eux... Ce musée, c'est le musée des traditions provençales, des coutumes, de la vie d'autrefois. J'ai donné des vêtements, des objets, des livres, des gravures anciennes à ce musée pour qu'ils y soient conservés. Je n'emporterai rien avec moi, alors autant que cela serve et demeure pour la postérité.
Situé au cœur de la ville de Draguignan, le musée des Arts et Traditions Populaires (ATP) abrite la mémoire des activités des XIX ème et XX ème siècles. Pour compenser la perte de la préfecture (1974), celle-ci ayant été tranférée à Toulon, l'état a octroyé des budgets de développement de projets industriels ou touristiques. Le musée allait ainsi voir le jour dans les années 1980, à l'initiative principale d'Yves Fattori, désormais président de l'association de sauvegarde des Arts et Traditions Populaires.
Le musée des ATP invite à découvrir les activités de la Dracénie et de la Provence Varoise à travers des collections sur l'agriculture (travaux agricoles, culture des céréales, viticulture, oléiculture, élevage des moutons), sur l'artisanat (reconstitution de deux moulins, d'un atelier de bouchonnerie), sur la céramique (fabrication des tomettes), sur l'habitat provençal (cuisine, fêtes traditionnelles, art religieux populaire) et sur la musique varoise. Sa galerie des machines située à l'extérieur du musée revient sur les débuts de la mécanisation de l'agriculture en Provence.
Avant de devenir propriété de la ville, l’ensemble des bâtiments qu’occupe le musée, appartenait à la Congrégation religieuse de l’enfance de Jésus et de Marie dite de la Miséricorde du Bon-Pasteur.
Cette dernière avait acheté en 1818 des maisons ordinaires du XVIIème et XVIIIème siècles et l’hôtel bourgeois du sieur de la Motte pour y installer un noviciat, un pensionnat de jeunes filles et diverses œuvres. Les collections ethnographiques du musée, devenu communautaire en 2007, se sont enrichies au fil du temps avec les dons des personnes qui ont vécu et travaillé sur le territoire ; 16 000 pièces réunies par le musée dont 3 500 présentées dans des vitrines, sur 1 000 m2.
Une médiathèque (où je me suis rendue très souvent) abrite plus de 2 000 ouvrages spécialisés dans l'ehtnologie régionale et nationale, les techniques, l'artisanat, l'agriculture, l'outillage, etc... Le musée conserve également la totalité de l'ancien fonds bibliographique de la Société d'Agriculture du var, plusieurs centaines de références apportant un éclairage précis sur l'évolution de l'activité agricole et pastorale dans le département. Son pôle images conserve plus de 30 000 images constituant une véritable mémoire photographique du Var. Le musée organise des conférences, des rencontres, des ateliers pédagogiques et des sorties sur le terrain. Une boutique propose aux visiteurs des produits régionaux, des livres sur la Provence, de la poterie de Salernes et de Villecroze, des foulards au motifs provençaux...
Source : Un reportage de Janick Roy agrémenté de quelques rajouts et de photos de Nadine.