Nicolas Claude Fabri de Peiresc, un grand savant provençal
Nicolas Claude Fabri de Peiresc naquit à Belgentier (Var) le 1er Décembre 1580 où ses parents, d'origine aixoise, s'étaient réfugiés afin d’échapper à la peste qui sévissait à Aix. Il prit en 1604 le nom de Peiresc, un village situé non loin de Méailles (Alpes-de-Haute-Provence), qui lui venait de son père. Il fit des études de philosophie et ressentit de l’intérêt pour l'astrononie. Appartenant à une famille de robe, il apprit le droit et fut attiré par l'archéologie, ce qui lui permit de poursuivre ses études en Italie. Il revint en France en 1602 afin de préparer son doctorat à l'Université de Montpellier. C'est en 1604, qu'il fut proclamé docteur en droit.
Il fit de nombreux voyages avant d'être nommé Conseiller au parlement de Provence. Sa demeure d'Aix-en-Provence était un véritable musée où se côtoyaient sculptures antiques, peintures modernes, médailles, bibliothèque et jardin d'acclimatation.
Nicolas Claude Fabri de Peiresc est un magnifique exemple de grand intellectuel et scientifique moderne qui lui valut le titre de "Prince de la république des Lettres". En effet, s'il fut un politique remarqué dans sa région, il fut aussi un infatigable épistolier avec ses 10 000 lettres. Peiresc, en effet, a été en correspondance régulière avec Malherbe, les frères Dupuy, avec le frère du cardinal Richelieu, Rubens dont il fut le grand ami mais aussi Galilée, Pierre Gassendi et Campanella pour lesquels il lutta afin de défendre ces savants aux prises avec l'Inquisition.
Sa correspondance à Malherbe permet de mieux comprendre la personnalité de Marc-Antoine de Malherbe, le fils de Malherbe, tué en duel par Paul de Fortia de Piles avec l’aide de Gaspard de Covet de Marignane le 13 juillet 1627. Ce drame rendra Malherbe fou de douleur, il en mourra l'année suivante.
La nébuleuse d'Orion (Photo internet)
Mais son talent ne s'arrête pas à cette oeuvre épistolaire abondante. Il fut aussi astronome (il découvrit en 1610 la nébuleuse d'Orion). Pour déterminer avec plus de précision les longitudes, il coordonna l'observation de l'éclipse de lune du 28 août 1635 tout le long de la Méditerranée ; ceci lui permit de constater que cette mer était en réalité plus courte de près de 1 000 km que ce que l'on croyait jusqu'alors. Avec l'appui, notamment financier, de Gassendi, il entreprit, avec le graveur Claude Mellan de dresser la première carte de la lune fondée sur des observations télescopiques. Mais la mort devait l'empêcher de mener à bien cette tâche.
Il fut encore numismate avec son médaillier de plus de 18 000 pièces, archéologue, amateur d'art, historien, égyptologue, botaniste, zoologue (études sur les caméléons, les crocodiles, l'éléphant et l'alzaron, sorte de gazelle à tête de taureau venant de Nubie et aujourd'hui disparue), physiologiste, géographe (projet de construction d'un Canal de Provence reliant Aix à Marseille), et écologiste. Il écrira une Histoire abrégée de la Provence, jamais éditée qui sera publiée par Jacques Ferrier et Michel Feuillas en 1985 chez Aubanel.
Cet humaniste s'éteignit à l'âge de 57 ans, le 24 juin 1637.
Buste de Peiresc à Aix-en-Provence (Photo Wikipédia)
En son hommage, un buste en bronze a été élevé sur la place de l'université à Aix-en-Provence, en face de la cathédrale Saint-Sauveur. Par ailleurs, sa demeure, qui était située près du palais de Justice a complètement disparu : elle a été abattue lors de la construction de l'actuel Palais de Justice. Le musée du village de Peyresq situé près de Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence, est entièrement dédié à son œuvre.
Source : D'après Wikipédia - l'encyclopédie libre
Pour en savoir plus sur Fabri de Peiresc, voir le lien ci-dessous :
La vaste correspondance de Peiresc est une des meilleures sources de connaissances sur le XVIIe provençal et il apparait comme un précurseur du web. Nous avons créé une page web pour faciliter l'accès à la correspondance de cet infatigable épistolier.
http://www.lesamisdepeiresc.fr