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Passion Provence
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22 novembre 2019

La légende du Pré de Madame Carle

 

Pré-de-Madame-Carle

Le Pré de Madame Carle (Photo Wikipédia)

Situé en amont d’Ailefroide, ce site ferme la vallée de la Vallouise. Nota : Ailefroide est un hameau de la commune de Vallouise-Pelvoux, dans la vallée de la Vallouise, au coeur du massif des Écrins. Situé à environ 1500 mètres d'altitude, le hameau est accessible par la route du printemps à l'automne, avec des services et activités centrés sur l'escalade et l'alpinisme (Cf.Wikipédia).

Glaciers noir et blanc

Les glaciers Blanc et Noir (Photo du site Altituderando)

De nos jours, c’est une plaine de dépôts glaciaires et d’alluvions torrentiels, une zone caillouteuse, agrémentée de quelques mélèzes et vernes (aulnes), balayées par les eaux de fonte des glaciers qui donnent naissance au torrent de Saint Pierre. Malgré cette prédominance minérale, c’est un endroit magnifique, haut lieux touristique du massif ou l’on peut sentir la présence des glaciers, Blanc et Noir, invisibles mais tous proches et aussi entrapercevoir les plus hautes cimes du massif des Ecrins. Le Pré de Madame Carle est, sans conteste, le lieu le plus célèbre et le plus visité de la Vallouise. Au début du XIXème siècle, les glaciers Blanc et Noir se chevauchaient vers l’actuel emplacement du refuge Cézanne. Sur certaines cartes de l’époque, on nommait ce lieu la Grande Sagne, autrement dit le grand lieu humide. Il faut remonter au XVIème siècle pour trouver des récits parlant d’une prairie fertile et verdoyante. Il faut voir qu’à cette époque, le climat était beaucoup plus chaud et les glaciers Blanc et Noir, devaient être cantonnés sur leurs plateaux supérieurs. La formation même du site remonte dit-on encore plus loin dans le temps, et résulterait du comblement d’un ancien lac glaciaire.

Les chroniques de la Vallouise indiquent que le pré existait bel et bien, là où il n'y a maintenant que des cailloux. C’était un bel alpage qui faisait partie des biens (Bâtie de la Vallouise et ses appartenances) donnés en 1505 par le Roi Louis XII à Geoffroy Carle, Président du Parlement du Dauphiné. A sa mort, son épouse Louise Sereyne, originaire de la vallée, administra ses biens et aurait donné ainsi son nom à ce lieu. Une autre tradition attribue ce nom à la belle-fille de ce même Geoffroy Carle, qui au début du XVIème siècle avait été le précepteur de la fille du roi Louis XII. En effet, il aurait acheté en 1510 l’ancien château de la Bâtie des Vigneaux avec ses terres. Son fils Antoine Carle mourut jeune, laissant une veuve et dix enfants. A leur majorité, ils se partagèrent les biens paternels et laissèrent à leur mère cette parcelle de terre qui prit le nom de Pré de Madame Carle. Mais beaucoup d’autres légendes courent encore autour de ce pré notamment celle qui voudrait qu’ait péri ici, tirée par une mule emballée sur ordre de son époux, l’épouse un peu volage de Geoffroy Carle, le premier président du Parlement de Grenoble. 

Cette légende est racontée depuis le XVIIème siècle par les écrivains et les gens du pays des Hautes-Alpes. A cette époque, Geoffroy Carle, était président du Parlement de Grenoble. Très investi dans la vie du village des Vigneaux, il habitait avec sa jeune et jolie épouse au hameau de la Bâtie. Sûr de la vertu de sa femme et de la sienne, ne dit-on pas que l'amour est aveugle, il décida un jour de faire réaliser à ses frais sur l’église Saint Laurent aux Vigneaux une fresque qu’il voulait magnifique. Le thème qu'il choisit fut les vices et de leurs châtiments.

Pour cela l’inconscient engagea un jeune et séduisant peintre italien et pour être sûr de bien prendre tous les risques, il décida de confier à sa femme le soin de surveiller les travaux.
Louise Carle s'acquitta de cette tâche avec beaucoup de plaisir, car la jeune femme n'était pas insensible aux charmes du bel artiste italien et c'est même elle qui usant de ses charmes très persuasifs, séduisit le jeune peintre. Leur amourette fut de courte durée, car c'est au cours d'une soirée à Rama (ancien nom de la Roche de Rame) où Geoffroy Carle n'avait put se rendre, que la belle Dame de la Bâtie, décidément volage, oublia bien vite son pauvre peintre et se laissa séduire par le seigneur des lieux.
Et c'est avec naïveté dit-on, que l'imprudente se rendit à l'église pour surveiller les travaux aux bras de sa nouvelle conquête. Blessé, jaloux et furieux, vous connaissez les Italiens, le peintre jura de se venger.
Ci-dessousFresques de l'église Saint Laurent aux Vigneaux (Photos du site Randonner à la découverte du patrimoine religieux du briançonnais - La peinture des vertus et des vices).

Eglise Saint Laurent aux Vigneaux

Eglise Saint Laurent aux Vigneaux fresque2 jpg

Ce fut sur la fresque presque achevée où il ne restait à peindre que les visages des personnifications des vices que l'artiste éconduit décida de matérialiser sa vengeance et ce fut ce prétentieux seigneur de Rame qui hérita de la tête de l'orgueil, la colère alla à merveille à Geoffroy Carle, le mari trompé, et la belle Louise Carle fut à tout jamais juchée sur un bouc représentant la luxure. De retour de Grenoble, Geoffroy Carle n'eut aucun mal à reconnaître les portraits et compris les sourires narquois qu'il surprenait sur son passage. Fou de rage, lui aussi décida de se venger. Il paya et remercia discrètement l'artiste. Et dans le plus grand secret, il mit au point un plan machiavélique pour assurer sa vengeance. Durant plusieurs jours il priva d'eau et de nourriture la mule de sa femme.
Un matin, les habitants des Vigneaux virent partir Geoffroy et sa femme, lui sur son cheval, elle sur cette mule assoiffée et affamée, pour visiter leurs prés au fond de la vallée. Arrivés sur les lieux, attirée par l'eau du torrent de Saint Pierre, la mule qui mourrait de soif se précipita avec fougue dans les eaux tumultueuses, entraînant définitivement la trop séduisante Madame Carle, loin du regard des curieux.
A son retour au village, rien de plus simple, quelques larmes pour la forme, une belle messe à l'église des Vigneaux et un beau geste à l'annonce de son désir de baptiser sa prairie d'altitude le Pré de Madame Carle, en l'honneur de cette pouse si tendre et si dévouée, disparue trop tôt dans des conditions si dramatiques. Ainsi naquit la triste légende du Pré de Madame Carle.
Source : D'après un article paru dans le site passionmontagne05

Mule

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Commentaires
M
merci Nadine !<br /> <br /> je ne connaissais pas du tout, passionnant<br /> <br /> Bisous
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C
Je connais cet endroit mais pas cette légende ... J'aime beaucoup les contes et légendes et notamment en cette jolie période de l'Avent qui approche... Merci biz Lyne
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