L'amiral d'Entrecasteaux part à la recherche de l'expédition de La Pérouse
Gravure représentant Antoine Raymond Joseph Bruny d'Entrecasteaux
Présentation :
Antoine Raymond Joseph Bruny d'Entrecasteaux, est né à Aix-en-Provence le 8 novembre 1737 et est mort le 20 juillet 1793 dans l'océan Pacifique.
Chevalier d'un petit bourg du Var : Entrecasteaux, il est le fils d'un président du Parlement de Provence. Il entre dans la marine à 15 ans sous les ordres du bailli de Suffren auquel il est apparenté. Si le début de sa carrière se déroule sans événement exceptionnel, c'est au commandement de la frégate "Résolution" qu'il fait la preuve de ses qualités : il réussit un périple allant de l'océan Indien jusqu'en Chine par le détroit de Malacca et par l'est des Philippines, traversant, contre la mousson, des régions inexplorées à l'époque et dangereuses.
Jean François de Galaup, comte de La Pérouse
Qui est La Pérouse ?
Jean François de Galaup, comte de La Pérouse (23 août 1741-?), né en Albigeois au manoir du Gô à deux lieues d'Albi, il est officier de marine et explorateur. Après un long voyage jusqu'en Australie, l'expédition maritime disparut corps et biens à Vanikoro, îles Salomon, en 1788.
Il a laissé son nom à une localité de la banlieue de Sydney près de l'endroit où il aborda en 1788 [...]. Après le traité de Paris, il est choisi par le marquis de Castries, ministre de la Marine et par Louis XVI pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l'océan Pacifique.
L'expédition d'Entrecasteaux
L'expédition d'Entrecasteaux est la mission de secours menée en 1791 par Antoine Raymond Joseph Bruny d'Entrecasteaux dans l'Océan Pacifique pour retrouver l'expédition de Jean François de Galaup, comte de La Pérouse, dont on est sans nouvelles depuis trois ans. Cette expédition lui est demandée par Louis XVI et l'Assemblée Constituante.
Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse, le 29 juin 1785 au château de Versailles
Le marquis d'Entrecasteaux est contre-amiral. Il appareille de Brest le 28 septembre 1791 avec les deux flûtes armées en frégates : La Recherche qui compte 113 hommes à son bord et L'Espérance qui en compte 106. Le fil qui le conduit sur les traces de la Pérouse est la lettre de ce dernier datée du 7 février. Toutes les reconnaissances citées dans cette lettre forment le complément de celles qui entraient dans le plan de campagne de cet illustre navigateur. Il fut recommandé au contre-amiral d'Entrecasteaux de les faire dans l'ordre où elles étaient relatées ; et il s'y est assujetti aussi strictement que les circonstances le lui ont permis. Toutes les recherches furent sans succès. Aucune trace de la Pérouse ne fut découverte chez les habitants des îles des Amis, les plus civilisés de toutes celles qu'ils visitèrent ; et cependant ils se rappelaient très bien le passage de James Cook. Ils avaient même conservé la mémoire des Espagnols qui avaient abordé, en 1781, à l'île de Yavao, une île voisine de Tonga-Tabou. Entrecasteaux explora une vaste région de l'océan Indien et du sud du Pacifique, autour de l'Australie et de la Tasmanie en passant par la Nouvelle-Calédonie, les îles Tonga et la Nouvelle-Guinée. Il ne trouva cependant nulle part trace de La Pérouse, bien qu'en 1793, il soit passé à quelques milles seulement de l'île de Vanikoro, lieu du désastre de l'expédition, mais il l'ignorait.
Le 20 juillet 1793, le marquis d'Entrecasteaux succomba au scorbut qui le rongeait, son expédition se soldant par une moisson de découvertes et d'observations tant géographiques que scientifiques. Son nom et celui de ses collaborateurs sont encore aujourd'hui attachés à de nombreux toponymes des côtes qu'ils ont reconnues, comme par exemple l'archipel d'Entrecasteaux au large des côtes de Nouvelle-Guinée.
Carte représentant l'expédition de La Pérouse
Qu'est devenu La Pérouse ?
Il fallut attendre 1826-1827, pour que le capitaine marchand Peter Dillon découvre les restes du naufrage à Vanikoro, Îles Santa Cruz (Îles Salomon), au nord du Vanuatu. Il découvrit la cloche de l'Astrolabe (le deuxième navire commandé par Fleuriot de Langle) et des pierriers de bronze qui avaient été conservés par les habitants. Quant à la Boussole pas la moindre trace. Il apprit sur l'île de Vanikoro "comment deux grands navires s'étaient échoués par une nuit de grande tempête : l'un aurait coulé, l'autre se serait échoué et les survivants auraient pu s'installer sur un point de Vanikoro, nommé Paiou. Cinq ou six mois après, une partie des survivants seraient repartis à bord d'un petit bateau fabriqué avec les débris du grand. L'autre partie resta à Vanikoro, se mêla aux affrontements des indigènes. Le dernier des survivants serait mort peu avant la venue de Peter Dillon."
Source : D'après : "L'expédition d'Entrecasteaux" de Louis-Gabriel Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers.
Plaque commémorative posée le 4 décembre 1985 pour commémorer le bicentenaire du départ de l'expédition de La Pérouse