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Passion Provence
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6 juin 2022

Les sarcophages de Mazan dans le Vaucluse

Sarcophages de Mazan

Ces sarcophages forment l’un des plus beaux ensembles de Provence, au point qu’on parle parfois, en référence à la célèbre nécropole d’Arles, des Alyscamps de Mazan. Ils se trouvent aujourd’hui au cimetière de la commune (cimetière de Sant-Jean) mais nous ignorons où ils ont été découverts. Certains pensent qu’ils étaient dès l’origine à cet emplacement, qui a une fonction funéraire depuis fort longtemps  : on les voit en effet, accompagnés de cyprès, sur un tableau du XVIIème siècle conservé au Musée de Mazan. Mais d’ordinaire, on admet plutôt qu’ils se trouvaient le long de la voie romaine du chemin Mercadier (c'est-à-dire des marchands), à quelques 2 km de là. Bien que rien ne vienne l’appuyer, cette hypothèse est intéressante car, comme on le sait, à l'époque romaine, il était de coutume de se faire enterrer le long des voies les plus fréquentées. Enfin, la possibilité qu’ils proviennent de plusieurs sites ne peut être écartée de façon définitive. Quoiqu’il en soit, les sarcophages se trouvaient déjà sur la colline du cimetière en 1740 : ils sont mentionnés pour la première fois à cette date dans une délibération du conseil municipal qui entérine la décision de les conserver à cet endroit. En 1842, on comptait 144 sarcophages. Il n’en reste aujourd’hui que 64 : 62 ont été alignés en 1858 sur le mur de clôture que l’on venait de construire, comme on le voit actuellement ; deux autres ont été posés de part et d’autre de l’entrée ouest.

Sarcophage

Les sarcophages du cimetière de Mazan sont tous de forme rectangulaire. Ils sont taillés dans un calcaire local ; le travail est assez grossier et leur donne un aspect massif. Chacun est composé d'une cuve et d'un couvercle monolithiques. Les dimensions extérieures de la cuve sont en moyenne de 1,80 m de long pour 0,76 m de large et 0,62 m de haut ; les parois font environ 8 cm d’épaisseur. Pour la plupart, les couvercles sont en bâtière, mais un certain nombre sont arrondis. Le décor est rare et, lorsqu’il existe, se limite le plus souvent à des acrotères* aux quatre angles et au milieu des longs côtés du couvercle, quelle que soit sa forme. L’un des sarcophages n’a qu’un seul acrotère, au milieu d'une des pentesUn autre type de décor se rencontre plus rarement : une bande plate plus ou moins large au sommet de l'arrondi ou de la pente qui, dans ce cas, n’est plus en angle aigu.

Sarcophages cimetière Mazan

Quelques-uns de ces sarcophages ont un décor gravé : rectangle sur les deux pentes d’un couvercle en bâtière, ou restes très érodés de représentations symboliques (couronnes, outils d’artisans ou de paysans, croix, haches, socs de charrue,…). L'un d'eux présente une ornementation plus élaborée : les acrotères en demi-lune du couvercle portent une ascia et un niveau d’architecte ; sur la cuve est tracé un grand rectangle autour d'un cartouche avec ailettes de part et d'autre, qui devait être prévu pour une inscription, ainsi qu’on peut le voir sur un sarcophage conservé au Musée gallo-romain de Fourvière à Lyon.

Source : Site archeographe.net

*Acrotère : Dans l'architecture classique, grecque et romaine antique, les acrotères sont des socles (piédestaux) soutenant des ornements, disposés au sommet ou sur les deux extrémités d'un fronton. Par extension, les acrotères désignent les ornements eux-mêmes ; il peut s'agir de statues, de statuettes en pierre, de vases en terre cuite. En architecture moderne, l'acrotère désigne aussi le parapet sur une terrasse.

Source : Wikipédia

Complément trouvé sur le site simon-saada-photographe.fr

Sculptés dans le calcaire de la région, ne comportant pour la plupart aucune inscription, ou sinon très discrètes, ces étranges sépulcres ont longtemps suscité l’interrogation des habitants. Leur présence a d’ailleurs fini par redonner crédit à l’existence d’une célèbre créature… Les lourds couvercles de pierre que l’on peut voir sur les alyscamps de Mazan servaient et serviraient encore aujourd’hui à retenir des vampires qui semaient terreur et désolation dans la région. Mais l’histoire donne une explication toute autre, et place en fait ces tombeaux en relation directe avec Saint- Andéol, honoré pendant des siècles par les habitants locaux. Andéol était un évêque qui fut envoyé en Provence pour diffuser la Parole du Christ, et prêcha intensément autour de Mazan avant de subir la persécution des prophètes, extrêmement violente à l’époque. Le malheureux se fit enfoncer des alênes chauffées au fer rouge dans les doigts, subit le supplice de la roue puis se fit fendre le crâne en quatre, en forme de croix, avant d’être jeté au fond du Rhône. On considère aujourd’hui Saint-Andéol comme l’un des plus importants évangélisateurs qui ait foulé le sol provençal, et on pense que les sarcophages retrouvés à Mazan sont la conséquence du rayonnement du martyr, poussant de nombreux chrétiens à vouloir reposer là où Andéol avait prêché.

Texte : Simon Saada dans Ventoux Magazine

Sarcophages de Mazan

 

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