Coutumes de l'an neuf
En Provence, cette journée est restée longtemps chômée par les riches. Vêtu de ses plus beaux habits, on allait rendre visite à la famille et aux aïeux. On peut lire dans une vieille gazette de Six-Fours : "Les jeunes ménages bourgeois allaient souhaiter la bonne année aux grands-parents. Monsieur portait sa redingote bleu de France, vert olive ou aubergine, cravaté jusqu'aux oreilles, coiffé du volumineux haut-de-forme en castor. Madame avait mis son plus beaux bonnet de lingerie ou sa capote, le châle de la corbeille de noce, un vrai cachemire, ses mitaines, ses escarpins. Les enfants disaient le compliment, tandis que le parrain, en culotte courte, les cheveux poudrés, prenait sa prise, et grand-mère, coiffée de la coquette (Nota de Nadine : la coquette est une coiffe) à la mode ancienne, assise dans sa bergère à oreilles, prenait dans sa bourse en soie brodée, une pièce blanche de cinq francs, une vraie folie ! Seuls un si beau jour et sa riche situation pouvaient excuser cette prodigalité". Les visites étaient donc un peu intéressées.
Source : Les fêtes en Provence - Aubanel 1994
Les étrennes faisaient partie des coutumes accompagnant la nouvelle année. Dans la région de Marseille, on confectionnait des gâteaux traditionnels réservés à cette occasion : les pompes. Ailleurs, dans les autres régions de Provence, c'était la fougasse (mot d'origine latine qui veut dire spongieux). Les uns commes les autres étaient offerts aux personnes que l'on souhaitait honorer. Au début du XXème siècle, la tradition s'est peu à peu perdue, et seuls les enfants allaient encore rendre visite à leur parrains et marraines d'où ils revenaient en général, dotés d'un petit cadeau ou d'une belle pièce brillante.
Source : D'après l'Almanch provençal 2012 - Editions Jeanne Laffitte.
En Provence, comme partout, le premier jour de l'année était celui des souhaits et des voeux, mais ici, on était également attentif aux présages. Ce matin là, une jeune fille qui attendait de rencontrer l'homme de sa vie, lançait un soulier en l'air à son réveil. S'il retombait la pointe vers elle, les fiançailles auraient lieu avant la fin de l'année ; s'il tombait à l'envers, le mariage se ferait ; mais si la pointe était dirigée vers la porte, alors aucun mariage n'était en vue ! Un peu plus tard, lorsqu'elle franchissait le seuil de la maison paternelle, il était de bon augure de croiser aussitôt un homme ou encore un bossu. (Nota de Nadine : là c'était un peu plus aléatoire !).
Source : D'après l'Almanach provençal 2011 - Editions Jeanne Laffitte.