Maxime est la sainte patronne de plusieurs villages qui revendiquent l'honneur d'avoir été le lieu de sa retraite lorsqu'elle décida de s'éloigner du monde, d'aller au désert comme on disait alors. L'histoire réelle de Maxime, qui vécut entre le VIIe et le VIIIe siècle est attachante. Elle nous renvoie, en effet, au début du christianisme et au premier monastère fondé en Occident par saint Cassien aux îles de Lérins et dérigé par saint Aygulphe, le réformateur dont la sainteté va susciter un ample courant de vocations. Qui était Maxime ? Maxime était la fille du comte de Grasse, seigneur d'Antibes. Très jeune, elle eut la vocation et se retira d'abord au monastère de femmes d'Arluc fondé par saint Cassien. Elle fut ensuite choisie, en raison de sa douceur et de son respect de la discipline de saint Benoît, pour diriger le monastère de Callian dans le Var. Après sa mort en 856, elle fut vénérée comme une sainte. Par crainte des Sarrasins qui dominaient le golfe de Saint-Tropez entre l'an 739 et l'an 970, au cours duquel ils furent vaincus par Guillaume de Provence dit Guillaume le Libérateur, on transporta les reliques de la sainte à Fréjus avant qu'elles ne soient rapportées à Callian en 1517 par Louis de Grasse, coseigneur de Callian et de Mons. C'est au village de Mons justement qu'il confia le bras gauche de la sainte. En 1678, sur ordre de Monseigneur Benoît de Clermont, on ouvrit la cassette qui contenait les reliques et on prélèva quelques-uns des ossements.

Cathédrale de Fréjus (Photo internet)

On les tranféra ensuite à Fréjus dans la cathédrale, où une côte de la sainte est concervée dans un reliquaire, à Sainte-Maxime (c'est après l'occupation sarrasine, vers l'an 1000 que les moines de l'abbaye de Lérins donnèrent le nom de Maxime à la ville que l'on connaît aujourd'hui) et à Quinson dans les Alpes-de-Haute-Provence. Conformément à la pratique des moines qui respectent une période de réclusion appelée le "désert" et par fidélité pour la sainte, les habitants de Quinson vont se recueillir le 16 mai à Malassoque, un lieu-dit de Quinson, dans la chapelle qui porte son nom et qui domine la rivière. A noter que c'est à sainte Maxime que l'on demandait la pluie du ciel qui rend la terre féconde. Tout christianisés qu'ils soient les paysans n'étaient-ils pas d'abord des pagani (mot qui a donné paganisme, la religion des pagani, la religion des paysans) qui ont conservé les cultes paysans de la terre et de la fécondité ?

Explication de désert

Aller au désert (du latin deserere) est une vieille expression française qui signifie se séparer et qui n'implique ne rien l'idée d'une nature aride. Partir au désert, c'est s'exiler comme l'ont fait les Juifs, mais c'est surtout suivre les traces du Christ qui se retranche ou se sépare du monde. C'est aussi celui qui part vers un sanctuaire, quel qu'il soit, l'ermite constituant la figure extrême de la sécession.

Sources : D'après le livre "Quinson sur Verdon" Découverte d'un village en Haute-Provence - Editions Les Alpes de lumière et d'après le site internet de l'Eglise catholique du Var.