Salernes, cité de la tomette
Salernes Cité de la céramique par mode83
Dès le cinquième millénaire avant notre ère, les argiles du terroir ont été exploitées par les potiers du Néolithique. Des fouilles importantes ont permis de mettre à jour des vases datant de 7 000 ans et considérés comme les plus anciens d'Europe Occidentale. Dans de nombreuses grottes et sites de Salernes, ont été retrouvées des poteries anciennes confectionnées par les premiers pasteurs-agriculteurs. Essentiellement à usage domestique, ces premières céramiques étaient destinées à conserver et à cuire les aliments. Jusqu'au Moyen Age la production de la céramique est demeurée artisanale, fabriquée et vendue pour l'usage domestique. Cependant, dès le XVIIIème siècle un artisanat plus "organisé" va se développer notamment grâce à l'action de Jean-Joseph Cotte dont on a pu dire qu'il a lancé l'activité céramique de Salernes. Il reviendra à Paul Cotte, son arrière petit-fils de lui donner toute sa dimension. La pression de la concurrence étrangère n'est pas nouvelle et elle se manifeste particulièrement dans la seconde moitié du XIXème siècle. Mais Salernes grâce à sa richesse en matières premières directement exploitables sur place a pu développer une nouvelle production de fabrication simple, celle d'un malon rouge hexagonal appelé : tomette. La facilité de fabrication et le peu de moyens nécessaires à la mise en place d'une fabrique sont les principaux facteurs de développement de cette petite industrie. Salernes est dès lors devenue un centre de production prospère et renommé.
En effet, à partir de la seconde moitié du XIXème siècle on comptait 37 fabriques dans la localité ; la construction de la ligne de chemin de fer en 1892 a permis de porter le nombre à 45 fabriques en 1900. Puis il est monté à 53 en 1913. Ces fabriques employaient alors près de 1 200 ouvriers et produisaient jusqu'à soixante millions de pièces par an. Ce qui est considérable. Malgré les crises économiques, les guerres, la concurrence des produits étrangers, l’activité céramique s’est maintenue jusque dans les années 1950. Elle s’est ainsi transmise de génération en génération, sans que l’on puisse noter de grands changements. Dès 1950, de nouveaux produits apparaissent sur le marché : grès, granito, linoléum. Ces derniers sont des concurrents directs de la tomette. On constate également que la tomette a vieilli, le consommateur a envie de produits nouveaux. Le déclin de l’industrie céramique est annoncé, des fabriques ferment. Mais cependant, cette crise est un véritable défi et va mobiliser les entreprises. Dès les années 70, l'appareil de production va peu à peu se moderniser, de nouveaux produits sont créés faisant une large place aux émaux. De nos jours, une quinzaine de fabricants perpétuent les traditions d'excellence de la production de céramiques. Par ailleurs, de nombreux ateliers de poteries viennent renforcer la vocation antique de la cité. Un musée a été mis en place dans une ancienne fabrique. Ce musée porte le nom de Terra Rossa. Outre les fours qui ont été laissés en place, vous pouvez y découvrir les outils de production, les pièces archéologiques issues des fouilles locales, ainsi qu'une formidable collection de 2 000 carreaux décorés du Moyen Age au XIXème siècle tous plus beaux les uns que les autres. C'est vraiment un endroit à visiter et que je vous recommande.
Source : D'après le site de la ville de Salernes et Wikipédia.