Des communautés d'habitants aux communautés municipales
C'est à la fin de l'Antiquité, quand le pouvoir central disparaît que se constituent les féodalités. Ainsi vont se structuer et se développer les communautés d'habitants, c'est-dire, un ensemble formé par des hommes et des terres réunis autour d'un seigneur et d'une paroisse.
Progressivement, ces communautés s'affranchissent de la tutelle du seigneur et obtiennent des libertés, des franchises et des octrois. Ces communautés, afin de régler les problèmes d'organisation, se dotent de conseils avec à leur tête, des syndics et des consuls. Chaque communauté instaure son propre règlement qui fixe le mode de recrutement du conseil municipal et ses attributions, l'électorat et les mesures de police. Les communautés ont une personnalité juridique qui leur est propre : sceau, milice, représentants, élus municipaux.
En 1481, après quatre siècles d'indépendance, le comté de Provence intègre le royaume de France. Désormais, le pouvoir royal développe une tutelle administrative exercée par des viguiers qui contrôlent les délibérations des conseils municipaux. Les vigueries sont au nombre de onze : Aix, Aups, Barjols, Brignoles, Castellanne, Draguignan, Hyères, Lorgues, Moustiers, Saint-Maximin, Toulon. Cependant, au XVIe siècle, les guerres de Religion vont perturber cette administration. Il faut armer, loger et approvisionner les troupes, ce qui entraîne des dépenses considérables. Elles sont obligées d'emprunter pour acheter les denrées alimentaires nécessaires à leur survie car les terres sont ravagées et les habitants massacrés par des bandes de pillards. Au XVIIe siècle, cette précarité financière s'accentue avec les guerres menées par Louis XIV. Les communautés ne cessent de s'endetter. Par ailleurs, l'autorité royale se fait plus pesante avec le prélèvement d'impôts nouveaux et la nomination d'un intendant de la province, la création dans toutes les villes d'un office de maire, ce qui grève souvent le budjet municipal pour des décennies.
Au XVIIIe siècle, c'est l'intendant, représentant du Roi, qui gère et contrôle les communautés. Les cahiers de doléance réclament une administration communale gérée par des syndics libres choisis par les habitants et non plus par le seigneur. C'est la Révolution, qui mettra un terme à cette administation dont les français ne veulent plus. Désormais, toutes les communautés d'habitants ont à leur tête, un maire et des conseillers municipaux. La loi du 14 décembre 1789 va transformer les communautés d'habitants de l'Ancien régime, en communes. En 1790, cette nouvelle organisation administrative s'accompagne de la création des départements. Le Var qui s'étend jusqu'au fleuve "Var" et qui forme une frontière avec celui-ci, regroupe les communes situées à l'est de la Provence. Les communes sont réparties en cantons, eux-mêmes répartis en neuf districts qui correspondent à peu près aux anciennes vigueries : Barjols, Brignoles, Draguignan, Fréjus, Hyères, Saint-Maximin, Toulon, Grasse, Saint-Paul du Var. L'année 1795 voit la disparition des districts et les cantons acquirent plus d'importance. En 1800, les cantons sont regroupés en quatre arrondissements : Brignoles, Draguignan, Grasse et Toulon.
Le chef-lieu du département est d'abord Toulon en 1790, mais en 1793, la ville trahit la République au profit des anglais. C'est ainsi que l'on va tansférer le chef-lieu à Grasse puis à Brignoles en 1795, ensuite à Draguignan en 1797.
En 1860, le comté de Nice est rattaché à la France et constitue le nouveau département des Alpes-Maritimes auquel est intégré l'arrondissement de Grasse. Désormais, le fleuve "Var" ne coulera plus dans le département qui porte son nom.
Draguignan demeure le chef-lieu de préfecture du Var jusqu'en 1974, année au cours de laquelle la préfecture est transférée, non sans heurts, protestations et manifestations diverses, à Toulon.
Aujourd'hui, le Var compte 153 communes, regroupées en 43 cantons, répartis en trois arrondissements : Toulon, Draguignan, Brignoles. Six communes ont disparu depuis 1800 :
Candumy supprimée en 1839 et rattachée à Flassans-sur-Issole, Meinargueitte supprimée en 1838 et rattachée à Mazaugues, Bézaudin supprimée en 1840 et rattachée en Varages, La Bastidonne supprimée en 1840 et rattachée à Barjols, Favas supprimée en 1844 et rattachée à Bargemon, Brovès, de nos jours, Brovès en Seillans, rattachée à Seillans en 1970. D'autre part, quinze communes ont été crées : Saint-Paul-les-Fayence, c'est-à-dire de nos jours, Saint-Paul-en-Forêt détachée de Fayence en 1823, Saint-Cyr-sur-Mer détachée de La Cadière en 1825, Tanneron détachée de Callian en 1835, La Crau détachée de Hyères en 1853, Les Mayons détachés du Luc en 1863, Les Adrets, actuellement, les Adrets de l'Estérel, détachés de Montauroux en 1867, Carqueiranne détachée de Hyères en 1894, Le Pradet détaché de la Garde en 1894, La Londe, de nos jours, La Londe les Maures, détachée de Hyères en 1901, La Lavandou détaché de Bormes en 1913, Cavalaire détachée de Gassin en 1929, La Croix-Valmer détachée de Gassin en 1934, Le Rayol-Canadel détaché de La Môle en 1949, Saint-Mandrier détaché de La Seyne en 1950 et Saint-Antonin détaché d'Entrecasteaux en 1954.
Source : D'après le Guide des Archives du Var - Archives départementales du Var.