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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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30 novembre 2016

Pirates et corsaires en Méditerranée

 

Pirates

 La piraterie était une vieille tradition sur tout le littoral méditerranéen. Il y avait même, à Gênes, un Office de la Piraterie ! Course, piraterie, service du Roi ou pur brigandage maritime, on tue, on pille joyausement, on accumule âprement des richesses en écumant la mer, en vendant des hommes et des femmmes ou des enfants. La conscience tranquille, qu'elle soit chrétienne, musulmane ou païenne. Les arabes enlèvent les européens, qui vendent les "infidèles", les forbans font trafic d'esclaves. La piraterie règne partout, provençaux, occitans ne sont pas en reste ; abrités dans les criques, leurs bateaux guettent celui qui va passer. Les romains avaient déjà dû construire des flottes entières pour purger les eaux méditerranéennes... Quand les sarrasins arrivent sur nos côtes, ils sont montés sur de fins chébecks, imbattables sur le plan de leur maniabilité et de leur vitesse. Les flûtes, avec leurs 40 mètres de long, les pinques à fond plat de 200 ou 300 tonneaux sont moins maniables, les polacres à voile latine étaient plus aptes à se défendre. Dès les VIIIe siècle, les marins d'Afrique du Nord et les arabes organisent des raids sur les côtes provençales, les villes côtières sont attaquées. C'est surtout de la ville de Bône, en Algérie, que partent les galères, les chébecks ou les felouques des "infidèles". Mais Alger, Tunis et Tripoli sont des vrais nids de pillards barbaresques, qui viennent apporter la désolation au pays des Rhûm (romains).

Barberousse

 Certains de ces pillards ne sont pas musulmans, tel Barberousse ou Dragut, mais fils de renégats chrétiens, ils ne se gênent pas pour arborer un pavillon français pour tromper leurs victimes ; pirates, corsaires, la frontière est souvent assez vague. Barberousse (Kaïr el Din), avec deux acolytes du même acabit, à la têtes de cinquante bateaux, tient les îles pendant dix ans. Quand il devient Soliman II, le roi de France, François 1er s'allie à lui. En 1257, Rainier Grimaldi s'installe près du port de Monicos (Monaco), y construit des galères, son frère s'empare de le forteresse du Rocher, fief de Spinola. Il se lance dans le métier de corsaire, s'attaque à ses anciens compatriotes génois qui l'avaient proscrit. Plus tard, Charles, son fils, qui réussit à se faire reconnaître par la Provence angevine "la droit de mer", se met souvent au service du roi de France. En 1346, ils prend d'assaut 25 navires anglais, et va même jusqu'à Calais aider Philippe VI de Valois. Spinola, chassé de Monaco, revient avec ses génois prendre position à Brégançon et organise la piraterie sur mer et le brigandage sur terre. Le comte de Provence Charles 1er d'Anjou, ayant déclaré que les prises en mer appartenaient aux armateurs les ayant capturées, ne se réservant que le droit d'acheter des prisonniers au prix fixe de 25 livres tournois chacun, les corsaires furent de plus en plus nombreux et sévirent aussi cruellement que les pirates. En 1706, l'escadre anglo-hollandaise composée de 66 vaisseaux, plus 34 transports, sous le commandement de l'Amiral Schowel mouilla entre Bénat et Bagaud. Les marins se répandirent sur les terres et pillèrent tout ce qu'ils purent. Les îles d'Hyères sont écumées, puis occupées et acquièrent la gloire douteuse d'être l'un des points de la mer du Couchant où l'on a le plus de chances d'être dévalisé, si l'on reste vivant... Saint Vincent de Paul, jeune prêtre fut capturé en mer et subit deux ans d'esclavage en Afrique.

Croisade des enfants

 La croisades des enfants par Gustave Doré

Parfois, les armateurs eux-mêmes se font pirates : en 1212, un berger illuminé entraîna quatre cents enfants allemands dans une croisade pour aller délivrer le tombeau du Christ. Un armateur "bon apôtre" accepte de leur faire passer la Méditerranée, charitablement, par esprit chrétien. En arrivant chez les infidèles, il vend sa cargaison... A qui se fier dans ces temps durs sans pitié et pour certains, sans piété. Capturés en mer ou enlevés sur les côtes, des milliers de chrétiens rament, demi-nus, sur les galères pirates et musulmanes. Les pirates font la loi, une loi sans pitié. L'insécurité pèse sur la navigation et les rivages méditerranéens et cela devient si insupportable que le pape Pie V prend l'initiative d'appeler la chrétienté à s'allier pour combattre ce fléau.

Esclaves

 L'ordre de Malte puis Venise, l'Espagne et Gênes constituent une importante flotte qui se trouve à Messine sous le commandement de Don Juan d'Autriche fils de l'empereur Charles Quint. Dans la baie de Lépante, en mer grecque, les flottes turques et algériennes sont en nombre supérieur, mais le 7 octobre 1571 la flotte chrétienne engage le combat et c'est une bataille sans merci que les malheureux rameurs enchaînés à leur banc de nage payent par centaines de leur vie. La flotte algérienne se dégage avant la défaite et laisse les turcs face aux forces de l'amiral espagnol ; leurs pertes sont effrayantes, l'amiral turc se suicide. Les prisonniers chrétiens sont libérés par milliers des fers barbaresques. Les force pirates fortement affaiblies par cette défaite réduisirent leur pression sur la navigation et sur les côtes européennes. Une période plus calme suivit, mais la lutte fut permanente, les corsaires poursuivaient et combattaient les barbaresques de toutes origines et cela dura encore plus de deux siècles et demi, jusqu'à ce que la France conquière Alger et colonise l'Afrique du Nord. On se débarrassait d'un ennemi, mais on mettait les pieds dans un futur qui fut bien épineux. Cette bataille inspira le Titien qui peignit l'allégorie de la bataille de Lépante à l'âge de quatre-vingt quatorze ans !

Source : Les Maures - Terre de Provence - Georgette Brun-Boglio - Les Presses du Midi.

Bataille de Lépante

 La bataille de Lépante par Ferrando Bertelli (1572)

 

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