Il y a 2000 ans, le destin d'Agricola croise celui de Forum Julii
Statue d'Agricola à Fréjus (Photo Nadine)
Qui est Agricola ?
Gnaeus Julius Agricola (né le 13 juin 38 à Fréjus - mort le 23 août 93 à Rome) fut un général de l'empire romain, artisan d'une grande partie de la conquête de la Grande Bretagne. Son action nous est bien connue grâce à la biographie que son gendre, l'historien Tacite, lui a consacrée en 98. Elle s'intitule en latin : De vita et moribus Julii Agricolae. Agricola commence assez jeune une carrière politique et surtout militaire. Il est tribun de la plèbe en 66, préteur en 68 et commande de 70 à 73, la XXe légion en Bretagne (Angleterre actuelle). Nommé par Vespasien, légat en Gaule Aquitaine de 74 à 76, il retourne en Bretagne en 77 comme gouverneur, poste qu'il occupe jusqu'en 84.
Plaque sous la statue d'Agricola (Photo Nadine)
C'est lui qui acheve la conquête de la Grande Bretagne en étendant l'influence romaine jusqu'à l'embouchure de la Clyde et au Forth. Il écrase les Calédoniens dirigés par Galgacus et reconnaît le caractère insulaire de l'île en effectuant le premier le tour complet de celle-ci avec sa flotte. Domitien, rendu jaloux par ses succès le rappelle à Rome. Agricola refuse divers proconsulats en Asie et en Afrique et vit dans la retraite jusqu'à sa mort en 93. On a prétendu que Domitien le fit empoisonner mais rien de très sérieux ne vient étayer cette thèse.
Source : Wikipédia - l'encyclopédie libre.
Le destin d'Agricola croise celui de Forum Julii
En l'an 40, celui qui allait pacifier la Bretagne (aujourd'hui la Grande Bretagne) vient au monde à Forum Julii (Fréjus). Son père, philosophe et auteur d'un traité sur la viticulture à l'origine du nom d'Agricola, est mis à mort pour avoir refusé d'accuser un ennemi de l'empire. A l'époque, Forum Julii, littéralement le forum de Jules, créé un siècle plus tôt par Jules César, est en pleine expansion. Auguste en a fait sa base navale après sa victoire sur Antoine et Cléopâtre et y a installé son butin de guerre. Des remparts ont été érigés et la cité dispose d'un théâtre de 2 000 spectateurs.
Devenu jeune homme, Agricola part faire son apprentissage militaire en Bretagne. Lorsqu'il retourne à Rome pour accèder aux magistratures, il gagne par sa sagesse l'estime publique. Dix ans plus tard, son intégrité, sa rigueur et son énergie s'illustrent de nouveau en Bretagne où il amadoue la 20e légion "insoumise et redoutable" qu'il mène à la victoire. Ses mérites lui valent d'être promu gouverneur d'Aquitaine.
Pendant ce temps, deux chantiers monumentaux sont en cours à Forum Julii. La ville construit un amphithéâtre de 10 000 places et un aqueduc doit relier sur 42 km la source de la Siagnole à la cité. Lorsqu'en 77, Agricola prend la tête de la Bretagne, l'ouvrage est probablement encore en cours. Après une bataille mémorable, la province rebelle rend les armes. Agricola étend l'empire jusqu'aux frontières de l'Ecosse et romanise l'île. Ce triomphe, et sa vertu exemplaire, lui vaudront une notoriété sans égale... et probablement sa mort en 93 à 53 ans. un empoisonnement commandité par l'empereur Domitien jaloux de ses succès ? C'est l'hypothèse qu'avance Tacite, son gendre.
Pour rendre hommage à l'enfant du pays, Fréjus a fait ériger une statue sur une place qui porte son nom. C'est mon cousin, le sculpteur Jean-Marie Luccerini, de souche transianne par sa mère, qui a eu le privilège de créer cette oeuvre d'art (rendez-vous sous cet article pour en savoir plus sur lui).
C'est la seule statue d'Agricola qui existe au monde avec celle de Bath, en Angleterre. "C'est pourtant peut-être grâce à sa renommée qu'on a pu lever des fonds pour construire l'aqueduc et l'amphithéâtre" suggère Philippe Cantarel, guide à Fréjus. "Fréjus est une des villes antiques les plus représentatives de France. En deux heures, on peut voir ici tout ce qui faisait la vie d'Agricola et des romains, il y a 2000 ans".
Source : Var Mag' - Le magazine du Conseil Général - N° 134 - Août 2008.
Statue d'Agricola à Bath en Angleterre
Qui est Jean-Marie Luccerini ?
Itinéraire d'un sculpteur qui a forgé sa réputation à la force du poignet.
Né à Fréjus, il est venu dans les années 40 à Trans en Provence avec sa famille.
Son grand-père, Louis Vincent était le frère de mon arrière-grand-père Paul Alexandre Vincent. Sa mère Joséphine était donc la cousine germaine de ma grand-mère Marie-Louise (branche maternelle).
"J'ai obtenu mon CAP de forgeron en 1950 et j'ai alors débuté dans la ferronnerie d'art, raconte-t-il. Et de la ferronnerie d'art à la sculpture, il y a juste un petit fossé que j'ai franchi en 1974, en réalisant ma première oeuvre : le Saturnien".
Coup d'essai et coup de maître qui lui vaudra le Grand prix de la ville de Fréjus. Une réussite initiale qui va agir comme un déclic, l'incitant dès lors à se consacrer tout entier à son art, la sculpture sur métal. A ce jour, Jean-Marie a réalisé trente-huit créations originales auxquelles sont venues s'ajouter quelques momuments à la commande : la statue du général Agricola installée à Fréjus sur la place du même nom, le Christ de l'église de Beausoleil dans les Alpes-Maritimes, la plaque du Mémorial d'Indochine à Fréjus et le Saint Aygulf découpé en trois "tranches" qui trône dans le jardin d'une église à Saint Aygulf.
Paradoxalement, hormis à Vallauris, Jean-Marie Luccerini expose peu. "Mes oeuvres font office de plantes grasses dans les expositions de tableaux de certains de mes amis" dit-il avec humour. Il a tout de même exposé à l'Hôtel de ville de Trans en Provence dans les années 90 où nous avons pu admirer quelques unes de ses créations.
Des commandes particulières comme Agricola ou Saint Aygulf par exemple lui ont demandé respectivement quatre et deux ans de travail.
C'est la nuit que les oeuvres prennent forme "Je crée ce que j'ai rêvé" assure ce sexagénaire aux faux airs de Léo Ferré. Le tout en prenant soigneusement le temps de vivre. "Je travaille à mon rythme, certains jours dix heures, d'autres une heure. Je me laisse toujours une certaine marge de manoeuvre !" assure-t-il avec une jovialité toute méditerranéenne dont il ne se départit jamais.
Toujours assidu, quoiqu'il en dise, devant sa forge, où brille dans ses yeux la flamme inextinguible de sa passion.
Source : D'après un article de journal paru dans Var Matin : "Jean-Marie Luccerini, la main de fer" Arrangé et amélioré par moi-même.
Plaque du Mémorial d'Indochine à Fréjus (Photo Nadine)
A présent, voilà ce que j'ai lu dans un livre consacré aux métiers d'art et qui s'intitule :
L'art sous toutes ses formes - Les créateurs du Var.
Ce livre m'avait été confié en son temps par le frère de Jean-Marie :
Louis dit Loulou que tous les Transians connaissaient bien.
Luccerini : Chevalier des Arts et Lettres est un artiste passionné à la recherche de l'Art Vrai. Sculpteur, il crée des personnages venus d'une autre galaxie, qui lui parlent un langage cosmique, qu'il est le seul à comprendre et qu'il nous traduit dans son oeuvre. C'est là que l'artiste sait avec tant de talent, appliquer ses expériences de ferronnier d'art, en apportant la poésie de la musique à la création de ses meilleures sculptures, travaillées à la main, au marteau et en acier trempé.
Il a obtenu de multiples distinctions comme le Grand Prix de l'Académie internationale de Lutèce à Paris, le Grand Prix des Métiers d'Art, la Médaille de la Ville de Nice, etc... et à travers ses célèbres monuments tels que le Mémorial National dédié aux Morts de la guerre d'Indochine à Fréjus inauguré par le Président de la République en 1993, la statue du Général romain Agricola, le Christ de Beausoleil, le Blason sur la façade de la mairie de Saint-Raphaël ainsi que le momument de Saint Aygulf et la stèle de Nimeno II aux arènes de Fréjus.
Voilà comment à partir d'un article sur Agricola j'ai voulu rendre hommage à mon cousin, Jean-Marie.
Blason sur le fronton de la mairie de Saint-Raphaël (Photo Nadine)