Le Provençal et les dialectes provençaux
Vieille rue (Photo Nadine) dont la plaque indique :
"Souleiado de la Capello dou Segnour"
Terrasses de la Chapelle du Seigneur
Le provençal est une langue romane de la famille des langues d'oc. Il est issu de l'évolution du latin populaire, et est parlé sur un territoire qui déborde de celui de la Provence historique et culturelle proprement dite. Comme toute langue, le provençal est dialectalisé.
Les dialectes provençaux
- Le rhodanien est parlé dans les parties occidentales des actuels départements du Vaucluse (Vau-Cluso) et des Bouches-du-Rhône (Bouco-dóu-Rose). Il est également parlé en Languedoc, autour du Nimes (Nime), du Rhône (Rose) à la Vidourle (Vidourlo).
- Le maritime et intérieur (ou "méditérranéen") est parlé dans les parties orientales des actuels départements du Vaucluse (Vau-Cluso) et des Bouches-du-Rhône (Bouco-dóu-Rose), dans tout l'actuel département du Var (Var), dans la majeure partie de l'actuel département des Alpes-Maritimes (Aup Maritimo) et dans la moitié sud de l'actuel département des Alpes de Haute-Provence (Aup de n-Auto Prouvènço).
Le provençal maritime a des règles linguistiques qui lui sont propre : les pluriels se forment en -ei ; une chute très marquée de nombreuses consonnes est produite ; les o sont souvent diphtongués et la conjugaison possède son lot de spécialités.
Pour exemple, la phrase "Les belles filles jouent tous les jours sur la colline" :
- en provençal rhodanien, cela donne : "Li bèlli chato jogon tòuti li jour dins la colo".
- en provençal maritime, cela donne : "Lei bèllei fiho juegon tòutei lei jou dins la couelo".
- Le gavot, ou alpin est parlé dans la moitié nord de l'actuel département des Alpes de Haute-Provence. Hors de Provence, le gavot est parlé en Dauphiné dans tout l'actuel département des Hautes-Alpes (Àuteis-Aup), dans une frange sud-est de l'actuel département de l'Isère (Isero), et dans les vallées provençalophones du Piémont (Val Maire, etc.).
- Le drômois, ou dauphinois n'est parlé qu'hors de la Provence proprement dite, en Dauphiné : majeure partie de l'actuel département de la Drôme (Droumo), c'est-à-dire le Diois et le Valentinois, frange sud-ouest de l'actuel département de l'Isère (Isero).
Le nissart et le vivarois
Linguistiquement très proche du provençal, le Nissart doit être considéré comme une langue à part entière, car telle est la conscience linguistique de ses locuteurs, qui se sentent Niçois et non pas Provençaux. Voici quelques caractéristiques du Nissart.
- Article défini pluriel différent au masculin et au féminin : lu - li.
- Conservation du a final atone au féminin, devenu o en provençal : Nissa la bella, pichina (petite), etc.
- Le nissart connaît, comme l’italien, des mots accentués sur l’antépénultième syllabe.
- Le nissart n'utilise que l'adjectif possessif plein, comme l'italien : français "mon cheval", provençal moun chivau / moun cavau, nissart lou miéu cavau, italien il mio cavallo.
Les parlers du Vivarais sont très proches du provençal drômois. Mais les gens du Vivarais n'ayant aucune conscience de parler provençal, et ayant une conscience identitaire vivaroise très forte, leurs parlers ne peuvent être considérés que comme formant une langue autonome composée de trois dialectes, le haut-vivarois, le boutierot / le vivarois-moyen et le bas-vivarois.
Le vivarois s'écrit avec une graphie similaire à celle du provençal, avec quelques adaptations dues aux différences phonétiques.
Source : Internet - Site Voilà des langues