Les noms de rues se déclinent au féminin
Lorsque l'on cherche son chemin, se sont souvent les Victor Hugo, Général de Gaulle et autres Louis Pasteur qui nous guident. En effet, ce sont les figures les plus présentes sur les plaques de rue. Loin devant Jeanne d'Arc, Marie Curie mais également Georges Sand qui sont les trois femmes les plus représentée en odonymie. L’odonymie est l'étude des odonymes, parfois mieux écrits hodonymes, un nom propre désignant une voie de communication. Un odonyme peut être le nom d'une rue, d'une route, d'une place, d'un chemin, d'une allée. Elle s'inscrit dans le domaine de la toponymie qui étudie plus largement les noms de lieux en géographie et plus généralement dans le domaine de l'onomastique, l'étude des noms propres. Cependant, les femmes ne peuvent rivaliser avec les hommes sur nos panneaux.
En Dracénie, après étude de la nomenclature des rues de chaque agglomération qui la compose, il semblerait que seules six voies et autres places mettent à l'honneur une personnalité féminine, si on n'inclut pas les saintes, les personnages fictifs ou encore les divinités grecques, sur un total de 5477 voies, soit à peine 0.11%. Les personnalités masculines obtiennent pour leur part 314 dénomination, environ 52 fois plus que les femmes, avec un total de 17.4% des voies. Enfin, si l'on ne tient compte que des cas où une personnalité est mise à l'honneur, il s'agit d'un homme pour 98.1% des cas. Ces statistiques montrent bien évidemment qu'au cours de l'Histoire, ce sont les hommes en majorité qui ont occupé des places à responsabilité. Par exemple, dans le département du Var, 23 voies sont au nom de Pierre Curie contre 4 seulement au nom de Marie Curie.
Marie Curie (1867-1934)
A signaler que 13 communes ont fait le choix de nommer une ou deux rues au nom de Pierre et Marie Curie. Enfin, il est à noter que Draguignan est la seule commune du Var qui possède une rue au nom de Marie Curie, mais aucune au nom de Pierre Curie, ce qui est un comble car si l'on prend en compte uniquement les distinctions, Marie Curie a obtenu deux Prix Nobel contre un seul et en commun avec elle pour Pierre Curie. Note de Nadine : En ce qui concerne ma commune Trans en Provence, on trouve 225 voies dont 4 qui sont nommées au nom d'un homme et une seule au nom d'une femme. Il s'agit de l'avenue Marguerite de Provence, épouse de Louis IX (Saint Louis) (voir ci-dessous).
Qui sont ces femmes présentes sur les plaques dracéniennes ?
Hélène Boucher, aviatrice (1908-1934)
Parmi les rares figures féminines qui ornent les plaques de rues et places de l'agglomération dracénoise, on trouve : Hélène Boucher (1908-1934) : aviatrice, pionnière dans son domaine, elle a établi de nombreux records de vitesse avant de tomber aux commandes de son avion le 30 novembre 1934 lors d'un vol d'entraînement, Marie Curie (1867-1934) elle a reçu le Prix Nobel de physique le 10 décembre 1903 aux côtés de son mari Pierre Curie, prix partagé avec un autre physicien français Henri Becquerel. Elle a également reçu le Prix Nobel de chimie le 10 décembre 1911 à Stockholm.
Simone Veil (1927-2017)
Simone Veil (1927-2017) qui, en 1974, en tant que ministre de la santé, a fait adopter une loi dépénalisant le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse. La Reine Jeanne, ce qui fait référence aussi bien à la reine Jeanne 1ère de Naples (1326-1382) qu'à Jeanne de Laval (1433-1498), lesquelles ont toutes deux été comtesses de Provence. Marguerite de Provence (1221-1295) qui fut l'épouse de saint Louis et donc reine de France, Hélène Vidal (1918-1998), figure locale que cette résistante qui, le 16 août 1944, peu après le Débarquement de Provence, a informé les forces américaines dont le QG était basé au hameau du Mitan, à La Motte, que la ville venait d'être libérée par les F.F.I. et qu'il était inutile que le bombardement massif préparé par l'US Army intervienne. Elle a "sauvé" Draguignan d'un bombardement qui aurait pu être désastreux pour la ville et pour ses habitants. Hélène Vidal est enterrée au cimetière de Draguignan.
Sources : D'après un article paru dans le journal Var-Matin du 25 mars 2019 - Auteur : Pierre Panchout et Wikipédia, l'encyclopédie libre.