Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Passion Provence
Passion Provence
  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
297 abonnés
Archives
4 mai 2020

Arles, les trésors engloutis du Rhône (vidéo)

 

L’histoire commence en 1986 lorsqu’un archéologue, Luc Long, plonge pour la première fois dans les eaux noires et tumultueuses du Rhône, à Arles dans les Bouches-du-Rhône. Parmi les innombrables dépotoirs qui jonchent le lit du fleuve, les matelas remplis d’anguilles, les fantômes de plastique, les carcasses de voitures ou de camions, l’archéologue-plongeur découvre un champ d’amphores gauloises, entières, rondes et fines, tellement fines que les romains devaient les emmailloter d’une enveloppe de paille pour les protéger. Ces amphores que l’on retrouve généralement toujours brisées en mer ont été miraculeusement préservées par le limon fluvial. Premier archéologue à plonger dans le Rhône, Luc Long a aussi été le premier à estimer le potentiel insoupçonné du fleuve. Depuis 20 ans, il plonge chaque été dans les eaux sombres du Rhône, "où l’on ne voit pas à plus de 30 cm", au milieu d'algues filasses, de vieilles machines à laver et des silures. Il en ressort des milliers d’objets datant de l’époque romaine, "des merveilles qui pendant longtemps n’ont intéressé personne" comme il aime le rappeler encore aujourd’hui. Jusqu’à ce jour de 2007 où il tombe nez à nez avec une statue qui va se révéler être l’un des deux seuls bustes de César sculptés de son vivant connus au monde. Cet été là, Luc Long et son équipe remontent aussi à la surface une victoire en bronze recouverte d’or, une statue de guerrier, un captif et un Neptune brisé en plusieurs morceaux. Ces découvertes spectaculaires ont accéléré l’exploration du Rhône.

Chaland du Rhône

 Chaland romain exposé au musée d'Arles antique (Photo internet)

En 2010, l’Etat décide de financer le renflouement d’une épave romaine découverte en 2004 par Luc Long et baptisée Arles-Rhône 3. Une aventure exceptionnelle commence alors. Le pari insensé consiste à sortir de l’eau un chaland romain de 31 mètres de long immergé sur la rive droite du Rhône, près de la berge, entre 4 et 8 mètres de profondeur et parfaitement conservé. "Le bateau date du 1er siècle après JC, l’époque où sont édifiés les grands monuments de la ville d’Arles comme le théâtre ou les arènes. L’épave immergée pesait près de 50 tonnes et le bois était devenu fragile comme du verre. Il a fallu d’abord dégager les différentes parties du bateau des sédiments, puis les tronçonner pour pouvoir les sortir de l’eau. Ensuite, chaque tronçon du bateau a dû être immédiatement traité pour éviter sa décomposition rapide. Puis il a fallu reconstruire le bateau morceau par morceau". L’ensemble des opérations a duré trois ans, ce qui constitue un véritable exploit au regard de la complexité des différentes étapes à réaliser. Une fois entièrement restauré et recomposé, le chaland romain déclaré "trésor national" au vu de son extraordinaire état de conservation, a eu droit à une aile du musée départemental d’Arles Antique pour lui tout seul. On ne connaît que cinq navires antiques aussi bien conservés dans le monde. Depuis ces découvertes majeures les fouilles dans le Rhône n’ont jamais cessé. Chaque été, les équipes de Luc Long continuent de plonger dans le fleuve à la recherche d’autres trésors engloutis. Dans ce reportage, Luc Long et son équipe archéologique nous font revivre ces trente années de plongées dans le Rhône. Trente ans à braver les eaux noires et les courants mauvais pour arracher au fleuve les fragiles vestiges de notre histoire romaine. Trente ans à fouiller la vase pour extraire parfois des morceaux de statues, plus souvent de simples objets du quotidien, une coupe, une pièce de monnaie, un outil ébréché, une sandale… jetés dans le fleuve qui servait alors déjà de gigantesque dépotoir. Trente ans aussi à braver le scepticisme de tous ceux qui doutaient de l’intérêt de plonger dans le Rhône… Dans les entrailles du musée d'Arles antique, les scientifiques n’en finissent pourtant pas d’exploiter les trésors arrachés au Rhône. A côté du chaland romain, Sabrina Marlier, archéologue-plongeuse, nous raconte comment l’épave extraite du fleuve a livré des milliers d’informations précieuses sur l’époque de son naufrage. Englouti dans le Rhône avec son chargement de pierres, le chaland avait été construit sur place, avec du bois en provenance des abords immédiats de la ville. Il appartient à la catégorie des "petits porteurs", des navires assez légers pouvant être tirés par une vingtaine d’hommes depuis les chemins de halage pour remonter le fleuve. Maoeuvré par trois hommes d’équipage, il transportait indifféremment des matériaux de construction, du bétail vivant ou des amphores.

Amphores

 Amphores trouvées dans le Rhône exposées devant le chalan (Photo internet)

En compagnie de David Djaoui, archéologue au Musée Départemental d'Arles Antique, nous découvrirons comment les amphores du Rhône racontent le commerce international au premier siècle après JC, les flux de marchandises en provenance de l’ensemble de la Méditerranée à destination de l’Europe du Nord (le vin, l’huile, les olives, la saumure de poisson…) et celles qui redescendaient de l’Empire pour approvisionner Rome. Les inscriptions préservées par les sédiments du fleuve indiquent même les noms des producteurs, des acheteurs et les lieux de livraison. En alternant les séquences tournées en situation, les images d’archives, les témoignages et les images de synthèse réalisées pour le musée, le film raconte cette aventure incroyable toujours en cours, les découvertes passées, les plongées d’aujourd’hui et les espoirs de découvertes futures.

Musée Arles antique

Le musée d'Arles antique (Photo internet)

Au bord du Rhône, dans les coulisses du musée Arles antique, en compagnie des protagonistes de ces trouvailles exceptionnelles, nous découvrirons les trésors engloutis du Rhône, leur histoire, l’aventure de leur sauvetage et ce qu’ils nous apprennent sur la vie à Arles, carrefour stratégique majeur de l’Empire romain, au premier siècle après JC.

Source : FR3 Provence-Alpes-Côte d'Azur - Chroniques méditerranéennes

Buste de César

 Cette oeuvre en marbre, datée de 46 avant Jésus-Christ, a été trouvée par des plongeurs du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), lors de fouilles effectuées dans le Rhône, à la hauteur d'Arles. Il s'agit de la plus ancienne représentation de César connue. (Photo internet)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité