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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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15 juin 2021

Le rêve mexicain des Barcelonnettes

 

Barcelonnette-Plaque

Les trois frères Arnaud restent comme les pionniers de l'immigration des "Barcelonnettes" au Mexique. Jacques Arnaud, originaire de Jausiers, dans les Basses-Alpes (actuelles Alpes-de-Haute-Provence), a environ trente ans lorsqu'il ferme sa filature de soie en 1820 dans laquelle il a médiocrement réussi. En septembre 1821, il décide de partir, non pas de façon saisonnière vers la région des Flandres, ou encore la Hollande, Lyon, le Midi, le Piémont... comme c'était l'habitude depuis longtemps dans la vallée de Barcelonnette, mais pour la Nouvelle-Orléans, où il devient un petit fournisseur de l'armée américaine. Plus tard, profitant qu'Iturbide, proclamé empereur en 1822, sous le nom d'Augustin 1er, ouvrait les portes du Mexique aux étrangers, il part pour Mexico, s'associe à un certain Maillefert et monte un magasin de tissus, le "Cajon de Ropa de las Siete Puertas" dans la rue de Bajos de Portaceli. Leurs débuts ayant été promptement couronnés de succès, il fait venir ses frères, Dominique et Marc-Antoine. Dans les années qui suivirent, d'autres jeunes gens de la vallée vinrent aussi les rejoindre. En 1837, Eugène Caire de Briançon (Hautes-Alpes), Derbez et Alphonse Jauffred de Jausiers, venus aussi comme employés de la maison Arnaud, créèrent à leur tour, au Portal de las Flores, un nouvel établissement. Enfin, cinq ans plus tard, Edouard Gassier fonde à Mexico la troisième maison barcelonnette, qui devint la première des trois en importance. 

Dès 1845, Caire et Jauffred, revenaient au pays avec assez d'argent gagné pour encourager les hésitants. Mexico compta bientôt cinq maisons barcelonnettes, Puebla , Zacatecas, Guadalajara et Toluca eurent aussi les leurs. En 1870, la ville de Mexico possède seize grands "cajones de ropa" vendant en gros et au détail toutes sortes de tissus de provenance étrangère ou indigène et des articles de Paris. On compte cinq maisons faisant le courtage et la commission, et si l'on veut avoir le nombre total des industriels barcelonnettes établis et l'énumération complète des industries représentées, il faut y ajouter une importante chapellerie, deux maisons de confections et articles divers, une papeterie, un fabricant d'huile, un fabricant de bouchons, trois boulangers, un cafetier et un menuisier... Bientôt, il y a en tout cent trente-deux établissements barcelonnettes au Mexique, parmi lesquels quatre-vingt-six magasins de nouveautés, dont le chiffre d'affaires représente annuellement plusieurs centaines de millions de francs et s'accroît chaque jour suivant une progression constante. A partir de 1875-1876, le commerce des tissus en gros et détail, reste presque exclusivement aux mains des Barcelonnettes et leurs établissements, dès lors, n'ont cessé de prospérer. Joseph Antoine Couttolenc, né à Chazelas, près de Barcelonnette, en 1796, lui, fit fortune dans l'exploitation d'une mine de cuivre. Un de ses fils devint un fameux général mexicain.

Il est à noter que cette aventure hors du commun, qui a concerné des milliers de personnes, qui ont immigré au Mexique jusqu'en 1950 et dont on estime aujourd'hui à environ 50 000 le nombre des descendants pour la seule ville de Mexico, a principalement concerné l'industrie textile (filatures de soie) et les grands magasins.

Sources : D'après "Les Voyages autour du monde par terre et par mer" : Les Barcelonnettes au Mexique - Emile Chabrand - 1897 et L'Almanach de la Provence - Pierre Echinard

Barcelonnette-Villa3
Barcelonnette-Villa1

 Barcelonnette-Villa2

 J'ai pris toutes les photos lors d'une excursion à Barcelonnette en 2007

Les plus chanceux des “Soyeux du Mexique”, qui ont fait fortune dans le textile et les banques à Mexico et en province, rentrent en Ubaye pour y faire construire une belle villa, un “petit château” et aussi un immense tombeau. Ces villas, que l’on peut admirer le long des allées et avenues de la capitale ubayenne, sont le témoignage du profond attachement des Barcelonnettes à leur terre natale. Au nombre d’une quarantaine, ces villas sont implantées à la périphérie du centre, formant une ceinture monumentale et décorative unique. On ne peut évoquer l'édification des villas de Barcelonnette et de Jausiers sans mentionner celle des tombes monumentales construites dans ces mêmes années, parfois en même temps que la villa. Tous les cimetières de la Vallée, sans exception, témoignent de la richesse du patrimoine funéraire Ubayen réunissant le savoir-faire des tailleurs et marbriers italiens et la diversité des pierres et marbres sculptés.

Barcelonnette-Tombeau1

Barcelonnette-Tombeau2

Barcelonnette-Tombeau4

Barcelonnette-Tombeau3

Barcelonnette-Tombeau5

 Quelques tombes monumentales du cimetière de Barcelonette

 

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Commentaires
M
Bonjour, je connaissais l'histoire des Barcelonnettes, certains de mes ancêtres d'Allos étaient partis au Mexique (dont le frère de ma grand mère qui lui avait ouvert un magasin de cycles). Dernièrement, grâce à un cousin d'Allos qui a fait des recherches a retrouver notre grande famille au Mexique!! Merci à lui de nous permettre de communiquer avec nos cousins lointains....Dans l'espoir d'en rencontrer quelques uns (la famille est nombreuse) prochainement à Allos pays de nos ancêtres.Merci pour ce bel article. Mireille Burle (née Michel)
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L
Article qui me touche particulièrement .....
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L
J'aime bien aller balader à Barcelonnette, lorsque nous le pouvons.. et c'est vrai qu'elles sont encore belles toutes ces maisons.....<br /> <br /> <br /> <br /> Bon après midi... Bises, amitiés
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M
Tes histoires sont passionnantes ...j'ai un grand plaisir à te lire ...merci <br /> <br /> ... sans oublier ceux/celles qui ajoutent d'autres renseignements :)
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M
J'avais déjà entendu parler de cette famille émigrée, et je découvre agréablement un peu plus l'histoire de cette petite ville où je ne suis jamais allée! Pourquoi pas cette été!<br /> <br /> Tes photos sont magnifiques!<br /> <br /> Bonne soirée
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A
La splendide Barcelonnette de la photo N° 2 s'appelait "la sapinière" et est devenue le musée de la ville. Son intérieur est magnifique et vaut vraiment la visite, il a gardé la décoration Art Déco de l'époque, notamment de magnifiques vitraux éclairant les escaliers et une très belle salle de bains. Egalement exposées de très belles peintures de Jean Caire & de son épouse Marie Tonoir, des moutons/sculptures de Lalanne, et bien sûr de nombreux documents sur le parcours des Bas-Alpins exilés au Mexique. <br /> <br /> Et à Jausiers : l'étonnant château des Magnans construit par Louis Fortoul après fortune faite au Mexique, devenu un hôtel de luxe après de nombreuses péripéties. Beau reportage qui m'a rappelé le mien. Merci Nadine.
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A
Quelles belles demeures,mais un peu grand tout de même !!!!<br /> <br /> Je ne connaissais pas cette famille !!!
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G
Merci Nadine pour cette belle page avec ces photos superbes des villas et tombes des Barcelonnettes, monuments uniques, témoignant à la fois de ce "rêve américain" concrétisé et du savoir-faire des maçons italiens.<br /> <br /> Riche patrimoine de toute cette région.<br /> <br /> <br /> <br /> J'avais trouvé ce site, il y a pas mal de temps déjà, en lisant quelques ouvrages et romans relatant ce pan d'histoire de la vallée de l'Ubaye - et d'autres sujets m'ont aussi ramenée vers ces pages fort intéressantes :<br /> <br /> http://ubaye-en-cartes.e-monsite.com/pages/geographie/les-barcelonnettes-au-mexique.html<br /> <br /> avec également ce document : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1907_num_16_87_6924<br /> <br /> <br /> <br /> sur les journées du livre de Barcelonnette : http://www.sabenca-valeia.org/pages/archives/les-journees-du-livre-de-barcelonnette.html<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne semaine<br /> <br /> Giselle
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E
Bonjour,<br /> <br /> quelles belles batisses<br /> <br /> Bonne semaine
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L
Merci Nadine pour ce message. En effet que ces Edifices sont beaux et surtout durent dans le temps. Un beau témoignage de l'histoire ubayenne et des alentours à préserver. J'ai moi aussi un grand oncle de Gap, un frère à mon grand-père paternel qui est parti là-bas, mais lui, on ne sait pas ce qu'il est devenu, ni s'il a fait fortune ou pas. J'ai toujours entendu parlé de "l'oncle d'Amérique" J'ai peut-être des cousins d'Amérique..... Bises. Joëlle.
Répondre
L
Merci Nadine pour ce message. En effet que ces Edifices sont beaux et surtout durent dans le temps. Un beau témoignage de l'histoire ubayenne et des alentours à préserver. J'ai moi aussi un grand oncle de Gap, un frère à mon grand-père paternel qui est parti là-bas, mais lui, on ne sait pas ce qu'il est devenu, ni s'il a fait fortune ou pas. J'ai toujours entendu parlé de "l'oncle d'Amérique" J'ai peut-être des cousins d'Amérique..... Bises. Joëlle.
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