Les ferrures provençales
Ferrures de la porte de l'église Saint-Michel à Draguignan (Photo Nadine)
Au XIIe siècle, quand la Provence appartenait aux Comtes de Barcelone, elle s'est enrichie du savoir-faire des ferronniers catalans. Le travail du fer a d'abord bénéficié aux armes puis ensuite à la serrurerie grâce à la maîtrise de la technique du ciselage. Marteler le fer à chaud était un travail noble. Le ferronnier, fournisseur des combattants pouvait porter l'épée au côté. Dans les villages, l'artisan forgeron (lou fabré en provençal) intervenait ponctuellement dans la construction des maisons. Il travaillait pour le charpentier et fabriquait les clous pour les portes, des pentures et des espagnolettes pour les volets. Avec la maçon, il concevait des gonds et des barreaux de protection qui étaient scellés dans les murs.
Rampe d'escalier en fer forgé (Photo internet)
C'est en fait au XVIIIe siècle que la ferronnerie d'art s'est véritablement épanouie grâce à la maîtrise de la soudure. Les belles demeures, hôtels particuliers et bastides, ont alors habillé leurs escaliers de rampes aériennes, leurs balcons de garde-corps aux dessins délicats et leurs portails de grilles élégantes.
Le fer forgé est aussi entré dans les intérieurs.
Table console au musée Grobet-Labadié (Photo Wikipédia)
On peut admirer une console d'entrée au motif typiquement provençal au musée Grobet-Labadié à Marseille : ce motif dit "à la marguerite" montre en effet un treillage avec des fleurs dorées aux points de soudure. On le retrouve sur des meubles, des portes d'entrée...
Le marteau de la forge continue de résonner en Provence. Les provençaux, en effet, aiment meubler leurs maisons de tables, de chaises, de lustres, de pieds de lampes et autres objets en fer forgé, qui allient tradition et goût contemporain.
Source : L'âme des maisons provençales - Editions Ouest-France
Ferrures de la porte du château d'Entrecasteaux (Photo Nadine)