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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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9 avril 2020

Autrefois, les épidémies

  Bonjour, je repasse un viel article publié en 2016, mais qui est aujourd'hui, malheureusement, oh, combien d'actualité ! Lisez-le avec attention et comparez les faits avec ce qui arrive en ce moment. Je mets également en bas de l'article, un complément sur la grippe espagnole de 1918 et un lien vers Wikipédia pour en savoir plus. Je fais paraître aussi un autre article déjà publié sur la grande peste à Marseille et en Provence en 1720 : Le 25 mai 1720, la peste entre à Marseille à bord du Grand Saint-Antoine. 

Peste de 1348

Aux siècles passés, la maladie est synonyme d'épidémie et l'on pense aussitôt aux deux fléaux que sont la peste et le choléra. Pourtant, une vulgaire grippe, une indigestion, une carence en nourriture, des accidents corporels, des mauvais traitements, entraînent également la maladie, parfois la mort, par manque de connaissance, de moyens et de soins. Les femme meurent très souvent en couches, les enfants nés avant terme ou dans les conditions précaires sont alors condamnés à coup sûr. Les maladies infantiles sévissent avec force et la sélection naturelle s'opère ; les couples ont une famille très nombreuse, 10 à 12 enfants, afin d'assurer leur succession, car combien arriveront à l'âge adulte ? Cependant, ce qui effraie le plus la population, ce sont ces cycles épidémiques qui font disparaître, en quelques jours, plusieurs membres d'une même famille ; ce mal se répand très vite dans tous les villages dans le désespoir général. La lèpre, épidémie redoutable, est apparue avec les légions romaines au début de l'ère chrétienne. Elle retrouve sa vigueur au moment des Croisades aux XIIe et XIIIe siècles. Les lépreux sont isolés dans des maladreries. De 1346 à 1720, la Provence subit la pandémie de peste noire. Pendant cette période, la peste se manifeste une année sur six en moyenne. Venu le l'Inde, le choléra apparaît en Europe vers 1830. La variole, aussi appelée "petite vérole", est présente jusqu'à la fin du XIXe siècle. Elle sévit en permanence touchant un village puis un autre.

Instruction-populaire-choléra

Parmi les grandes épidémies, la grippe saisonnière (grippe espagnole) *( voir à la suite de l'article) qui prend une forme meurtrière pendant l'automne et l'hiver 1918-1919. Dès les années 1916-1917, la "pneumonie des Annamites" fait des ravages parmi les ouvriers ou soldats d’origine indochinoise présents en France, qui meurent de façon fulgurante de syndromes respiratoires aigus. Il est suspecté que cela soit la première vague de cette grippe.

La diphtérie, elle, atteint les nourrissons en particulier. Le typhus épidémique, transmis par le pou, appelé populairement fièvre des camps, est responsable de nombreuses pertes humaines. Le manque d'hygiène, l'accumulation d'immondices, favorisent la prolifération des rats. Ces rongeurs sont atteints de la peste, mais il faut un intermédiaire pour qu'elle se transmette : la puce en est l'unique vecteur. L'épidémie se propage par les piqûres de puces, mais également par l'homme dans le cas de peste pulmonaire qui contamine les personnes en contact avec lui. La peste s'annonce par une légère douleur à l'aîne et débute par des frissons, des maux de tête, un enrouement. Puis surviennent, les vertiges, la prostration, le délire, la soif ardente. Le souffle devient court, lent, irrégulier. Au bout de deux jours apparaissent, là où la puce a piqué, les bubons ou ganglions lymphatiques qui se gangrènent. Le corps refroidit, hoquets, vomissements, marbrures de la peau... annoncent l'issue fatale. La propagation de la peste est liée à la prolifération des puces, le fléau se ralentit pendant l'hiver et atteint son maximum en été. Les grandes invasions et les fréquents passages de troupes sont des causes de propagation de la maladie. Mais le plus souvent, les habitants, dans l'ignorance de l'origine du mal, vont attaquer toute personne suspecte. Ainsi les pauvres deviennent responsables de la peste, on les regroupe, on fait des listes, on cherche des parents à ces malheureux, afin de les prendre en charge. Enfin, on les enferme dans des sortes de camps où les germes de la peste vont proliférer. Les vagabonds doivent passer leur chemin sous peine d'être pendus. La surveillance s'exerce surtout dans certains lieux, comme les tavernes et les cabarets qui peuvent devenir des foyers d'infection. Les personnes inconnues et sans bulletin de santé ne peuvent être hébergées. Les foires et réunions publiques sont purement et simplement supprimées, car il y a impossibilité de contrôle vu le nombre de personnes venant de différents endroits. Comment soigne-t-on ces maladies, quand on sait que le bacille de la peste ne sera découvert qu'en 1894 par Alexandre Yersin à Hong-Kong et le mode de transmission par la puce, en 1898 ? Le bacille du choléra sera découvert en 1854 par Filippo Pacini et redécouvert par Robert Koch en 1882.

Marchand_d'Orvietan

Gravure : le marchand d'orvétian de campagne

Jusque là, pour se soigner, on emploie des remèdes de bonne femme. Contre la peste, un remède : l'orviètan, à base de vipères séchées est sensé soigner la gale, la teigne, la peste, la goutte, la vérole. De nombreuses plantes sont utilisées : les raves de Paris, les giroflées ou oeillets de jardins, la verveine femelle, les soucis, les lentilles d'eau et l'oranger. Pour lutter contre le choléra, au XIXe siècle, on retrouve des remèdes similaires, pourtant à cette époque, on voit apparaître les premiers médicaments encore fabriqués aujourd'hui : l'élixir Bonjean en 1854 pour faciliter la digestion et surtout combattre le choléra. Que devient le corps médical lors de ces épidémies ? Du XVIe au XIXe siècle, il est peu efficace, car le nombre de médecins est très faible et la pratique presque nulle. Cependant, la population ne s'en plaint pas. On n'appelle pas le médecin dès le moindre mal. Il existe dans les villages importants des chirurgiens qui contrairement à notre époque sont également barbiers, aux ordres souvent du médecin. Ils sont chargés d'ouvrir les abcès superficiels, de panser les plaies et surtout de faire les saignées. Il existe également le Magistrat de Santé : diverses personnalités politiques et médicales se réunissent afin de recenser les besoins. Des Capitaines de Santé coordonnent la liaison entre cet organisme et les villages ou hameaux touchés par une épidémie. Il s'agit de mettre en place un cordon sanitaire, surtout efficace au XVIIIe siècle, lors de la grande peste de Marseille. Toute personne voulant entrer en Provence doit présenter un billet de santé mais également être mise au parfum dans un lazaret (de là vient l'expression : "être mis au parfum"). C'est un établissement spécial où l'on enferme les personnes en quarantaine dans un local clos et où l'on jette sur des braises un mélange de genièvre, encens, myrrhe, soufre, poix, résine et salpêtre : un quart d'heure par séance. Tout est parfumé pour entrer en Provence, même le courrier ! Toute personne ne satisfaisant pas à ces deux règles est passée par les armes ! Le contrôle de la nourriture est nécessaire, quand on sait que les bouchers n'hésitent pas à vendre de la viande avariée ! L'hygiène est inexistante, et lors des épidémies, on doit interdire les sépultures dans les églises qui deviennent de véritables nids à microbes. Les morts sont ensevelis à 60 cm à peine dans le sol de l'église constamment ouvert pour une nouvelle sépulture ; ces lieux sont dans un état de puanteur extrême. En période d'épidémies les morts sont ensevelis en dehors des habitations. On a chassé les vivants, on éloigne également les tombes. Mais est-ce suffisant comme prévention ? Seule solution connue : éloigner les malades et les loger à l'extérieur des villages et hameaux, d'où l'expression "mettre en cabane"... qui est en fait un terme médical. Tout ce qui appartient au malade est brûlé avec de nombreux parfums. Après la mort, les corps sont enterrés dans de grandes fosses ou tout simplement jetés à la rivière pour s'en débarrasser !

Médecin corbeau

Il faut parfois se rendre auprès du malade, alors il n'y a pas d'autre solution que de se vêtir de l'habit de contagion. C'est une sorte de grande robe de cuir avec chapeau et gants, masque à bec pour respirer l'air sain filtré à travers des plantes aromatiques. A la main une baguette qui sert à l'estimation du pouls du malade... ! Dernière ressource fasse à la maladie : la religion. Selon la croyance, les épidémies sont le reflet de la colère de Dieu. On va donc prier les saints protecteurs : Sébastien et Roch ainsi que Fabien. Au XVIe siècle, de nombreuses processions ont lieu : les boutiques doivent être fermées, les rues nettoyées sur le passage du cortège. Tous les habitants doivent y participer sous peine d'amende. Il faut attendre le XXe siècle (dernière alerte de la peste à Marseille et Paris en 1920) pour qu'une importante dératisation permette d'enrayer rapidement cette terrible maladie. Le développement de l'hygiène en dehors des périodes à risque et la découverte des vaccins vont arrêter l'évolution de ces maladies épidémiques. 

Auteur : G.Bisillai-Donnet dans Bulletin de généalogie. Texte arrangé par Nadine. 

Médecin-de-la-peste 

Complément : La grippe espagnole 

 La pandémie grippale de 1918, dite "grippe espagnole", est due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse qui s'est répandue de 1918 à 1919. Bien qu'étant d'abord apparue aux Etats-Unis, puis en France, elle prit le nom de "grippe espagnole" car l'Espagne – non impliquée dans la Première Guerre mondiale – fut le seul pays à publier librement les informations relatives à cette épidémie. Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et peut-être jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale.

Selon l'historien Niall Johnson qui se base sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l'Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l'Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les Etats-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population).

Pour lire la suite de cet article, je mets le lien vers Wikipédia : 

Grippe espagnole

Pandémie grippale de 1918 Cas confirmés 500 000 000 Morts La pandémie grippale de 1918, dite " grippe espagnole ", est due à une souche ( H1N1) particulièrement virulente et contagieuse qui s'est répandue de 1918 à 1919.

https://fr.m.wikipedia.org

Voici mon article sur la Grande Peste de Marseille et la Provence :

Le 25 mai 1720, la peste entre à Marseille à bord du Grand Saint-Antoine

Il y a tellement à raconter sur la peste de 1720 à Marseille et en Provence que j'ai voulu mettre le maximum de choses pour ne pas faire plusieurs articles à la suite. Egalement, pour ne pas que vous soyez perdus, j'ai mis en gras les titres, les dates et le nombre de victimes par jour.
**** Vous pouvez également lire dans la colonne gauche du blog, dans la partie intitulée : Pages (entre Catégories et Rechercher), deux autres articles. L'un est consacré à Jean-Baptiste Chataud, capitaine du Grand Saint-Antoine et l'autre au Mur de la peste à Cabrières d'Avignon. Bonne lecture et surtout faites bien attention à vous.
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Commentaires
J
Il faut tester le même remède que la peste sur le coronavirus actuel (il est peut être de la même famille) Que Dieu vous garde
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G
Merci Nadine pour ce partage et cet article fort intéressant. Un peu "du hussard sur le toit" ...<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée même si le temps n'est pas folichon ...<br /> <br /> <br /> <br /> Giselle
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L
Bonjour Nadine,<br /> <br /> <br /> <br /> Pas drôle à lire tout cela, l'ignorance des gens, les médecins non formés, le manque d'hygiène.. ça faisait un " bon tout "...<br /> <br /> <br /> <br /> De nos jour c'est différent, heureusement, quoique !!!!<br /> <br /> enfin je ne m'arrêterai pas là dessus.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée bien pluvieuse, grise, enfin l'automne..<br /> <br /> Pensées affectueuses..<br /> <br /> Merci pour cet agréable blog..... On y trouve de tout..
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