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22 septembre 2021

Remèdes d'autrefois

Lorsqu'on parcourt les registres paroissiaux tenus par les curés sous l'Ancien Régime, notamment parce qu'on fait des recherches généalogiques, on a parfois la surprise d'y découvrir des annotations insolites autres que les actes de baptêmes, mariages ou décès habituels. En effet, le curé peut avoir inscrit ou relaté des évènements qui sont arrivés dans la commune par exemple, mais aussi des recettes diverses, des poèmes, il peut aussi avoir fait des dessins, des croquis, etc...

C'est en consultant la rubrique des archives insolites sur Généanet que j'ai trouvé ce que vous pouvez lire ci-dessous.

Il s'agit de remèdes contre la rage, la peste, le point de côté parus dans le Courrier d'Avignon en 1764 et que le curé de Seyne-les-Alpes a retranscrit dans ses registres.

Courrier_d’Avignon_1733_no1_page1

A propos du Courrier d'Avignon : 

Le Courrier d'Avignon est un journal qui a occupé une place importante dans la presse internationale de langue française du XVIIIe siècle. Publié dans le Comtat Venaissin, qui appartenait aux Etats Pontificaux puis à Monaco, le journal échappait au système de contrôle de la presse en France (privilège avec autorisation préalable) tout en subissant le contrôle des autorités pontificales. Le Courrier d'Avignon parut de 1733 à 1793 avec deux interruptions, l'une entre juillet 1768 et août 1769 à cause de l'annexion d'Avignon à la France et l'autre entre le 30 novembre 1790 et le 24 mai 1791 (Source : Wikipédia). 

Remèdes 1

Remède contre la rage pris dans la feuille du courrier d’avignon du 28 7bre (septembre) 1764, ou recette d’une poudre infaillible contre la rage qui a été procurée par la Société Royale d’agriculture de la généralité de Tours

Les accidents que cause souvent la morsure des chiens enragés sur les hommes et sur les bestiaux ont engagé cette compagnie à faire imprimer, en faveur de l’économie rurale, la recette d’une poudre infaillible contre la rage. Comme tout ce qui interesse l’humanité merite d’avoir place dans cette feuille, on s’empresse de faire part de cette recette au public ; et on invite les curés, chirurgiens et autres personnes charitables à faire la preparation de cette poudre conformément au procedé ci-après, afin d’être en etat de prevenir les funestes accidents qui arrivent frequemment dans les villes et les campagnes ; et pour epargner des voyages
dispendieux et préjudiciables à de pauvres familles. .../... Vers la pleine lune de juin, lorsque les plantes sont en fleur, ou entre fleur et graine, on cueille chacune separément les treize plantes suivantes : l’armoise, l’absynthe, la betoine, la petite centaurée, la petite menthe ou pouillot, le millepertuis, la melisse ou piment, le grand plantain, le polypode de chenes avec les racines, la reine des prés, la rue, la verveine et la menue sauge. Il faut faire secher toutes ces plantes à l’ombre chacune à part et les piler ensuite aussi chacune à part. Lorsqu’elles sont pulverisées, il faut les mêler à poids egal de chacune, et après les avoir incorporées ensemble, les mettre et les garder pour le besoin dans un pot de terre neuf, non vernissé, couvert d’un bouchon de liège avec un ou deux parchemins par dessus pour pulvériser les dites plantes avec leur brin ou tiges, fleurs et feuilles on se sert d’une pile à piler le millet, et on les passe plusieurs fois au tamis commun, faisant en sorte que la plus fine poudre ne s’evapore point. Il faut renouveller les dites poudres tous les ans. La dose pour un homme ou une femme est d’une gros et demi ; pour les enfans d’un demi-gros, et au dessus de l’enfance d’un gros. Il faut prendre cette poudre trois jours de suite à jeun, une dose chaque jour ; On la fait infuser dès le soir dans un grand verre de vin blanc vieux ; elle doit inhiler environ douze heures. Le matin on brouille bien le tout avant que de l’avaler, afin de prendre la poudre avec la liqueur ; S’il reste de la poudre attachée au vase, il faut y passer un peu de vin, afin de tout prendre. Après que l’on a pris le remède, il faut rester au lit pendant quatre heures, le bien couvrir pour donner lieu à la sueur ; Si elle survient, il ne faut point se lever, ni boire, .../... ni manger, et ne point changer de linge qu’elle ne soit passée. On doit aussi avoir soin pendant sept jour d’egratigner legerement une fois par jour la playe ou meurtrissure, s’il y en a, pour que le sang paroisse, et bien bassiner cette playe avec du bon vin blanc vieux, dans lequel on aura fait dissoudre autant de sel que le vin en pourra fondre. 
 On ne donne point à manger aux bestiaux huit heures avant de leur faire prendre le remede, on les laisse bien clos et fermés pendant quatre heures après qu’ils l’ont pris, et ensuite on leur donne à manger. Comme les chiens ne peuvent souffrir le vin, on leur fait prendre les trois prises infusées aussi pendant douze heures dans du lait, que l’on a fait bouillir dès le soir, de crainte qu’il ne se caille. La dose pour les chiens
est d’un gros et demi de chaque prise.

Remèdes 2

Remèdes 3

Autre remède contre la rage plus facile pris
aussi dans le courrier d’Avignon en l’année 1764

On apprend d’Udine ville capitale du Frioul venitien qu’un homme qui avait eté mordu d’un chien enragé s’est preservé des suites funestes de cet accident en avalant un grand verre de vinaigre ; ce qui a tellement accredité ce remède qu’on le regarde comme un véritable specifique contre la rage, et que la faculté de medecine de padoue l’a adopté pour tel en prescrivant d’en faire prendre aux malades une livre à trois reprises le matin, à midi et le soir. .../...

Remèdes 4

Remède contre la peste (1764)

Pour la peste, il faut avec un rasoir ouvrir le bubon, appliquer et frotter avec des oignons les ouvertures et y appliquer de la poix maigre.
M(onsieu)r Bayle natif du vernet curé de gaubert proche de Digne avait guéri vers l’année 1721 ou 22 avec ce remède plus de vingt cinq malades pestiferés dans sa paroisse.

Remède pour le point de côté (1764)

Il faut prendre l’eau de vie camphrée, des cloux de girofle demi once, de canelle demi once, une noix muscate, du poivre entier ; il faut piler le tout, il faut faire bouillir le tout à la reduction de la moitié ; on fait de tout cela un cataplasme sur d’etouppe, on l’applique chaud, autant qu’on le peut souffrir. 
S’il se fait des ampoules, dans douze heures le malade est guéri, autrement il est très dangereux. Dans douze heures il faut oter l’emplatre, l’humecter de nouveau dans l’eau de vie camphrée. Le même emplatre peut servir trois fois. Ce remède est violent, si un malade étoit fort faible,
il ne faudroit pas en user.

 Source : Geneanet - AD des Alpes-de-Haute-Provence - Seyne/Saint-Pons - 1 MI5/0065 - BMS, 1744-1792, 78 et 79/388 

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