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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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8 janvier 2017

Les pipes de Cogolin

Pipes_courrieu_cogolin

 Il est une spécialité de Cogolin qui utilise la racine de bruyère mâle, c'est la confection de pipes. Aux environs, on cultivait le tabac avant 1835, interdit à cette date, puis autorisé à nouveau par Napoléon III. Est-ce cela qui incita les Cogolinois à fabriquer des pipes ? On emploie l'érica scoparia qui pousse bien dans les terrains acides, donc dans les Maures où elle partage le sol avec d'autres espèces formant le maquis bas : cystes, arbousiers, romarins, lentisques. Il faut que l'arbrisseau soit nain ou intact. On l'arrache et on nettoie la "rabasse" tête de bruyère, grosse souche ronde de bois dur de laquelle partent des racines minces que l'on réduit aussitôt. Pour que le bois ne se fende pas, en attendant d'en avoir suffisamment pour accomplir un voyage, à chaque demi-journée on enterre les "rabasses" dans un trou préparé dans le sol. Puis elles sont transportées à l'usine où tout est trié et débité en petits cubes, les "ébauchons".

Pipe-courrieu-longue-

La maison Courieu travailla beaucoup avec l'Angleterre. Les ébauchons subissaient un traitement : mis à bouillir pendant dix heures, ils étaient mis au séchage durant trois semaines. On utilisait les racines femelles. On en expédia beaucoup à Saint-Claude dans le Jura, grand centre de la fabrication de pipes, puis vers 1880 les premiers établissements s'ouvrent à Cogolin. Les premiers blocs débités sont travaillés au tour, à la râpe, à la gouge, puis polis avec amour. Les femmes travaillent à cette confection et Jean Aicard les dépeignant, parle des "pipières à la chevelure rose poudrée de la fine sciure de bruyère". Le bois ainsi traité prend un beau poli et un joli ton de rouge. Le buis, le poivrier, le cerisier peuvent être utilisés en piperie, mais à Cogolin la matière première est sur la place dans cette grande forêt maurencque où la bruyère est si belle et le tabac se trouvait sur place au siècle dernier... Autrefois, les Celtes avaient fumé des herbes aromatiques dans des pipes de fer. Mais quand Monsieur Nicot importa la "plante à tabac" du Portugal, il y ajouta la pipe d'Amérique venue par le truchement des marins portugais. Cette pipe avait la forme d'un long chalumeau terminé par un petit réchaud d'argent, dans lequel se consumait le tabac. Le "pétun" ou herbe à reine, herbe sainte, était très appréciée et si les aristocrates le prisaient en poudre conservée dans de précieuses tabatières, le peuple adopta la pipe, très en vogue sous la Fronde. Trop, puisque Louis XIII interdit la vente de cette herbe si prisée au propre et au figuré (au début du XXè siècle, bien des personnes hommes et femmes prisaient encore). Mais sous Louis XIV, l'Etat le monopolisa, ce fut comme de nos jours, une source de revenus. La Restauration interdit l'usage de la pipe (on me fume qu'en cachette). Les artistes romantiques la remettent à la mode. Elle a évolué pendant ces temps, quoique simple, on en fait en diverses matières, la plus répandue est la pipe de terre. L'argile, la porcelaine, la corne, l'ambre, l'ivoire, l'écume, et le bois divers sont utilisés en piperie. Elles sont maintenant à foyer séparé, donc plus commodes pour être curées en les démontant. L'esprit des artistes est inventif pour diversifier les formes, les agrémenter pour tenter l'acheteur. De la bouffarde à la pipe miniature en porte-clés, tout un éventail est présenté dans les vitrines. On ne fume plus beaucoup mais on ne passe pas à Cogolin sans acheter une pipe de bruyères dans sa capitale.

Source : Les Maures - Terre de Provence - Georgette Brun-Boglio - Ed. Les terres du midi.

Pipe-sculptée-Courrieu 1

 

 

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Commentaires
M
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2017 à toi chère Nadine . <br /> <br /> <br /> <br /> La santé d' abord , puis le bonheur et la joie , enfin l' argent pour bien profiter de tout ça . <br /> <br /> <br /> <br /> Cogolin je connais bien , enfin un peu ha ha ha , j' aimerai bien visiter une fabrique de pipe ça doit être très intéressant . <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée et gros bisous marseillais de ton amie <br /> <br /> Renée (mamiekéké). <br /> <br /> <br /> <br /> http://img1.bonnesimages.com/bi/mardi/mardi_127.jpg
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M
Je viens de lire ton article qui me fait découvrir cette spécialité de Cogolin...Très instructif. Je savais pour les pipes de Saint-Claude dans le Jura mais pas dans ce petit village provençal !<br /> <br /> Bon dimanche à toi
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