Le puits aérien de Trans en Provence
Le puits aérien (carte postale couleur des années 60)
C'est un édifice unique en Europe, inscrit à l'Inventaire des Monuments historiques. Le puits aérien de Trans en Provence construit en 1931 par l'ingénieur belge Achille Knapen, est une curiosité écologique à visiter. Son idée était de remplir une citerne en récupérant la rosée.
Quand on accède au monument sur les hauteurs du village, on pense à première vue se trouver devant un igloo en pierre, un pigeonnier, voire une ruche géante. En réalité, en est face d'un majestueux condensateur d'eau censé récupérer l'humidité ambiante de l'air pour produire de l'eau et lutter contre les épisodes de sécheresse. Le dôme en pierre apparentes, que l'on découvre de prime abord, n'est que l'enveloppe extérieure du système. Une coque destinée à mettre à l'ombre, à ventiler et refroidir le puits lui-même : une colonne de 12 mètres de haut. Réalisé en 1931, le puits aérien est l'oeuvre de l'ingénieur belge Achille Knapen. C'est lors d'un congrès de l'eau à Alger, en 1928, que l'inventeur, lauréat de la société des Ingénieurs civils de France et chevalier de la Légion d'honneur, évoque pour la première fois son projet de puits aérien. Il souhaite lutter contre les problèmes de pénurie d'eau. Spécialiste des problématiques d'hygrométrie des bâtiments et de l'assainissement des habitations, il a déjà mis au point un procédé d'assèchement des murs utilisant des siphons en terre cuite pour évacuer l'humidité vers l'extérieur. Le système a fait ses preuves. Conscient des pertes immenses que les sécheresses représentent pour les populations des pays chauds, Knapen met sa science à profit pour inverser le procédé et récupérer l'humidité ambiante en concentrant suffisamment de rosée pour la canaliser vers une citerne de récupération. Le gouvernement algérien, séduit par l'idée, offre un terrain pour réaliser un puits expérimental. Mais le projet n'aboutira pas.
La villla Knapen et le puits aérien (Carte postale)
C'est dans le Var, à Trans en Provence que l'expérimentation aura finalement lieu. Achille Knapen se retire dans le village varois en 1930. Il y fait construire une villa à 180 mètres d'altitude sur un promontoire. Exposé aux vents de mer et aux vents du soir de la montagne, le lieu semble propice à l'installation du puits aérien imaginé quelques années plus tôt. L'édifice expérimental prend forme sur le terrain attenant à la villa. Certains transians se souviennent encore des cargaisons de pierres, montées en carriole par la côte si raide qui mène à la propriété. Le chantier dure un an et demi avant la mise en service du puits. Selon Knapen, il devait pouvoir fournir 30 à 40 m3 d'eau. Sur quelle théorie repose donc son fonctionnement ? Au coeur du dispositif, le puits lui-même : une colonne creuse évasée vers le haut, en béton et ciment, qui s'élève sur 9 mètres de haut. Au centre de celle-ci, invisible pour le visiteur, se dresse un tube métallique dépassant de 50 centimètres l'édifice pour permettre les échanges d'air, comme une cheminée, et utiliser le refroidissement nocturne de l'air. Des tubes poreux de 3 centimètres parsèment la colonne ainsi que 3 000 ardoises (aujourd'hui pour la plupart cassées), fixées telles des ailettes pour permettre la récupération de gouttelettes sur une surface de plus de 100 m2. Autour du puits, l'enveloppe ovoïde en pierres calcaires, a des murs colossaux de 2.5 mètres d'épaisseur ! Ce sont eux qui fournissent la protection et la ventilation nécessaire. Car la circulation d'air est un de points clés du dispositif. Elle est assurée par une multitude d'ouvertures dans le dôme qui confère à l'édifice son étrangeté. Plus grandes en partie basse, plus petites en hauteur, elles sont des centaines à jalonner le monument. Une porte donne accès à l'intérieur de l'ouvrage pour découvrir son impressionnante conception. Malgré toute l'ingéniosité du système, le puits n'a pas produit les résultats escomptés. Il n'a donné, les meilleures nuits qu'une dizaine de litres d'eau. Achille Knapen tablait sur des variations thermiques allant de - 4° la nuit à 11°C. Il fut loin du compte à Trans où la différence de températures l'été n'est que de quelques degrés. Mais au coeur le l'été, le monument reste un havre de fraîcheur...
Puits aérien de Trans en Provence. Montée de la Cotte. Ouvert en accès libre tous les jours du 9 h à 19h.
Source : Magazine Le Var N°3 Eté 2017 - Conseil départemental du Var.
Si vous passez par Trans, allez voir le puits aérien. Pour en savoir plus, je vous conseille ce lien :
http://www.histoire-eau-hyeres.fr/612-puits_aerien.html
ainsi qu'un article plus détaillé sur le puits aérien sur mon autre blog :
Le puits aérien (carte postale - collection personnelle de Nadine) Avez-vous déjà entendu parler du puits aérien de Trans en Provence ? Le constructeur de cet ouvrage, un ingénieur belge, Monsieur Achille Knapen est venu à Trans vers la fin de sa vie professionnelle.
http://www.transenprovence.info
Vue aérienne du puits aérien (Photo internet)