Marseille au début du XXème siècle
Marseille au début des années 1900
Un peu d'histoire : Le XIXe siècle, avec son cortège d'innovations industrielles, dont l'apparition de la navigation à vapeur, les conquêtes de la France dès 1830, puis le percement du canal de Suez, stimule le commerce maritime et la prospérité de la ville qui passe d'environ 300 000 habitants en 1870 à environ 600 000 habitants en 1940.
Par voie de conséquence, la zone portuaire déborde de son périmètre historique : le Vieux-Port et s'étend à partir de 1844 aux rivages Nord : les actuels bassins de la Joliette sont ouverts en 1853, ceux du Lazaret et d'Arenc en 1856.
Marseille célébre cette richesse à travers les expositions coloniales de 1906 et 1922 qui connurent un vif succès.
L'accroissement territorial et démographique de la ville est à l'origine d'un chantier majeur du siècle : l'adduction des eaux de la Durance, décidée dès 1834 par le maire Maximin Consolat ; cette mesure s'impose d'autant plus que sévissent cette année-là une grande sécheresse et une épidémie de choléra.
La construction par 5 000 ouvriers du Canal de Marseille, long de 87 km, demande onze ans de travaux, et l'eau de la Durance arrive le 8 juillet 1847 à Marseille. En 1862, afin de commémorer cet événement, l'architecte Henry Espérandieu (1829-1874) est chargé de réaliser un monument, le Palais Longchamp, qui sera inauguré en août 1869. Ce dernier avait également édifié la basilique de Notre-Dame de la Garde à partir de 1853 (elle fut consacrée en 1864) .
L'autre grand chantier du siècle est, comme partout en France à cette époque, lié à l'arrivée du chemin de fer. Marseille est reliée à Avignon en 1848, à Lyon en 1854. Simultanément, l'accès au centre-ville est facilité par l'édification en 1845 d'une gare sur la butte Saint-Charles. En 1857, la "ligne impériale" Paris-Marseille est terminée.
En 1884 sévit une nouvelle épidémie de choléra.
En 1891 début des travaux à Marseille d’un réseau d’égouts aboutissant au grand collecteur.
En juillet 1901, après un grave accident automobile, le maire Siméon Flaissières fait voter un arrêté municipal limitant la vitesse pour les véhicules automobiles à 10 km/h !
Les premières années du siècle voient plusieurs manifestations témoigner de l'importance et de la vitalité de Marseille :
- en 1903, la ville est l'une des six villes-étapes du premier Tour de France cycliste ;
- d'avril à novembre 1906, sur vingt-cinq hectares jouxtant le rond-point du Prado, l'Exposition Coloniale voit s'élever vingt palais aux pavillons des différentes colonies françaises ; elle symbolise le rôle de "Porte de l'Orient" tenu par la cité ;
- d'avril à novembre 1908, sur les mêmes lieux (baptisés entre-temps Parc Chanot), c'est la Grande Exposition Internationale d'Électricité, que le public marseillais accueille avec enthousiasme ;
- en avril 1913, le Salon International de l'Automobile se tient dans le Grand Palais du Parc des Expositions, faisant pour un temps de Marseille la capitale mondiale de l'automobile !
La modernisation des infrastructures se poursuit : création du canal de Marseille au Rhône, démolition de quartiers insalubres derrière la Bourse, extension du réseau des tramways en direction des banlieues.
La guerre de 1914-1918 va mobiliser, pour plus de quatre années, les forces vives de la ville. L'activité industrielle est intense dans les usines travaillant, de près ou de loin, pour l'armement. Plusieurs camps militaires sont installés dans la ville, ainsi que des hôpitaux, dont l'un deviendra l'Hôpital Saint-Joseph.
Son bilan est, ici comme ailleurs, effroyable : Marseille déplore 15 000 morts, sur une population estimée alors à 570 000 habitants. Monseigneur Fabre, évêque de la ville, décide de leur consacrer une basilique : l'église du Sacré-Coeur, sur l'avenue du Prado.