Alphonse Tavan, le paysan poète
Pierre Alphonse Tavan dit Anfos Tavan est né le 9 mars 1833 à Châteauneuf-de-Gadagne dans le Vaucluse.
Paysan sans éducation autre que celle qu’il a reçue à l’école communale, il compose ses poèmes en cultivant la terre. Il lit et écrit des vers provençaux et compose aussi une comédie, qui sera jouée à Châteauneuf-de-Gadagne en 1854. Les Giera, propriétaires du château, s’intéressent alors à lui et il se trouve invité lors des réunions poétiques qui se tiennent au château. C'est là qu'il se fait remarquer avec sa jolie chanson naïve des "Frissons de Mariette". Ses vers lui font bientôt une jolie réputation et c’est ainsi qu’il devient membre fondateur du Félibrige, le 21 mai 1854 au château de Font-Segugne, à Châteauneuf-de-Gadagne, le jour de la Sainte Estelle. Il se retrouve aux côtés de Joseph Roumanille, Frédéric Mistral, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra et Anselme Mathieu.
Château de Font-Segugne (Photo internet)
Vers la même époque, il est rattrapé par la conscription et envoyé à Rome, alors occupée par les troupes françaises. Il y contracte la malaria et doit être réformé. De retour en Provence, devenu inapte au travail des champs, il entre comme employé de chemin de fer à la compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), d’abord à Rognac et ensuite à Marseille.
Il publie en 1876 ses poésies joyeuses et mélancoliques dans son premier recueil de vers provençaux : "Amour e plour" (Amour et pleurs). Dans la préface, il dit que ses poésies, si naïves et rustiques qu’elles puissent être, n’ont d’autre source que la vérité du cœur et les joies et les peines qui ont tissé sa vie.
L’un des poèmes de ce recueil ayant pour titre "Prouvenço e troubadour", évoque les troubadours de la Provence médiévale dont les vers mélodieux et suaves ont porté dans toute l’Europe les joies et les beautés de l’amour
Il publiera un second recueil : "Vido Vidanto", en 1900. Il vivra assez longtemps pour célébrer, en compagnie de Frédéric Mistral, dernier rescapé des sept félibres initiaux, le cinquantenaire du Félibrige, en 1904.
Il mourut le 12 mai 1905 à Châteauneuf de Gadagne. Alphonse Tavan reste dans l’histoire comme ayant été le poète de la terre, celui qui communia de ce fait avec les jeunes gens des villages.
Source : D'après Wikipédia, l'encyclopédie libre
Chanson de Stéphane Daniel (auteur-compositeur-interprète) sur Châteauneuf-de-Gadagne, petit village du Vaucluse qui sent bon la Provence, les souvenirs d'enfance et qui rend hommage à Anfos Tavan, Frédéric Mistral et le Félibrige et à l'univers de Marcel Pagnol...
Gadagne
Qui abrite en secret mes souvenirs d’enfant
Comme un album photo qu’on garde au fil du temps.
Je m’en retournerai dans ce coin de Provence
Aux odeurs mélangées de thym et de lavande
Ou coulent les bons vins les pastis de légende
Sur les photos jaunies, je me souviens de noms
Des amis d’autrefois des parties de ballons
Des tous premiers baisers de mon premier amour
Des balades à vélo, jusqu’à la fin du jour
Je m’en retournerai dans ce pays d’antan
Ou plane encore parfois l’esprit d’Anfos Tavan
Berceau du Félibrige, des amis de Mistral
Un jour je reviendrai dans mon pays natal
Je m’en retournerai sur la petite place
Traversant la grand-rue et le marchand de glace
Parler aux anciens des histoires du pays
En écoutant chanter leur accent du midi
Rien n’a vraiment changé depuis plus de 100 ans
Quand on vient par ici on voyage dans le temps
Tout ressemble aux décors d’un des films de Pagnol
Où chacun vient jouer ici son propre rôle
Je m’en retournerai dans son vieux cimetière
Où un matin d’avril, j’ai enterré mon père
Quand j’aurai fait mon temps lorsque viendra ma fin
Que mon âme repose enfin parmi les miens
Je m’en retournerai dans ce petit village
Dans ce trésor perdu, dans ce livre d’image
Qui abrite en secret mes souvenirs d’enfant
Comme un album photo qu’on garde au fil du temps.
Buste d'Anfos Tavan à Châteauneuf-de-Gadagne (Photo internet)
Je mets le lien ci-dessous sur un article qui est passé le 21 janvier et qui explique l'histoire du félibrige.
Le terme Félibrige est dérivé du terme félibre, terme que les fondateurs ont emprunté à un récitatif pour désigner celles et ceux voués à défendre la langue provençale. Une femme est appelée félibresse ou félibresso. Une réunion de félibres pourra être désignée sous le nom de felibrejado.
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