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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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19 avril 2020

Les ocres de Roussillon dans le Vaucluse

 

Roussillon 1

Il y a 230 millions d'années, la Provence est recouverte par la mer et le restera pendant une très longue période. Plusieurs milliers de mètres de sédiments arrachés aux continents des alentours s'accumulent au fond des eaux. Ils formeront par la suite les calcaires blancs si caractéristiques de la Provence tels le mont Ventoux, le Luberon, la Sainte Victoire, le gorges du Verdon, les calanques, etc...

Ocres 1

Vers -110 millions d'années, la mer s'approfondit. Les sédiments qui se déposent au fond des eaux sont des argiles grises qui viennent recouvrir les calcaires et auxquelles les géologues donneront le nom de "terrains aptiens". Puis ce bassin marin étant presque comblé, c'est dans des eaux peu profondes et agitées par les courants que vont se déposer, au dessus des argiles, des sables de couleur verte, c'est ce qu'on appelle la glauconie, petits grains minéraux verts, qui leur confère leur couleur. Se produit alors en Provence, aux alentours de -100 millions d'années, un bouleversement important. Après cette longue période de la vie marine, à la suite de mouvements du sol, la Provence se retrouve hors de l'eau.

 

Ocres 4

A cette époque, le climat y est tropical. Des pluies diluviennes lessivent les sables verts fraîchement émergés du nouveau continent, les transformant lentement en sables ocreux, puis en sables blancs, par étapes successives :

- dissolution, par les eaux de pluie qui circulent en profondeur, de tous les éléments constituant le sable vert, excepté le sable lui-même très résistant.
- cristallisation à partir de cette "solution" d'autres minéraux, kaolinite et goethite, qui remplissent les vides entre les grains de sable. C'est la naissance des sables ocreux.
- le lessivage qui se poursuit sur ces sables ocreux évacue l'hydroxyde de fer qui les colore. Ne restent en place que les sables blancs.

En surface, l'hydroxyde de fer se concentre pour former une cuirasse ferrugineuse semblable à celle des latérites africaines. Quant à la couleur rouge, jaune ou orangée de ces sables ocrés, elle garde encore une partie de son secret. Bien sûr, on connaît la principale responsable : la goethite, mais par quel mécanisme exact la nature a-t-elle abouti à une telle profusion de teintes ? Cela reste encore à définir.

Source : D'après un texte de l'office de tourisme de Roussillon en Provence.

Roussillon

Les anciennes carrières d'ocre

Les ocres du Luberon fascinent. De Roussillon à Gignac, en passant par Villars, Gargas et Rustrel, les anciennes carrières d'ocre de la vallée d'Apt sortent de l'oubli, des sentiers de randonnée sont ouverts, des belvédères sont aménagés, les traces du passé sont mises au goût du jour. Pétris par les intempéries, ces anciens gisements présentent aujourd'hui un paysage envoûtant. Falaises, cheminées de fée, buttes de sable ocré, après avoir été creusées à la pelle et à la pioche, sont désormais modelées par le bon vouloir du vent et des eaux de pluie. Ces pigments naturels ont été utilisés dès la Préhistoire, on en retrouve sur les parois des grottes. Mais en 1780, Jean Etienne Astier, un habitant du village de Roussillon, découvre qu'après traitement l'ocre devient un colorant inaltérable et non toxique.  Il devient ainsi le premier ocrier de France et, au XIXème siècle, l'exploitation du minerai devient industrielle. Dans le Vaucluse, les carrières à ciel ouvert et l'épaisseur exceptionnelle des veines (jusqu'à 15 mètres) rendent l'exploitation très facile et la production atteint des chiffres impressionnants et un record de 40 000 tonnes est même enregistré en 1929.

Ocres 2

Le pigment est utilisé dans la fabrication des crépis des maisons provençales, parce qu'il résiste à la chaleur et au soleil, mais il entre aussi dans la composition insoupçonnée de certains produits : la croûte de certains fromages, le linoléum, le papier kraft, le carton, la céramique, le caoutchouc ou les cosmétiques. La crise de 1929, l'apparition des colorants de synthèse à la couleur plus régulière avaient pourtant sonné le glas de la production industrielle. La production artisanale déclina plus lentement pour devenir résiduelle aujourd'hui. Agonie silencieuse et d'autant mieux acceptée que l'installation des familles des militaires du plateau d'Albion, dans les années soixante, vint en adoucir les effets.

Ocres 3

La flore du Parc Naturel Régional du Luberon

Georges Guende, qui étudie depuis près de vingt ans la flore au Parc Naturel Régional du Luberon, a mis en évidence la spécificité de la flore dans les massifs d'ocres.
Si le chêne vert, le chêne blanc, le pin d'Alep, le pin sylvestre, le thym, le romarin ou le buis poussent indifféremment sur les sols calcaires ou siliceux, il est des variétés qui caractérisent plus particulièrement les ocres. Le pin maritime aurait envahi ces zones à la suite des grandes déforestations qui ont accompagné la mise en exploitation des carrières. Rare, le châtaignier s'épanouit au frais, dans le fond des vallons. Les sous bois sont occupés par la bruyère à balai dont on se servait autrefois pour fabriquer des balais et la bruyère commune donne, à l'automne, de magnifiques et longues grappes de fleurs en forme de clochettes d'une couleur rose vif. À terrain découvert, ces bruyères colonisent les sols et forment alors un maquis dense. Témoins de la pureté de l'air mais aussi de l'humidité ambiante, les lichens s'accrochent à l'écorce des arbres dans les massifs les plus orientaux. Les connaisseurs apprécieront particulièrement la diversité des orchidées sauvages ; quelques vingt six variétés cohabitent dont certaines sont extrêmement rares. Les amoureux de la nature auront à coeur de les admirer et de les photographier sans y toucher. La grande fréquentation de ces lieux met en effet ces variétés en danger de disparition.

Source : Texte du site Avignon-et-provence.com

 Article à suivre : La légende des ocres de Roussillon.

 

 

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Commentaires
G
Merci pour cette super balade dans les ocres du Roussillon/Vaucluse. On ne s'en lasse jamais. Y suis aussi souvent allée et on y découvre toujours mille merveilles.<br /> <br /> A mettre encore sur la liste des "madeleines de Proust" et du" temps retrouvé" après le confinement !<br /> <br /> <br /> <br /> Meilleurs souvenirs<br /> <br /> Giselle
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R
Moi aussi je connais bien cette région où je suis allé en vacances plusieurs fois Merci pour ce message De bons souvenirs
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M
C'est un endroit fascinant où j'emmenais souvent mes enfants petits comme d'ailleurs à Rustrel. Le paysage est fascinant et on ne se lasse pas de ces couleurs variées avec le ciel bleu. Le village aussi est magnifique ! Merci pour ces jolies photos. Je viendrai lire avec grand plaisir la légende car je ne la connais pas. Bon dimanche
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