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13 février 2021

Saint-Pothin, le saint patron des Varageois

Saint Pothin Varages

Le patron de Varages est Saint Pothin, martyr et premier évêque de Lyon. C'est un très bon saint et les Varageois ont toujours eu pour lui une dévotion particulière. Au cours des âges, il les a toujours protégés contre les chutes et les éboulements, contre la peste et les destructions des gens de guerre. On sait qu'il n'avait pas de préférence : il protégeait tout le monde, pauvres ou riches, femmes ou hommes, jeunes ou vieux.

Pourtant, Saint Pothin, en a vu de toutes les couleurs. Pendant les guerres de religions, les protestants logeaient leurs mules dans sa chapelle qui se remplissait de crottin. Un peu plus tard, les catholiques, réfugiés dans l'église dévastée, auraient arraché les bois de son autel pour faire cuire un cochon. A partir de 1793 son culte fût sévèrement interdit. Il l'était encore en 1811. A l'occasion de la naissance du roi de Rome, les Varageois sollicitèrent son rétablissement en demandant au Préfet l'autorisation de se rendre de nouveau à la chapelle et d'y célébrer une messe pour attirer la bénédiction du saint sur l'héritier impérial et "l'auguste famille Bonaparte". La manoeuvre était habile car le temps d'avoir une réponse, il n'y avait plus d'Empire et le grand Saint Pothin recouvrait ses droits. C'est le 2 juin que le saint quitte sa niche et sort de l'église en grande pompe. Autrefois pour passer la journée dans sa chapelle, sur la colline en face du village, maintenant simplement pour faire le tour de la source de la Foux. Pendant longtemps, le Capitaine de ville, armé de la pique et l'enseigne de la jeunesse qui portait le drapeau, étaient chargés d'organiser à leurs frais les festivités. On assumait cette charge à tour de rôle ; c'était un honneur. Les consuls donnaient dix huit livres pour la poudre de la bravade et l'argent des "pelotes", prélevé lors des mariages, servait à payer les fifres et les tambourins. 

Procession Varages

Il va sans dire que Saint Pothin, dans son éternelle présence et de sa bienveillance pour les Varageois, considère ces épreuves comme de subalternes péripéties. Son intérêt pour Varages remonte à la nuit des temps. Certains avancent même que, lorsque naquit Notre Seigneur, Saint Pothin existait déjà. Ils n'ont peut-être pas tort. Des indices suggèrent que, sous la paix Romaine, dans un temple ou sur les berges des ruisseaux d'où s'écoulait la Foux, on célébrait le culte d'un certain Foutin ou Futinus en latin. Ce Futinus rendait les hommes audacieux et virils et les femmes ardentes. Quand, sous l'ère chrétienne, les Provençaux en eurent fait Foutine, il conserva les mêmes propriétés. En particulier à Varages où il continuait à être honoré. C'est au XIIème siècle que les communautés réclamèrent un Saint Patron ; comme aujourd'hui jumelées à des villes étrangères. Alors, dans sa sagesse, l'évêque de Riez (ou le prieur de Montmajour) attribua à Varages le patronage de Saint Pothin. Les noms se ressemblaient, les manants n'y virent que du feu. D'ailleurs, abandonnant les symboles et les pratiques érotiques dont parlent, paraît-il, les vieux chroniqueurs, les Varageois transférèrent rapidement sur la personne de l'évêque martyr, leur enthousiasme et leur affection. Cependant, ils n'arrivèrent jamais à orthographier correctement son nom, du moins jusqu'à l'arrivée des instituteurs laïques. En provençal, il prononçaient "San Foutine" et il en est toujours ainsi, bien que le provençal se perde. Les tabellions, au Moyen Age écrivaient, eux, Fotinus. Puis le "F" devint "ph" et San Foutine devint Saint Pothin lorsque le français remplaça le provençal. Il en allait de même pour le prénom, souvent donné aux enfants du village. Personne, jusqu'aux lois de Jules Ferry, ne s'étant soucié à Varages de l'orthographe française.

Jusqu'à la fin du siècle dernier existait un ermitage accolé à la chapelle où habitait le frère chargé de veiller sur les lieux et de sonner la cloche en cas d'orage ou d'incendie. La communauté lui fournissait un habit, des draps, une paillasse. Pour se nourrir, l'ermite cultivait son petit enclos mais comptait surtout sur la charité publique. Il était autorisé à quêter à la porte de l'église pour les principales fêtes et recueillait, au temps des récoltes, du blé aux Aires et de l'huile aux moulins.

Source : Faïences et faïenciers de Varages - Paul Bertrand

 

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