Le dolmen de Gaoutabry à La Londe-les-Maures
Situé au lieu-dit Gaoutabry, à 198 mètres d'altitude, dans le massif des Maures, ce dolmen occupe le mamelon d’une colline au milieu du maquis. Le toponyme Gaoutabry viendrait du provençal "caud" qui veut dire chaud, de "gaouto" versant arrondi d'une colline en référence à "gaouto" qui désigne la joue. Le site a été découvert en 1876 par le baron Gustave Charles Ferdinand de Bonstetten (1816-1892), archéologie suisse et fouillé ensuite à plusieurs reprises. Il s’agit d’une tombe collective composée de 34 pierres dressées qui correspondent au nombre de sujets inhumés car elle contenait des ossements humains calcinés appartenant au moins à 34 individus bien disposés dans ce que l'on appelle la chambre, accompagnés de nombreuses offrandes, telles que : lames, haches, poignards, et une parure de cinq perles. Cependant, du fait de l’acidité du sol et des pertes causées lors des premières fouilles, ce riche mobilier n’est cependant qu’un pâle reflet de celui que devait renfermer la tombe à l’origine. Cette dernière a été l’objet de deux périodes d’utilisation : fin du Néolithique (2800 ans av. JC) et Age du cuivre (2000 ans av. JC).
L’orientation de son entrée dans l’axe du soleil couchant au solstice d’hiver est très symbolique. L’absence de dalle tabulaire en guise de toit, caractéristique d’un grand nombre de dolmens provençaux, peut être due à la nature des matériaux utilisés, sans doute du bois. La minceur des dalles exclut en tout cas l’hypothèse d’une couverture en pierre. Construit avec de grandes dalles de schistes, le dolmen de Gaoutabry présente une chambre avec une antichambre de forme rectangulaire allongée. Cette architecture, typique des dolmens des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, le rend original par rapport à ceux du Var, majoritairement à simple chambre carrée. Par contre, sa situation culminante et son mode funéraire (crémation) le rendent caractéristique des dolmens varois. Inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1988, il reste un monument fragile, qui a déjà fait l’objet de plusieurs restaurations. On peut supposer, avec la présence de ce monument, l’existence passée d’une organisation sociale communautaire forte, des croyances très puissantes, un culte des ancêtres vivace ainsi que la proximité d’un village de robustes agriculteurs ou éleveurs. Ce dolmen est par conséquent le témoignage de la grandeur de la communauté qui l’érigea. Veillons à notre tour à le conserver pour les générations à venir, notamment en évitant de circuler à l’intérieur et de s’appuyer contre ses parois.
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Les fouilles ont mis à jour la présence d'ossements, des tessons de poterie, des pointes de flèches, deux lames de poignards...
Le saviez-vous ?
Les mégalithes sont constituées d’une ou plusieurs pierres de grandes dimensions érigées par l’homme. Il en existe différentes sortes d’époque préhistorique, tels que les menhirs et les dolmens. Ces derniers, sans doute les plus vieilles constructions humaines, sont des monuments funéraires. Certes moins monumentaux qu’en Bretagne, les dolmens provençaux n’en constituent pas moins une richesse patrimoniale régionale. Sur près de 160 mégalithes recensés en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le Var en possède de loin le plus grand nombre avec une soixantaine de dolmens et une vingtaine de menhirs.
Sources : Le site www.mpmtourisme.com et le magazine "Nous" supplément de Var-Matin du 19 octobre 2019, article signé Nelly Nussbaum