Le commerce de la soie
Les marchands, dès le IVe siècle avant J.C. échangent la soie contre des marchandises précieuses jusqu'en Europe. Partout, la soie provoque la convoitise et son usage suscite tabous et interdits. Dans la chrétienté, la soie devient le symbole de la souveraineté. Tissu des rois et des empereurs, elle sert aussi au culte et reflète la hiérarchie ecclésiastique.
L'organisation du commerce de la soie
Avec le développement considérable de la production de soie en France au XIXe siècle (2000 tonnes de soie grège produite en 1853 employant 300 à 350.000 personnes), le commerce de la soie s'organise autour des Chambres de Commerce et d'Industrie. La soie étant une matière très hydrophile, elle peut contenir jusqu'à 40% de son poids en eau, il devient nécessaire de codifier ses conditions de vente. Des "conditions des soies" sur le modèle de celles qui ont vu le jour à Turin en 1750 et à Lyon en 1779 sont ainsi créées dans toutes les villes où se concentre le commerce de la soie. C'est ainsi qu'Aubenas, Privas, Saint Etienne, Saint Chamond, Valence, Avignon et Marseille se dotent de ces institutions autour du début du XIXe siècle.
Dessiccateurs (Musée des tissus-Musée des Arts décortifs de Lyon)
Les dessiccateurs (appareils servant à éliminer l'humidité), inventés en 1842 par Léon Talabot, permettent d'obtenir le poids sec de la marchandise et de la vendre avec un poids normalisé quelles que soient les conditions atmosphériques. D'autres mesures sont effectuées pour tester la qualité des produits : on vérifie que le "grés" qui entoure les fils de soie a été correctement éliminé par une analyse chimique. Le "titrage" permet de calculer la grosseur des fils de soie en pesant une longueur fixe. Enfin, d'autres appareils mesurent l'élasticité et la tenacité des fils en fonction de la torsion effectuée lors du moulinage.
Source : Plaquette " Le commerce de la soie" éditée par le Musée des Arts et Traditions Populaires de Draguignan.
Explication : Soie grège
La couleur grège est celle de la soie à l'état brut. C'est un beige clair tirant sur le gris. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le terme n'a rien à voir avec un mélange des adjectifs "gris" et "beige", il vient de l'italien (seta) greggia qui veut dire "(soie) brute". La soie brute peut avoir plusieurs teintes. L'intérieur et l'extérieur du cocon du ver à soie n'ont, en effet, pas la même couleur. (Source : Wikipédia)
Tissage et moulinage de la soie (Wikimédia)