Les danses provençales
Les danses provençales ont un caractère profondément symbolique lié à des rites agraires universels. La plupart d'entre elles sont attachées au cycle des saisons, à l'harmonie cosmique, au rôle des hommes et des femmes dans la préservation de cet équilibre.
Ainsi la danse des cordelles est associée à l'arbre cosmique, elle représente la vie qui se tisse autour de l'axe du monde reliant le Ciel à la Terre. La danse s'effectue autour d'un mât au sommet duquel sont attachés des rubans multicolores, que les danseurs tressent puis détressent. C'est une danse de fertilité reliée à la tradition des arbres de Mai. Elle est devenue tardivement la danse du métier de cordelier, fabricant de lacets, de cordes et de rubans.
Photo trouvée sur le site li.gai.farandoulaire.free
La danse des épées est issue des rites de régénération de la puissance vitale, qu'elle soit humaine, animale ou végétale. Elle consiste en un assaut des danseurs simulant un combat pour gagner les faveurs de leurs cavalières. Chaque cavalier présente une orange, ou selon la saison, un bouquet. Les hommes croisent le fer en cadence, puis présentent l'orange aux dames, se croisant à plusieurs reprises sur un air sautillant. L'orange est souvent utilisée comme le symbole du soleil pour appeler la fertilité et l'abondance dispensées par l'astre-roi.
Dans le langage populaire, la fricassée est une grosse embrassade. Ici, c'est une danse qui représente la lutte de l'hiver et du printemps, les jeux et les luttes destinés à stimuler les forces de régénération.
Dans la farandole, au rythme du galoubet et du tambourin, les danseurs, hommes et femmes alternés ondulent en formant une grande chaîne. C'est une danse typique d'une large Provence, de Nîmes à Nice, certainement apparentée à la danse grecque connue sous le nom de "danse des grues". c'est d'ailleurs ce nom que la farandole portait jadis dans certains villages de Provence. La farandole symbolise le thème de la mort et de la renaissance. Le meneur de la farandole la fait parfois s'enrouler comme un serpent jusqu'à un centre, avant de la faire se dérouler en sens inverse. Cette forme de danse hautement symbolique apparaissait déjà dans la mythologie grecque : au sortir du labyrinthe, Thésée, ivre de joie d'avoir triomphé du Minotaure et d'être sorti vivant du labyrinthe, se lance avec ses compagnons dans une danse ondulante et sinueuse qui entend reproduire les méandres du dédale souterrain et ceux de sa lutte contre le monstre. Mais alors, pourquoi la "danse des grues" ? Parce que cette danse est censée imiter les ondulations du vol des grues dans le ciel. En effet, la grue est un oiseau migrateur sachant quitter et rejoindre un même lieu après des détours sinueux et capricieux.
Les danses provençales sont généralement accompagnées par le son des galoubets et des tambourins. Le galoubet, petite flûte au son aigrelet, en bois ou en os, se joue d'une seule main, en principe, la main gauche, de sa main droite, le musicien joue du tambourin.
Source : Symbolique de la Provence - Entre terre, mer et ciel - Brigitte Boudon.