Les feux de la Saint-Jean
Les Feux de la Saint-Jean d'après Jules Breton
La fête de la Saint-Jean d'été, traditionnellement accompagnée de grands feux, est la fête de Jean le Baptiste, le 24 juin. Le solstice d'été a été fêté de tous temps. La fête de la Saint-Jean reprend donc des traditions pré-chrétiennes. C'est la fête de la Jeunesse avec des jeux et des rites de passages qui étaient à la fois le moment de réception des nouveaux membres de la bachellerie du village et l'élection du roi et de la reine de la Jeunesse pour la nouvelle année. Cette fête, qui était celle de l'apogée de l'Été, était fortement marquée par la musique. Elle commençait le matin avec la messe de la Saint-Jean au cours de laquelle on chantait et jouait l'Hymne à saint Jean-Baptiste qui a donné son nom aux notes de musiques et elle se terminait par un bal nocturne.
Au Moyen-Age, les rois allumaient eux-mêmes un grand bûcher dressé à Paris, sur la place de Grève. Dans les registres des archives municipales de Toulon, on trouve mention en 1648, d'un versement de 150 livres aux prieurs de Saint-Jean pour faire face à la dépense de la célébration de cette fête. Les révolutionnaires de 1789 interdisent les feux de la Saint-Jean pour mieux les reprendre à leur compte. C'est ainsi qu'à Toulon, le 23 octobre 1791, un feu de joie est préparé sur la place Saint-Jean en l'honneur de la nouvelle Constitution. Si les Provençaux sont aussi attachés à cette tradition c'est que le feu est non seulement une fête mais également un symbole, celui de la pureté. En 1884, toujours à Toulon, les habitants allument des brasiers dans l'espoir de chasser le choléra qui s'est abattu une nouvelle fois sur la ville. Dans les campagnes, les fagots de branches d'oliviers, de sarments de vignes apparaissent dès le début du mois de juin. Les jeunes ramassent le bois nécessaire à l'alimentation des grands feux qui brûleront dans la nuit du 23 au 24 juin. Quand le feu est plus ou moins consummé, les jeunes garçons et filles courageux sautent par-dessus. Ainsi, et selon la tradition et la croyance populaires, on expulse les impuretés et on éloigne les maléfices. Mais pour ces jeunes, c'est aussi la promesse d'un mariage dans l'année. Avant les lueurs de l'aube, des gousses d'ail cuisent dans les braises pour être servies au déjeuner de la Saint-Jean. A peine refroidie, de la cendre est ramassée et mise en sachets pour éloigner les mites du linge de la maison. Pour nos ancêtres paysans, les moissons peuvent ensuite démarrer. Au début du XXème siècle, les feux de la Saint-Jean sont bannis de nombreuses communes, officiellement à cause des dégâts qu'ils causent. La Seconde Guerre mondiale les éteint encore un peu plus. Si bien que dans les années 50, ils ont pratiquement disparu des grandes villes.
En Catalogne, le week-end précédant la Saint-Jean, les villageois montent à la croix du Pic du Canigou un petit fagot de sarments. Le 22 juin, trois montagnards du cercle des jeunes de Perpignan portent la flamme du Canigou depuis le Castillet de Perpignan et régénèrent la flamme. Elle est ensuite descendue et distribuée dans chaque village catalan, en Provence et dans des associations catalanes dans le monde. Le 23 juin, tous les villages allument un bûcher avec cette flamme.
Sources : Supplément du journal Varmatin paraissant le dimanche et Wikipédia.