Le costume provençal
Le costume traditionnel est un élément important de la culture provençale. Il est toujours porté à l'occasion de manifestations locales et des grandes occasions. Contrairement à ceux de nombreuses régions, les vêtements de Provence étaient très colorés. Ils correspondaient à trois classes de la population : les paysans, les artisans et les bastidans.
Les paysans s'habillaient à moindres frais, leurs moyens étaient très réduits et ils se souciaient peu de l'élégance des vêtements, pourvu que ceux-ci leur permettent d'être à l'aise pour travailler. Un pantalon de grosse laine ou de velours et une chemise faisaient l'affaire, mais ils n'oubliaient pas de se ceindre les reins d'une ceinture de flanelle appelée taiolo, pour bien maintenir la taille lors des travaux pénibles et éviter ainsi d'avoir mal au dos. Un mouchoir attaché autour du cou maintenait la sueur. De gros souliers ou des galoches complétaient leur tenue, ainsi qu'un chapeau de paille en été ou de feutre en hiver, sans oublier la cape et les guêtres pour se protéger des intempéries. Les femmes filaient du chanvre, du lin ou du coton et avec le fil, le tisserand leur fabriquait de la toile solide dans laquelle elles cousaient leurs tenues de travail. Celles-ci se composaient de gros bas tricotés avec des restes de laine, d'un pantalon fendu qui servait de culotte, d'une longue chemise se faisait également usage de chemise de nuit, de plusieurs jupons, d'une jupe rayée de couleurs vives et de blanc sur laquelle elles portaient un tablier uni ou fleuri, d'une chemise, d'un corselet ou caraco très serré et d'un fichu de coton imprimé noué sur les épaules. Leurs cheveux étaient cachés sous une coiffe et protégés en été par un chapeau de paille. Celui des jeunes filles était naturel, celui des femmes était noir. Les bergers ou pastres portaient une camisole et un pantalon, ils enfilaient une grande cape, un chapeau et se chaussaient de sabots ou de godillots qu'ils surmontaient parfois de guêtres pour prévenir les morsures des serpents et les écorchures dues aux épines dans les buissons.
Les artisans laissaient apparaître à travers leurs vêtements leur aisance financière. Sous un costume de velours, ils portaient une chemise blanche et un gilet de velours également souvent à fleurs, et bien sûr une taiolo, ainsi qu'un chapeau à larges bords de couleur foncée et des souliers noirs. Les femmes des artisans portaient des robes plus légères que celles des paysannes, et souvent agrémentées de dentelles et d'une croix en bois ou en métal autour du cou.
Les bastidans étaient des propriétaires aisés. Ils portaient des bas de laine, un pantalon de grosse toile tenu par des bretelles ou une longue taiolo de trois mètres, de couleur vive, une chemise de toile blanche au col relevé et en guise de cravate, un ruban de soie noire ou un carré de tissu foncé, plié, qui partait de la pomme d'Adam, faisait un tour derrière le cou pour revenir se nouer devant. Sur la chemise, ils enfilaient un gilet sans manche en soie ou en panne de velours, à petites fleurs, à boutons. Ce gilet était muni de poches. Dans une de ces poches le bastidan rangeait sa montre accrochée à une chaîne en or ou en argent. Cette montre, seul bijou de l'homme à l'exception éventuellement d'une tabatière, était souvent transmise de génération en génération. La tenue était complétée par une veste de velours noir bordée de satin et un grand chapeau noir à larges bords. Les bastidanes s'occupaient principalement de la maison, et si elles devaient parfois aider leurs maris à l'extérieur, ce n'était que pour des tâches de surveillance ou pour superviser les travaux des paysans, des domestiques ou des journaliers. Elégantes, elles arboraient des caracos en soie, des jupons brodés, des robes d'indienne, des mitaines, des coiffes en dentelle. Leurs tabliers étaient assortis à leurs robes. Autour du cou, elles portaient un ruban de velours, la coulano, auquel était accrochée une croix. Dès l'âge de quatre ou cinq ans, les filles avaient les oreilles percées car on prétendait que cela faisait "sortir les impuretés du corps" et elles portaient des pendants d'oreille. Une broche assortie aux pendants fermait le dessus du corsage et maintenait en bonne place les deux pointes du fichu blanc.
A leur mariage, les femmes recevaient une chaîne à un ou deux rangs à porter à la ceinture : le clavier. Elles y accrochaient la clé de la maison que leur mari leur offrait, symbole de leur nouveau rôle de maîtresse du foyer, ainsi que leur ciseau à broder.
Source : Almanach 2013 des Provençaux et du comté de Nice - CPE Editions.
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