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15 janvier 2013

L'aqueduc des Moulins à Draguignan

 Galeries

 Charles Clairici dans le souterrain des "enfers" des moulins (Photo Varmatin)

L'existence de galeries souterraines dans le sous-sol dracénois est anciennement connue. On suppose que c'est au XVIIe siècle que l'acheminement des eaux fut canalisé, favorisant ainsi l'extension urbaine. Deux aqueducs principaux acheminaient l'eau vers la ville : l'aqueduc des Moulins qui amenait l'eau de la Nartuby jusqu'à la route de Grasse et l'aqueduc du Rayollet (du provençal raja, couler, rajou, courant, rajoulet, petit courant et par extension petit ruisseau) qui fédérait plusieurs sources prenant naissance dans le vallon du même nom. L'aqueduc des Moulins apparaît dans les chartes en 1309, "... les premières installations pour capter l'eau ont été faites en vue de l'irrigation ou de la mise en marche des moulins. Mais, la subordination de l'arrosage, (du samedi au lundi uniquement) aux besoins de l'industrie semble bien prouver que le canal avait été fait pour elle et non pour l'irrigation". Au XVe siècle, les activités artisanales se développèrent dans certains quartiers situés à l'extérieur de la cité comtale délimitée par les remparts des XIIIe et XIVe siècles.

Des blanchisseurs de peaux et des tanneurs s'étaient installés près de la place Portaiguières. Des moulins à farine et à huile s'implantèrent dans le quartier Est de la cité, rue de l'Observance et rue des Moulins. Au début du XVIIIe siècle, l'aqueduc des Moulins laissait ses eaux circuler à ciel ouvert dans les rues de la ville et à la fin du XIXe siècle, il était encore découvert sur une partie de son trajet et exposé au déversement d'immondices. En 1869, le conseil communal ordonna la couverture du canal en amont de l'hôtel de La Motte (aujourd'hui occupé par le Musée des Arts et Traditions Populaires) jusqu'à la route de Grasse. L'eau de ce canal arrive à la ville au niveau du lavoir de Folletière, qu'elle alimente. prenant la forme d'une voûte en berceau, le canal pénètre sous le centre ancien de la ville par le sous-sol du boulevard du Jardin des Plantes, puis il précipite ses eaux dans les structures inférieures d'un moulin désaffecté, situé montée des Oullières. Implantée dans le soubassement de ce moulin, une roue à cuillères orne encore une chambre des machines, témoin figé d'une époque révolue. En sous-sol des moulins situés rue de l'Observance, l'aqueduc emprunte une succession de chenaux avec des salles des machines dépossédées de leurs roues horizontales. La rue des Moulins, ainsi désignée depuis le XIXe siècle, était aupravant dénommée rue des Enfers. Ces Enfers n'ont rien à voir avec le royaume des morts des mythologies grecques ou romaines, ni avec la conception chrétienne de l'Enfer. Au XVIIe siècle, on appelait Enfers (du provençal infèr : fosse de moulin à huile) un local de décantation doté de bassins où se déversait l'eau résiduelle des moulins. Une séance du conseil de commune du 3 avril 1663, enregitrait la "Déclaration des propriétaires des Moulins à huile de l'Hôtel Dieu pour autorisation à faire des marres, sives*, infers pour recevoir les eaux grasses des Moulins, et le revenu être employé au service des pauvres". Des conduits empruntant une galerie adjacente à la rue des Moulins, atteignent une vaste salle, construite en voûte assisée et qui présente, au sol, une cave composée de cinq compartiments. Une assise rempante y facilité la circulation et un petit escalier donne accès à la rue des Moulins. Cet aménagement fonctionnel permettait aux savonniers une récupération aisée des matières grasses résiduelles. L'aqueduc des Moulins se poursuit sous la place de l'Observance où il reçoit les eaux potables de l'aqueduc du Rayollet, dont l'existence apparaît dans une délibération du conseil communal de 1614. La branche Ouest du Rayollet, contournait le centre ancien, desservant au XIXe siècle, de nombreuses fontaines, pour aboutir sur la place du Marché et la place aux Herbes. Puis, l'aqueduc des Moulins s'engage sous le lavoir de Capesse et bifurque sous la rue Blancherie où une chute d'eau faisait fonctionner un moulin à farine. Enfin, il traverse la ville des XIXe et XXe siècles, et, après un long périple de près de 5 km, il déverse ses eaux dans la rivière de la Nartuby, au Sud du quartier du Salamandrier.

Auteur : Charles Clairici dans le numéro 3 de la revue Verdons.

*Sives : Sive ou serve : réservoir, du provençal serva, garder, conserver.

 

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Commentaires
L
peut on visiter ces souterrains ?
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F
Nadine,<br /> <br /> Mes voeux les meilleurs pour ta santé et tes travaux si interessants.<br /> <br /> Dire que sous cette ville de Dracène il y a tous ces agencements. Les Anciens étaient des tous bons.<br /> <br /> A tout hasard, je te signale deux endroits qui m'ont toujours intrigué :<br /> <br /> - La pierre plantée entre Cabasse et la N 7.,sur la droite dans un champ de vignes.<br /> <br /> - Le même type d'aqueduc de cet articke entre Entrecasteaux et le Plan de Pardigon vers l'Argens.et même vers Salernes ?<br /> <br /> Peut-être que celà pourrait t'interêsser ?<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Francis
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A
Très intéressant ton article, j'ai beaucoup aimé!<br /> <br /> Gros bisous Nadine!
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G
Merci Nadine pour cette belle page si intéressante, qui me fait redécouvrir l'histoire dracénoise, quelque peu tombée dans les oubliettes .. ou dans le souterrain des "enfers" ..<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne semaine<br /> <br /> Giselle
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C
Bravo nadine, pour ce tre beau reportage. C'est une autre chose :) que nous avons en commun avec Roquebrune, un bel aqueduc qui était en son époque essentiel. Ouvrir un robinet aujourd'hui, un geste si banal, autrefois on en rêvait. Bises Christiane
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