Au milieu du XIXe siècle, on disait à Marseille que lorsque un chien arrose une femme enceinte, elle aura un garçon (Les cris de Marseille, Régis de la Colombière). A Cabasse dans le Var, on disait qu'une ligne bleuâtre, verticale au milieu du ventre, annonçait une fille. Quand une femme enceinte trébuchait, on disait : "Sara uno filho" (Ce sera une fille). Lorsqu'une femme a eu déjà un premier enfant, on peut deviner le sexe du deuxième de cette façon : si la lune a changé durant les dix jours qui suivent la naissance du premier enfant, le sexe du second changera (Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône). Si la future maman marche sur les talons ce sera un garçon. Grossesse haute : une fille, grossesse basse : un garçon. Attacher un sou percé au plus long cheveu de la mère et s'en servir de pendule sur son ventre : s'il tourne ce sera une fille, s'il balance ce sera un garçon (Toulon). Si la future mère est défigurée, on dit que l'enfant à naître sera une fille (Six-Fours, Var). A Cogolin (Var), il y avait trois moyens différents pour déterminer le sexe d'un enfant : 1) Demander brusquement à la mère de "faire le poing". Si elle mettait la pouce à l'intérieur, elle aurait une fille, si elle le mettait à l'extérieur, ce serait un garçon. 2) Si la femme se posait carrément sur une chaise elle pouvait être certaine d'avoir un fils, si elle se mettait juste sur le bord se serait une fille. 3) Disposer trois chaises côte à côte. Cacher sous un mouchoir, sur la première, un ciseau ; sur la seconde, de l'argent et sur la troisième, ne rien mettre. Si la future mère s'assoie sur les ciseaux, elle aura une fille, si elle s'assoie sur l'argent, elle aura un garçon et si elle s'assoie sur la troisième chaise, elle n'aura plus d'enfant par la suite. Dans certains endroits, on se basait sur la lune. Si l'enfant était conçu à lune vieille ce serait un garçon, à lune croissante, une fille (Méthamis, Vaucluse). La conception au mois de mai était favorable aux garçons, tandis que le mois d'octobre était favorable aux filles (Vence, Alpes-Maritimes). La façon de porter l'enfant intervient également : si la taille est épaisse par derrière, ce sera un garçon, par contre "vèntre pounchu, enfant fendu", "ventre pointu, enfant fendu" (Marseille), mais aussi : "vèntre pounchu, filho atendudo" "ventre pointu, fille attendue" (La Ciotat, Bouches-du-Rhône). Dans les Alpes-de-Haute-Provence, il y a aussi différentes façons de déterminer le sexe d'un enfant à naître. Je vous en donne une idée avec les exemples ci-après. A Riez, on emploie un pendule fait d'un cheveu et de l'alliance de la femme enceinte. Si le pendule tourne, elle aura une fille, s'il balance ce sera un garçon. A Sisteron, si le cordon placentaire a des nodosités, le nombre de celles-ci indique le nombre d'enfants à venir. A Montblanc, on demande à l'improviste à la future maman de présenter ses mains. Si elle les présente les paumes en dessous, un garçon est à naître, dans le cas contraire, c'est une fille. A Valensole, la future maman glissait dans son dos une pièce de monnaie, puis se secouait. La pièce tombait, pile c'était un garçon, face, une fille. A Gréoux, si la maman conserve son teint clair, c'est un garçon qui s'annonce. Si son visage se couvre de tâches de rousseur, une fille viendra au monde. Les bonnes dames de Sainte-Tulle disaient que si la femme portait l'enfant "devant elle" c'était un garçon, tandis que la fille "grossit" sa mère tout autour.

Sources : D'après Le folklore de la Provence - Claude Seignolle.