Objets et ustensiles de la cuisine provençale
Reconstitution d'une cuisine au Musée des Arts et Traditions Populaires à Draguignan
La cuisine est le lieu où l'on fait le feu, où l'on prépare les repas, où l'on effectue les petits travaux, où l'on reçoit ses amis pour la veillée, c'est donc là que se trouvent rassemblés la plupart des objets usuels de la maisonnée. Leur nombre et leur qualité est fonction, comme aujourd'hui, des ressources de chacun, mais aussi de celles de leurs ascendants. Il est dans la normalité, alors, que les ustensiles traversent le temps et soient utilisés par plusieurs générations. Ainsi, pouvaient se côtoyer sur la cheminée la lampe à huile et la lampe à pétrole, sur le potager, la cruche en terre et le broc en fer émaillé. Près de l'âtre, on trouve tout le nécessaire pour entretenir le feu : pincette, pelle, tisonnier, soufflet. Accrochée à une petite potence, ou plus couramment à un gros piton fixé au-dessus du contre-coeur, la crémaillère (lou cumascle ou crémascle) pour suspendre la marmite de fonte au-dessus du feu. Divers trépieds et petits chenets, parfois un repousse-braises, pour éviter que celles-ci ne tombent sur le sol. Un petit réchaud à braises, en céramique, pour remplacer le fourneau du potager. On peut également utiliser un couvre-feu pour conserver les braises, économisant ainsi le charbon de bois et les allumettes. Dans la niche sous l'âtre, en attente, le fer à repasser et les chaufferettes. Suspendues à proximité, diverses "anses servantes" pour prendre la marmite posée sur le trépied, ou encore la grande poêle pour cuire les châtaignes. Sur le potager, des marmites de forme et taille différentes, peut-être un petit four de ménage posé sur la braise pour cuire un gâteau. Sur la barre de fer située au-dessus, sont glissés des couvercles en fer étamé, et suspendus : louche, écumoire, passoire et divers ustensiles. Une boîte à sel fixée au mur est à portée de la main.
Reconstitution d'une cuisine - Escolo de la Targo (Photo internet)
Dans les niches sous le potager, diverses poteries culinaires : poêlon, daubière, cocotte, plat à gratin, etc... Accrochés à proximité, la planche et le hachoir pour découper les viandes ou préparer les herbes. Au-dessus de l'évier, une barre de fer reçoit des ustensiles complémentaires. Sur des étagères, diverses poteries, jattes ou terrines, le beurrier, quelques faisselles pour la fabrication du fromage. Suspendu à un crochet, le porte-verres, le panier à salade. Posée sur la paillasse, la cruche à eau. Dans la niche au-dessous, de grosses cruches, brocs ou arrosoirs pour aller à la fontaine faire la provision d'eau, à proximité, une petite jarre faisant office de réserve. Dans certaines demeures, une petite fontaine, placée au-dessus du tian, donne l'impression d'avoir l'eau au robinet, d'autres, plus aisées, s'offrent une fontaine-filtre pour avoir une eau garantie potable. Fixé au mur, un cadre en bois, garni de crochets, va recevoir la panoplie des ustensiles en métal, fer blanc étamé, rarement du cuivre. Sur la tablette de la cheminée, divers petites pots, remplacés plus tard par de jolies garnitures de cheminée (5 pots : farine, sucre, café, sel, épices), les lampes, veilleuses, bougeoirs, les ciseaux à moucher, quelques petites mesures pour effectuer les dosages, la boîte à allumettes et le grattoir, la cafetière. Les chasseurs y déposent la boîte de poudre noire pour la conserver au sec. Dans la mastre (pétrin), le matériel nécessaire à la fabrication du pain, ainsi que les paillusses (paniers en paille pour le façonnage du pain). Dans les placards, tous les ustensiles n'ayant pas trouvé place à portée de main ou moins utilisés : chaudron pour les confitures, grilloirs pour le café, planche à pâtes, mortiers, tourne-broche et lèchefrite, enfin, toute la vaisselle pour prendre les repas. Dans une resserre, les pots de conserves et le garde-manger.
Reconstitution d'une cuisine au Musée du Vêtement provençal à Solliès-Ville (Photo Nadine)
Source : L'Autrefois des cuisines de Provence - Yves Fattori - Edisud.