Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Passion Provence
Passion Provence
  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
292 abonnés
Archives
25 février 2013

L'alimentation en milieu rural du XVIème au XVIIIème siècle

Paysan

Gravure : Le fardeau des privilèges

Dans les villages et les hameaux il y avait beaucoup de misère. Les impôts, nombreux, y étaient plus lourds à supporter. Le Seigneur et le clergé pratiquaient des ponctions sur le nécessaire. Les disettes étaient nombreuses dues à plusieurs facteurs : intempéries, sécheresses ou grands froids, entraînant des famines. Les guerres, nombreuses au cours de cette période, engendraient pillages, destructions, et contributions agricoles pour les troupes et les chevaux. La nourriture n'était pas très variée ni raffinée, comme dans les villes, où les bourgeois aisés étaient nombreux, ainsi que les marchands, les fonctionnaires et les professions libérales. Le paysan se nourrissait mal au cours du XVIème siècle et bien souvent, la nourriture était avariée, le pain rassit ou moisi, le repas était frugal, bien souvent constitué d'une grosse soupe avec du pain trempé avec de l'huile d'olive et du sel, accompagnée de plantes pour lui donner du goût, et rarement du lard. Il ne mangeait pas à sa faim et n'avait pas les calories nécessaires pour compenser les travaux pénibles qu'il accomplissait dans les champs. L'ouvrier agricole avait un petit jardin où il faisait pousser quelques légumes et quelques fruits. La famille élevait un cochon lorsque les récoltes étaient plus abondantes, c'est l'animal le plus facile à élever où tout est comestible... Les petits propriétaires (ménagers) avaient quelques vignes dont il tiraient un vin, plutôt une piquette aigre, car il faisait peu de degrés (7 à 8).

Légumes et fruits

Le jardin potager surtout à partir du XVIIème siècle, apporte davantage de variétés de légumes : choux, fèves, lentilles, pois, raves ; plantes aromatiques du terroir : thym (farigoulette), persil, ciboulette, laurier. Le paysan boit surtout de l'eau, pas toujours potable d'ailleurs. Prise à la source, au puits ou à la fontaine publique, mais aussi dans la campagne, à la mare, avec toutes les maladies que cela pouvait entraîner. Dans les bastides, l'eau de pluie est recuellie dans des citernes. Le ménager, propriétaire de ses terres pratique la culture pour lui et pour la vente. Il cultive le blé, le seigle, l'avoine, il a des oliviers, des arbres fruitiers, de la vigne, des moutons, quelques ruches, mais il est tributaire des conditions climatiques. Le pain pour les pauvres était la base de l'alimentation, la moins chère, consommé en grandes quantités, près d'un kilo par personne adulte par jour. Le pauvre avait du pain de seigle ou de blé avec du son, qui lui donnait une couleur sombre. Au XVIIIème siècle, l'alimentation s'améliore sensiblement. Au jardin, il y a des carottes, pommes de terre, poireaux, tomates, aubergines, navets. Le porc est la viande la plus consommée avec le mouton, la volaille, les oeufs. En campagne, il y a le traditionnel braconnage qui a toujours existé, c'est un apport conséquent. En ville, le beurre fait son apparition, à la campagne, la graisse de porc : le saindoux le remplace, il apporte le goût et les calories. Le vin est de meilleure qualité, recommandé pour redonner des forces aux malades. Il est plus consommé en ville et aux fêtes diverses à la campagne. La nourriture est aussi conditionnée par les contraintes imposées par l'Eglise : 90 jours par an, cela représente tout de même un quart de l'année à cause des nombreuses fêtes religieuses et surtout le carême, où la viande et les oeufs sont interdits. Si le paysan est habitué à se serrer la ceinture, le villageois n'y souscrit pas toujours avec assiduité ! Les riches sont plutôt gourmands que gourmets et le clergé aussi aime bien faire bonne chère. Le poisson remplace la viande : carpes, anguilles, perches, truites et crustacés mais seulement pour les riches. Le pauvre rural mange du hareng fumé, de la morue séchée ou salée. Nos ancêtres paysans étaient tout de même bien robustes pour travailler si durement avec un important déficit de protéines animales, avec un excès de protéines végétales, une importante carence en lipides et en protides, ayant pour conséquence, l'asthénie, le manque de vitamines B, C et D, zinc et calcium. Tout cela entraînait fatigue, dénutrition, nausées, déshydratation et troubles du comportement. Mais les paysans savaient aussi faire la fête en communauté à la moindre occasion. Le dimanche, le clergé imposait la fermeture des cabarets... dans le Midi.

Source : D'après un texte paru dans le livre de Guy Desirat "Flayosc son  histoire et vie quotidienne" et arrangé par moi-même.

Paysan

Gravure : Né pour la peine. L'homme de village

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Merci pour cet article, il m'a bien servi pour mon exposé
Répondre
F
Merci pour cet article Pourriez-vous donner les références des photos? Merci beaucoup!
Répondre
V
bonjour ;je cherche une jupe et un haut paysan <br /> <br /> merci de me tel 06 29 64 30 18<br /> <br /> pour représenter mon métier lorsque je sors au foire <br /> <br /> merci
Répondre
L
Tant de misère ? probablement un ancêtre de Hollande aux affaires!!!! ;-)
Répondre
S
Pour moi qui fait de la généalogie, je trouve cet article très pertinent. Sylvie
Répondre
M
Même si les conditions étaient difficiles, la nourriture de cette époque avait au moins l'avantage de ne pas être transformée avec tous les inconvénients que cela comporte pour la santé. Votre article est très enrichissant. Michel
Répondre
A
Article instructif, l'illustration des légumes est superbe. Je retrouve dans ce texte l'appellation de "ménager". Je ne la connaissais pas avant de la découvrir dans les anciens registres d'Etat-Civil en reconstituant un arbre généalogique. Il m'avait fallu rechercher ce que désignait ce terme qui à ma connaissance n'est plus d'usage. La tradition du curé qui faisait bombance après la messe du dimanche chez le bourgeois de la place a perduré longtemps. Merci pour l'intérêt de cet article.
Répondre
G
Ce bel article nous éclaire aussi sur les dangers d'une alimentation rurale "désordonnée" : nos paysans varois mageaient (et buvaient) avec des produits dits naturels mais ils n'observaient pas assez de principes de précaution, ce qui conduisait immanquablement à une espérance de vie bien faible . Meric bien pour ces moments de culture provençale .
Répondre
V
c'est instructif...j'avais plutot tendance a penser que justement, c'éatit les paysans qui avait plus de nourriture! gros bisous Nadine. cathy
Répondre
G
Merci Nadine pour cette page fort intéressante et instructive. Arrive juste au bon moment, alors que je terminais un article sur les bienfaits de la cuisine provençale dans le cadre de publications pour un groupe "santé/médecines dites autres, alimentation et divers" .. vais y inclure ce lien historique plus que riche.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne semaine <br /> <br /> et merci encore pour beau partage<br /> <br /> Très cordialement<br /> <br /> Giselle
Répondre
C
Waouh, je suis en admiration, mais quel boulot et quel tres beau boulot, instructif, ludique, facile à lire mais pleiiiin d'enseignement. Et en plus, tu es pile dans l'actualité, puisque pour compléter cette lecture le mois de mars de Historia est consacré à...Terroir, chronique millénaire de nos campagnes! Bravo Nadine Bisous à toi Christiane
Répondre
C
Pas simple la vie a cette époque mais malgré tout quand on voit tout le gaspillage de nos jours....<br /> <br /> Bises Nadine
Répondre
E
Bonjour,<br /> <br /> le vie de devait quand meme pas etre si douce ) cette époque là !<br /> <br /> bonne journée
Répondre
Publicité