"Afraus", "ragas", "ragagi" : gouffres d'eau. Excavation, anfractuosité qui rejette avec force le trop plein des sources voisines situées en contrebas. Exemple : Dans la commune du Revest (Nota de Nadine : aujourd'hui Revest-les-Eaux), à 7 km de Toulon, au pied du mont Caume, le Ragas (66 m de profondeur) rejette impétueusement après les fortes pluies, le surplus des sources inférieures de La Foux, du Figuiers, etc. C'est la source mère de la rivière du Las.
"Auron", "lauroun", "eissour" : source qui sort à fleur de terre. On trouve en Provence de nombreuses sources portant ce nom. (Nota de Nadine : A Trans-en-Provence, il existe un quartier du Lauron).
"Adoux" ou "doux" : petite source régulière qui ne tarit presque jamais. La source de Ladous à Bargemon donne naissance au ruisseau de la Douse.
"Fous" ou "afous" : source qui jaillit avec bruit (avec fougue). Les fous sont nombreuses dans les Alpes-de-Haute-Provence et l'arrondissement de Grasse. Dans le Var, on en compte près de cinquante. (Nota de Nadine : à Trans-en-Provence, il existe le quartier de La Foux).
"Sorgo" ou "soua", source d'un débit considérable telles que celles de Fontaine l'Evêque (Nota de Nadine : aujourd'hui engloutie sous les eaux du lac de Ste Croix) et Fontaine-de-Vaucluse".
"Avenado", "veno", "fistour" : minces filets d'eau qui sortent de la fente d'un rocher, ou qui par leur nombre alimentent une source.
"Font", "fouant", "fouent" : fontaines-sources qui, la plupart du temps, ne donnent pas naissance à des cours d'eau. La Font Dorée à La Farlède donne naissance au Regana.
Les "fonts" d'un faible débit portent le nom de "fountanieù" ou "fontanello", ou bien encore "fonteto" (Nota de Nadine : dans le Var, plusieurs villages ont des rues ou des quartiers de la Fontête ou des Fontêtes). Dans le sens opposé, on trouve "fontanasso", notamment à Carnoules, au Castellet, etc.
"Grifo', "grifoun" et "grifoulet" : source d'où jaillit un mince filet d'eau.
"Licheto" : source salée.
"Maire" : source d'un fleuve.
"Escouladiero" : écoulement des eaux d'une pente voisine.
"Mueio" et "lono" : source alimentant des mares d'eau.
"Caudan" ou "Chaudan" : source chaude en hiver et chaude en été. A noter, dans le même ordre d'idées, "font frede" et "fonf freye" , et aussi, dans une acceptation particulière d'aspect ou de nature, "font vivo", "font vieio".
Source : Les archives de Trans en Provence n°22 - mars 1932 - Jean Barles
Histoires d'eau, bien d'actualité en cette période d'intempéries....
Merci pour ce riche glossaire provençal qui souligne toute l'importance de l'eau dans notre beau pays.
Nulle part ailleurs, l’histoire des hommes et celle de l’eau ne sont autant liées qu’en Provence. Ces fontaines, lavoirs, aqueducs, canaux, sources, rivières et petits ruisseaux insignifiants, sont chargés d’histoire et racontent tout un territoire ainsi que la vie de ses habitants au cours des siècles - ils évoquent aussi ces hommes qui oeuvrent sans relâche pour retenir, maîtriser et diriger cette eau précieuse et bénéfique...
Bonne journée malgré cet épisode de pluie qui nous fait encore craindre le pire ...
Giselle