Archives départementales du Var à Draguignan : tous les documents ont une valeur
Avant, après. En lambeaux, restauré. Voilà résumé le travail réalisé chaque jour aux Archives départementales du Var à Draguignan. Et pour sensibiliser le public sur l'importance de la conservation des documents, une exposition sur le sujet est visible dans la salle consacrée aux expositions, au pôle culturel Chabran. "Blessures d'archives, rêve d'éternité", c'est ainsi qu'elle est dénommée. Cette exposition retrace le parcours d'un document digne d'intérêt historique, depuis sa réception jusqu'à sa restauration. Et présente surtout les dangers auxquels sont confrontés ces morceaux de papiers, de parchemins et même de pellicules. La directrice des Archives, Agnès Goudail, explique : "Nous avons voulu centrer l'exposition sur la mission essentielle de notre structure". A savoir, la collecte, la conservation et le traitement des documents recueillis". Tout au long des panneaux explicatifs, on découvre les menaces qui planent autour des étagères de rangement, dans les caves ou bibliothèques. "L'ennemi, c'est l'environnement, les variations de températures, d'humidité. Mais aussi certaines encres, les rongeurs, les insectes, les moisissures... Sans oublier la manipulation humaine, qui peut produire le meilleur comme le pire sur un document". Dans les vitrines, on peut donc voir, de vieux grimoires pulvérulents (qui se décomposent au moindre contact), des affiches trouées, ou des bobines de pellicules couvertes de champignons. "Rien n'est perdu, on peut toujours intervenir", souligne la directrice des Archives. Pour preuve, la version "restaurée" des documents est ensuite mise en avant. Tout n'est pas parfait, mais l'essentiel est sauvé. Mission accomplie ! "Il faut pouvoir permettre aux documents de traverser le temps. C'est tout l'objet de cette exposition : sensibiliser le public sur cette tâche, sur notre profession, notre déontologie". Un métier en évolution constante, notamment à l'ère du numérique, et qui sera entre autre passé, à Draguignan, par l'épreuve de l'eau. "Le 15 juin 2010, lors des inondations, 4.50 kilomètres d'archives ont été touchés. Pas chez nous, mais à la mairie, à la communauté d'agglomération dracénoise..." Un véritable cas d'école pour les restaurateurs.
Nota : Le document le plus ancien détenu aux Archives départementales n'est pas bien grand, certes, mais qu'est-ce qu'il est précieux ! Il s'agit d'un acte de donation d'une terre au monastère de Montrieux, près de Méounes. Ce document date de 1141, et a traversé le temps d'un manière spectaculaire. "La construction de Notre-Dame de Paris n'avait pas encore débuté !" Et malgré son très grand âge, le petit morceau de parchemin est d'une grande lisibilité. Impressionnant !
Nota : Joël Levillain, photographe des Archives départementales était l'un des commissaires de l'exposition. En poste aux sein du service depuis 1987, soit 33 ans passés au Archives, Joël a reçu un hommage appuyé a l'occasion du vernissage de l'exposition, jeudi soir.
Source : D'après un article de Romain Alcaraz paru dans le journal Var-Matin du samedi 20 avril 2019.