La légende de Dame Sermonde se situe durant le Moyen-Age, au XIIème siècle précisément. Elle s’est déroulée sur le versant nord des monts du Luberon, à quelques kilomètres d’Apt, dans le village de Roussillon. Le château appartenait au Seigneur du lieu : Raymond d'Avignon qui y vivait avec son épouse bien aimée, Dame Sermonde. Un jour, un jeune page et troubadour qui avait pour nom Guillaume de Cabestan, fils du Seigneur de Cabestan dans les Alpes, fut envoyé par son père à Roussillon faire son apprentissage de chevalier auprès de Raymond d'Avignon.

Le Seigneur Raymond d’Avignon était un Seigneur terrible qui menait son royaume d'une main de fer, et faisait régner la terreur. Ce Seigneur, marié à Dame Sermonde, avait une grande passion : la chasse. Cette passion le conduisait à délaisser son épouse des journées entières. Dame Sermonde restait alors souvent seule avec le jeune Guillaume de Cabestan et ils commencèrent par créer des liens jusqu’à devenir amoureux l’un de l’autre. Le jeune troubadour composait alors des chants pour son amoureuse qu’il lui chantait durant les journées de chasse du Seigneur. Ils vivaient en parfaite harmonie une passion enflammée, jusqu’à ce que les proches du Seigneur, se doutant de quelque chose, lui rapportèrent l’histoire d’amour entre Dame Sermonde et le jeune troubadour.

Fou furieux en apprenant la nouvelle, le Seigneur Raymond décida d’amener Guillaume de Cabestan à la chasse afin de se venger. Au cours de la partie de chasse, il poignarda à l’aide d’une dague le jeune amant de son épouse d’un coup dans le dos. Sans pitié, il lui trancha la tête et lui arracha le coeur. De retour au château, il demanda à son cuisinier de préparer le coeur de l’amant pour le prochain repas. Lors du repas, Dame Sermonde se régala de ce mets qu’elle trouva particulièrement délicieux. Le Seigneur attendit le moment propice pour apporter la tête de l’amant à son épouse, et lui apprendre qu’elle venait de déguster son coeur !

Folle de chagrin, Sermonde se précipita en haut des falaises de Roussillon, et se jeta dans le vide. Son corps s’écrasa plusieurs dizaine de mètres plus bas. Le sang colora alors à jamais les terres de Roussillon et des alentours, jusqu’à l’actuel Colorado provençal à proximité de Rustrel. Les Ocres de Roussillon étaient nées !

Source : D'après un article paru sur le site notreprovence.fr