Le plus grand pigeonnier d'Europe est à Brue-Auriac
Le plus grand pigeonnier de France est à Brue-Auriac (Var). Il s'agit du pigeonnier de Georges Roux dit Georges Roux de Corse dont il fut le concepteur. Il a la forme d'une grosse tour cylindrique de 22,50 m de hauteur et plus de 12 m de diamètre, il fut construit au XVIIIème siècle. En 1996, le pigeonnier de Brue-Auriac entre au livre Guiness des records comme le plus grand pigeonnier d’Europe. Il a également fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 23 février 2004.
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Le 28 mars 1746, Georges Roux achète à François Nicolas Dupin le fief de Brue, lieu inhabité du Haut-Var, et devient ainsi seigneur de Brue. Dès juillet 1746 et malgré la guerre de Succession d'Autriche qui frappe la Provence, l'armée austro-sarde progresse jusqu'à Draguignan, Georges Roux entreprend la construction d'un château qui s'achève en octobre 1750. Afin d'affirmer son autorité et manifester sa puissance il fait construire un colombier dont les dimensions sont imposantes. A la Révolution, les privilèges et le projet de Georges Roux disparaissent. En 1841, les villages de Brue, d’Auriac et le hameau de Saint-Estève se regroupent pour devenir la commune de Brue-Auriac.
La tour s'élève à une hauteur de 22,50 m et son diamètre est de 12.43 m. A l'intérieur 8 100 alvéoles également appelés "boulins" garnissent l'intérieur des parois. Ces boulins sont construits en briques, ce qui est le mode le plus avantageux pour les pigeons car ce matériau est isolant. C'est dans ces boulins que les pigeons se nourrissaient et se reproduisaient.
A l'extérieur, une double ceinture de carreaux vernissés lisses et brillants empêchent la progression des rats, prédateurs des oeufs. La plupart de ces carreaux sont tombés mais les traces de leur scellement sont encore bien visibles sur la paroi du pigeonnier. L'exploitation d'un colombier était très lucrative car il produisait des oeufs et de la viande. De plus la fiente des pigeons, appelée "colombine", était un engrais azoté apprécié. Il ne faut donc pas s'étonner que Georges Roux et son épouse aient pu vivre des produits d'un tel colombier lorsque les revers financiers les y réduisirent. Pour accèder aux nids, un arbre vertical élevé au centre de la tour soutenait une échelle verticale sur roulettes qui se déplaçait à une faible distance de la paroi.
Sources : D'après wikiwand.com et fondation-patrimoine.org
Complément
Au fil du temps, le pigeonnier tombe peu à peu en ruine. Il est racheté en 1956 par la commune. En 1990, le maire alerte le ministre de la Culture sur la nécessité de faire des travaux d’urgence, la toiture s’étant effondrée. A partir de 1994, une première tranche de travaux est réalisée avec la restitution de la toiture et des deux planchers. Mais il en faut plus pour restaurer l’édifice : aménagements extérieurs, aire de repos, abords du pigeonnier, mise hors d’eau/hors d’air... En 2004, le pigeonnier est enfin inscrit à l’inventaire des Monuments historiques. Une collecte est lancée en juin 2021 pour des travaux programmés en novembre 2022.
"Posséder sur sa commune un monument répertorié aux bâtiments de France est un privilège et Brue-Auriac a cette chance avec son pigeonnier, reconnu le plus haut d’Europe. Mais ce privilège a un revers, celui d’avoir l’obligation de l’entretenir et de le valoriser" explique Dominique Richard, maire de Brue-Auriac, sur la page du crowdfunding ou "financement participatif" lancé pour que tout un chacun puisse contribuer au rayonnement du pigeonnier.
En 2021, la Mission Stéphane Bern retient le pigeonnier dans la liste des sites remarquables faisant partie du loto du patrimoine.