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10 août 2021

Le 15 juin 1637, les Espagnols attaquent Saint-Tropez

Arrivée des Espagnols

L'arrivée des espagnols dans le port de Saint Tropez (1er des trois ex-voto)

Le 15 juin 1637, les Tropéziens repoussaient l'assaut de la marine espagnole qui tentait de débarquer dans leur port. En souvenir de ce fait d'armes, la communauté décida d'organiser une procession annuelle qui se perpétue encore de nos jours et de faire également peindre trois ex-voto, qui sont exposés aujourd'hui à la mairie dans la salle du conseil municipal.

Contexte historique

Dans le but d'affaiblir la puissance de la maison des Habsbourg et de renforcer la position de la France en Europe, le cardinal de Richelieu, ministre d'Etat du roi Louis XIII, déclare la guerre à l'Espagne le 19 mai 1635. La France se trouve alors impliquée dans la Guerre de Trente ans, un conflit qui avait débuté en 1618. Cette guerre a touché, hormis l'Angleterre et la Russie, la majorité des pays européens, où batailles, famines, massacres et maladies ont provoqué la disparition de 3 à 4 millions de personnes en trente ans, soit un Européen sur cinq. La monarchie espagnole répond à la déclaration de guerre de la France en envoyant sa flotte, qui est commandée par le duc de Ferrandina, dans le but de prendre et d'occuper les îles de Lérins au mois de septembre 1635. Ils assurent leurs positions en fortifiant les îles et ne seront finalement chassés que vingt mois plus tard le 15 mai 1637 après six semaines de combats acharnés. C'est à l'aube du 15 juin 1637, au cours de leur retraite que vingt et une galères espagnoles attaquent le port de Saint-Tropez. Les espagnols ont débarqué au môle du Ponant, près de la chapelle de l'Annonciade, car ce lieu est le point faible de la défense tropézienne.

La bataille des Espagnols

La bataille proprement dite (2ème des trois ex-voto)

Dès le 23 juin, les consuls, parfaitement conscients de cette faiblesse pour la protection de la ville, écrivent : "qu'il sera necesère, pour le service du Roy et pour la defance de la ville, de fère à la pointe du mole du pounant une plate-forme à chaux et sable pour y pouvoir loger quatre pièces de canon et quelques houmes". Une tour de défense est très rapidement édifée : la tour Saint Elme. Dans cette attaque, les Espagnols se heurtent très vite aux Tropéziens qui réussissent à les repousser au bout de trois heures de lutte acharnée. La milice bourgeoise est dirigée par François Cocorel, le capitaine de ville, Paulet Robin, Jean Meissonnier, Balthazar Taurel et Charles Nabon, les capitaines de quartiers. Les Tropéziens sont épaulés dans leurs combats par les militaires et les marins des quatre vaisseaux de la flotte française qui étaient au radoub dans le port, mais aussi par des habitants des villages voisins réquisitionnés la veille de la bataille. 

Le départ des Espagnols

La fuite des Espagnols (3ème des trois ex-voto)

Il est à préciser que la tour Saint Elme a été détruite au début du XIXème siècle et rebâtie en 1993 sur un emplacement proche de celle qui avait été édifiée au XVIIème siècle. Elle abrite désormais les bureau de la capitainerie du port de Saint-Tropez.

Mise en place d'une procession

Le 11 juillet 1637, les consuls de Saint-Tropez votent la mise en place "à advenir toutes les années et le quinziesme jour de juin, d'une procession générale en action de grâce, pour remercier le souverain Dieu de la grâce et faveur qu'il nous fist de nous avoir donné la force de se desfandre de l'attaque". 

La bravade dite des Espagnols était née. Quatre ans plus tard, le 1er mai 1641, le conseil décide "que sera faict ung tableau de l'ataque des galères d'Espagne par le peintre quy ce trouve de présant en ceste ville". Pierre Ricard, peintre de La Ciotat, présent à Saint-Tropez pour exécuter la commande d'une confrérie, peint trois tableaux décrivant l'évènement : l'arrivée des galères espagnoles, la bataille proprement dite, puis le départ des assaillants. Ils sont depuis exposés dans la salle du conseil de ville (conseil municipal). Il semble qu'ils aient été exposés à la foule de façon régulière lors des bravades ce qui expliquerait les multiples restaurations dont ils ont été l'objet. En les regardant attentivement, on remarque un anachronisme flagrant : la tour Saint Elme y est figurée. Cette tour existait en 1641 lors de la réalisation du peintre mais n'était pas encore édifiée au moment de l'attaque des Espagnols.

Source : D'après un article écrit par Bernard Romagnan paru dans Freinet-Pays des Maures - N°9, 2010/2011

Vous pouvez lire ci-dessous le texte intégral de Bernard Romagnan en faisant défiler les pages par le côté ou la fenêtre externe (carré fléché en haut à droite du document). Et encore dessous, j'ai rajouté une vidéo de la bravade de 2014.

 

Pour lire ou relire un article que j'avais passé en 2014 et qui avait pour titre : Saint-Tropez et la tradition de la bravade. (lien ci-dessous).

Saint-Tropez et la tradition de la bravade - Passion Provence

 

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