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9 janvier 2022

Du musée des Arts asiatiques aux fumeries d'opium à Toulon

Musée Arts Asiatiques

 

Musée des Arts Asiatiques à Toulon (Photo internet)

 

Ces deux guerriers chinois en terre cuite qui devaient être enterrés dans les tombes de hauts dignitaires sont conservés au musée des Arts asiatiques de Toulon. Ils datent de la dynastie des Wei du Nord qui gouverna le pays entre 386 et 534 après Jésus-Christ et qui permit à l'art bouddhique de s'épanouir en Chine. Dessous, deux personnages représentés casqués et vêtus de costumes militaires. Leurs mains jointes sur la poitrine devaient initialement maintenir des armes en bois aujourd’hui disparues.

 

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Il peut sembler surprenant qu'une ville de province consacre un musée à une civilisation géographiquement si lointaine, mais il faut se souvenir que Toulon fut la ville de départ de nombreuses expéditions scientifiques puis militaires vers l'Orient et l'Extrême -Orient. Le musée des Beaux-Arts reçut ainsi très tôt de nombreux dons de familles de militaires et d'amateurs passionnés. Il faut savoir que le premier donateur fut, en 1892, le baron de Rothschild. Plus tard, en 1961, le journaliste Hippolyte Fauvergue de French fit don à la ville d'une collection exceptionnelle de 473 pièces composée d'objets en ivoire, en jade ou en métal et encore de peintures sur tissu provenant d'Inde, de Chine, d'Asie du Sud-Est, du Japon...

Ce musée, installé dans une belle villa bourgeoise du XIXe siècle, nommée villa Jules Verne, a été achetée en 1905 par l'épouse de Michel Verne (1861-1925), unique enfant du célèbre écrivain. Une légende veut que cette villa ait été celle de Jules Verne (1826-1905). Cette confusion provient en fait du nom de plume de son fils Michel dont on sait qu'il a remanié plusieurs romans de son père sous le nom de Michel Jules-Verne. On lui doit, entre autres, la publication d'une nouvelle inédite de son père intitulée "La destinée de Jean Morenas" qui a pour cadre le bagne de Toulon. Michel, qui avait fondé une société de production appelée Films Jules Verne, avait tourné cette histoire à Toulon en 1916 tout comme "Les enfants du capitaine Grant" en 1913, "Les Indes noires" en 1917, "L'étoile du Sud" en 1918 et "Les cinq millions de la Begum" en 1919. En 1942, la villa fut réquisitionnée par les Allemands, puis à la Libération, par l'Instruction publique et enfin vendue par madame Michel Verne en 1953. Elle devint par la suite un hôtel restaurant nommé Le Nautilus et la propriété fut agrandie par l'achat de la maison voisine. La ville en fit l'acquisition en 1973.

Si la fréquentation de l'Asie eut une incidence sur la décoration intérieure, elle introduisit également l'opium dans la vie des militaires. Au début du XXe siècle, il y avait de nombreuses fumeries d'opium à Toulon et il était du dernier chic de fumer le "chandoo" chez "les petites alliées", ces demi-mondaines, maîtresses d'officiers de marine, qui recevaient dans des appartements aux décors exotiques de la haute ville ou du Mourillon. Les romans de Claude Farrère, de "Fumée d'opium" aux "Petites Alliées", fait ressurgir l'atmosphère de l'époque.

 

Capitaine Ullmo

 

Charles Benjamin Ullmo et la belle Lison - Le Petit Journal, 1908

 

C'est avec l'affaire Ullmo en 1907 que ces pratiques sont révélées au grand public. En effet, Charles Benjamin Ullmo, brillant enseigne de vaisseau de 28 ans, était un grand consommateur d'opium. Il entretenait une demi-mondaine, Marie-Louise Welsh qui était surnommée "La belle Lison", pour laquelle il avait dilapidé son héritage. A bout de ressources, il menaça le ministère de la Marine de livrer à l'Allemagne des secrets militaires. Il fut rapidement identifié et jugé en 1908 par le tribunal maritime de Toulon qui le condamna à la dégradation et à la détention à perpétuité sur l'île du Diable en Guyane, où il fit quinze ans de bagne. Lors du son procès, son avocat avait fondé sa défense sur l'altération de sa personnalité en raison de sa consommation de drogue et l'idée s'imposa que l'usage de l'opium par les officiers de marine constituait un problème de défense nationale. La même année, alors que le presse menait une campagne de "salubrité publique", le commerce de l'opium en France fut réglementé et la Marine prit des dispositions pour repérer les opiomanes dans ses rangs.

 

Source : Toulon de A à Z, Magali Bérenger aux éditions Alan Sutton

 

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Commentaires
A
Toujours et de plus en plus admiratif. ..<br /> <br /> André pierre fulconis
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