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Passion Provence
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3 avril 2022

Toc, toc, qui va là ? Les heurtoirs de portes

Heurtoirs de porte-Méherbes 84

Heurtoir à Méherbes - Vaucluse (Photo internet)

Supplanté par la sonnette, puis plus tard par l'interphone, le heurtoir a bien souvent retenti par le passé pour annoncer d'un coup discret ou appuyé un visiteur porteur de bonne ou de mauvaise nouvelle. Les premiers marteaux de porte façonnés datent du début du Moyen-Age. Le XIème siècle usera le plus souvent de simples maillets, d'abord en bronze puis en fer, que l'on suspendait aux huis à l'aide de deux tourillons ou d'un boulon glissé dans un oeil. Marteaux et anneaux garniront ainsi les entrées des demeures privées comme celles des églises et des couvents où les voyageurs venaient demander asile. Dès le XVème siècle, alors que ça et là s'élèvent, hôtels particuliers, églises et chapelles et que s'érigent de fastueuses rampes d'escalier et de balcons, l'art des heurtoirs se décline sous de nombreuses formes : fantaisies moulurées de clercs tonsurés, chevaliers caparaçonnés de heaumes, bêtes chimériques et têtes diaboliques grimaçantes. Aux côtés de ces extravagances, influencées alors par l'univers du fantastique, le décor floral saura toutefois s'imposer.

Aix-Hôtel Maurel-Pontevès

La porte de l'hôtel Maurel de Pontevès à Aix-en-Provence impressionne par ses atlantes et ses heurtoirs à tête de lion (Photo Nadine)

Lion

Heurtoir avec une tête de lion (Photo internet)

Heurtoirs et contre-heurtoirs : coquilles d'applique, rosaces de fond dentelées ou tréflées, souvent en fer repoussé, servant de butoir, feront raisonner de concert pommes de pins, coeurs entrelacés, fleurs de lys et palmes exotiques. Ces compositions rivalisent d'originalité, qui sur les grandes maisons de la noblesse vont s'enrichir de l'emblème des familles régnantes... Jusqu'au début du XVIème siècle, les techniques d'ornementation n'auront de cesse de déployer des trésors d'inventivité. Dans les années qui suivront, époque de Henri II, on leur préférera la sobriété, si bien que le heurtoir finira par se figer dans des formes bien plus conventionnelles. C'est au cours du XIXème siècle que la tradition des heurtoirs va péricliter. Ils sont en effet supplantés par les premières sonnettes commandées à distance, ils perdront ainsi toute raison d'être laissant la place à un art purement décoratif qui ne sait plus exciter l'imagination ni la maestria des forgerons.

Main

Heurtoir en forme de main (Photo internet)

Amoureux

Heurtoir de porte original : deux amoureux (Photo internet)

Angelot

Heurtoir en forme d'angelot (Photo internet)

Néanmoins, aujourd'hui encore, au seuil des plus grandes propriétés provençales, dans l'ombre d'une porte cochère, se révèlent de petits bijoux oubliés, des coeurs de bronze renversés rehaussés de fleurs de lys en relief, des rosaces ogivales finement ciselées, des dragons recourbés, gueules dirigées vers la coquille de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ou encore des heurtoirs en forme d'anneaux ronds mauresques, martelés de points et de lignes, creusés au burin, qui font un pied de nez aux séries banalisées en bronze, en cuivre et même en fonte de l'ère industrielle. Autant de petites merveilles qui restaurent toute l'influence de la tradition ferronnière espagnole et le talent minutieux des artisans compagnons qui sillonnèrent autrefois les routes de France et de Navarre en quête de chefs-d'oeuvre à confectionner.

Source : D'après un article paru dans le magazine "Pays de Provence-Côte-d'Azur, terroirs, patrimoine, art de vivre" - Mars/Avril 2003- Auteur : Nathalie Dallain

Ampus

 Heurtoir de porte à Ampus (Photo Nadine)

 

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Commentaires
C
Toujours un gand plaisir à dénicher les heurtoirs en déambuant en ville. Aix n'échappe pas à la règle. Bon dimanche
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