L'agriculture dans le Var
Jusqu'à la période de la mécanisation, le Var n'échappa pas à la règle, il fut essentiellement agricole, avec toutefois l'inconvénient de ne disposer que de peu de terres fertiles. Pour survivre les paysans devaient créer des espaces cultivables, c'est ainsi que depuis l'Antiquité et jusque vers les années 1950, des générations de Provençaux se sont acharnés à grignoter les collines en dressant des murailles de pierres sèches pour y aménager des terrasses ou restanques. Ce modelage des collines disparaît aujourd'hui, sous le couvert d'une forêt de résineux qui reprend ses droits ou encore, par le prélèvement volontaire de pierres effaçant ce travail titanesque de la conquête de l'homme sur la nature. Sur ces espaces très souvent étroits, caillouteux, arides, le paysan pratiquait la polyculture. On y trouvait tout près des murs un ou deux rangs de vignes plantées serré, laissant un espace central labourable sur lequel poussaient les céréales, des oliviers et des arbres fruitiers y étant intercalés. Jusqu'au début du XXe siècle, pour travailler le sol, le paysan utilisait principalement des outils à bras, le seul instrument de labour tracté par l'animal étant l'araire. Cet instrument en bois avec une pointe de fer, très facile à confectionner, très léger, pouvant être porté sur l'épaule, labourait le sol sans le retourner, sautant le rocher souvent présent, a longtemps été préféré à la charrue qui n'offrait pas ces avantages pour nos sols pauvres en terre arable. Les animaux de trait étaient très présent dans nos villes et nos villages. En 1846, on comptait dans notre département 21 100 mulets, 12 998 ânes 11 165 chevaux et 6684 boeufs. Ils étaient les auxiliaires précieux de l'homme pour ses divers travaux. Le mulet plus léger, aux pieds plus sûrs, était largement préféré au cheval réservé principalement aux labours profonds ou au charroi ; les ânes étaient appréciés pour les petits transports et les menus travaux, les boeufs achetés dans d'autres régions complétaient cette puissance de travail. Ces milliers d'animaux, auxquels il faut ajouter l'élevage ovin, nécessitaient une nourriture abondante, notamment du foin qui était récolté dans les nombreux prés irrigables qui ceinturaient les villages, donnant à ceux-ci un aspect bien différent de celui d'aujourdhui.
Source : Publication "Les musées de Draguignan" présentation du Musée des Arts et Traditions Populaires.