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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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11 avril 2023

Au pays des roseaux chantants

Canne

D’Ollioules à Fréjus, en passant par Hyères, La Londe, Bormes, et Cogolin, le Var recèle un trésor caché, don de la terre et du vent. Les roseaux varois sont, paraît-il, ceux qui possèdent la plus belle musicalité. Coupés, poncés, calibrés, ils vont donner des anches pour faire sonner hautbois et résonner musettes, clarinettes et saxophones. Les instrumentistes du monde entier ne jurent que par ces fines lamelles. On dit que c’est le mistral qui, en jouant été comme hiver dans les roselières, procure aux roseaux varois une élasticité et une souplesse inégalables. L’origine du roseau remonte à l’Antiquité dans le bassin méditerranéen, mais on donne aussi son nom à diverses plantes comme les Typhas ou Massettes (roseaux des étangs ou roseaux de la passion), les Rotangs (roseaux épineux), les Acores (roseaux odorants), les Calamagrotis (roseaux des sables), les Sparganiers (roseaux rayés)… Cependant, le nom de roseau s’applique plus spécialement au genre Arundo (roseau de canne de Provence) ou Phragmite (roseau à balai). Le roseau, canne de Provence est en fait le vrai bambou d’Europe.

Roseaux

Le mot roseau date du XIème siècle. C’est le diminutif du vieux français "ros" qui signifie roseau ou chaume. A l’époque, on l’utilisait comme petit instrument de musique, mais aussi pour recouvrir les toits des fermes ou des abris. De la famille des graminées, ses tiges souterraines appelées rhizomes, rampantes et parfois très développées peuvent atteindre jusqu’à 10 m de long. Le roseau canne (Arundo donax) d’où sont produites les anches, grand  roseau ou encore canne de Provence, a normalement une taille variant entre 3 et 5 mètres de haut. Il est l’une des espèces les plus répandues avec le roseau à balai dont la tige est beaucoup plus fine et qui pousse dans les marais en Camargue. Le roseau canne de Provence a quant à lui une tige de la grosseur d’un pouce. Il aime les sols humides ou frais, mais il se développe aussi dans les terrains relativement secs, ne supportant pas sans souffrir un séjour prolongé dans l’eau. Il exige un climat doux et ne résisterait pas aux hivers froids du Nord puisqu’il gèle sur pied à moins 6°. Ce bambou d’Europe avait encore il y a une quarantaine d’années des emplois très variés (clôtures, piquets, tuteurs) et servait même parfois de canne à pêche ou de baguettes d’artificiers. On a également fait des caisses d’emballage, des paniers, des chalumeaux et du... papier. Ses jeunes pousses étaient stockées et servaient de nourriture pour le bétail.

Aujourd’hui, certains agriculteurs s’en servent encore de coupe-vent, mais son entretien dans le cadre du renouvellement des plantations, se poursuit surtout pour la fabrication des anches musicales (saxophones, clarinettes et hautbois). Jusqu’alors on utilisait le roseau sauvage, actuellement on plante du roseau pour l’exploitation à parti des marcottes (boutures de rhizomes) espacées d’environ 80 cm, afin de donner une roselière dense, peuplée et facilement exploitable lors de la récolte qui se fait de décembre à mars. Ramassés en période de repos végétatif, les roseaux sont stockés jusqu’en été. Ils vont sécher debout afin  d‘empêcher la pourriture et se seront travaillés qu’après. De par ses vertus, le roseau de Provence est exporté aux Etats-Unis, grands consommateurs d’anches, où l’on tente l’adaptation de rhizomes varois en Californie. Par ailleurs, le roseau constitue une matière première avantageuse pour sa puissance énergétique. Un hectare de cannes équivaut à sept tonnes et demi de pétrole. L’horticulture varoise grande consommatrice de chaleur pour ses serres, pourrait trouver là une source d’énergie peu coûteuse et facilement renouvelable.

 Source : Magazine "Vivre en Provence" N°6 Avril 1994.

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Commentaires
G
Très bonne et heureuse année 2017, dans le partage et l'échange sur ce magnifique blog - voeux et souhaits les plus sincères, la santé avant tout, à toutes les lectrices et lecteurs du site également.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci Nadine pour ce bel article. Encore mille souvenirs de mon enfance, quand mes parents et grands-parents faisaient régulièrement couper les roseaux et cannes (des tâcherons se louaient pour exécuter un tel travail et pour livrer les roseaux coupés à une fabrique spécialisée dans leur traitement) sur les bords de l'Argens, les ruisseaux d'évacuation d'eau de pluie et divers. Ce quand les propriétaires exploitants pouvaient et devaient nettoyer les rives de l'Argens sur les pourtours des propriétés bordant le fleuve nourricier. Toute une époque là encore avec des métiers qui ont disparu.<br /> <br /> En avons encore quelques uns le long d'un fossé pluvial sur une propriété, qui font office de coupe-vent et d'abri aux regards curieux au delà des palissades.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne continuation et au prochain article.<br /> <br /> <br /> <br /> Meilleurs souvenirs<br /> <br /> <br /> <br /> Giselle
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